Carta de Amor, Maria Bethânia

Sublime,… elle est sublime Maria Bathânia. Cette grande silhouette, ces airs enfantins comme si toute chanson était la première, cette voix grave et aérienne, si chaleureuse… Quatre mesures, et vous aurez plongé… Installez-vous bien, car vous êtes partis pour deux heures de concert, et franchement ,vous n’êtes pas sûr d’en revenir.

Ce concert Carta de Amor a été donné au Brésil en 2012 pour le lancement du CD Oasis de Bethânia, le cinquantième CD de la grande dame, et qui a beaucoup marqué. Elle ne quitte rien de ce qui fait sa musique, de la joie simple du tropicalisme aux grandes et tristes mélodies. Avec ce CD, Maria Bethânia – rayonnante pour ses 66 ans – nous entraîne à découvrir son oasis, comme une ballade intime vers la douceur et la beauté. Le concert garde cet esprit, avec la magie de la scène… Maria Bethânia est avec le public… 

« C'est ce sentiment du moi, solitaire, qui m'avait emmené il y a une vingtaine d'années en Cisjordanie, à Béthanie, une petite oasis (où le Christ fut baptisé par Marie, sœur de Lazare), avec ses caravanes de Bédouins silencieux, économes. J'ai grandi dans le Reconcavo, au fond de la baie de Bahia, une région humide mais adossée sur le sertão. Voilà, il y avait cette oasis à la frontière avec la Jordanie, et puis ce Brésil désertique. Le paysan du sertão est l'individu le plus exact, intègre, réel, sans excès... Parce que le sertão, privé d'eau et gavé de silence, exige que l'on soit concentré sur soi et en éveil. J'ai mûri, et je veux mesurer ma taille réelle, sans les adhérences que la vie, le succès ont greffé. Tout ce que je fais habituellement est pensé, choisi, pesé. Là je dis : non, en fait, il n'y a rien ».

Maria Bethânia joue avec Wagner Tiso au piano, Gabriel Improta à la guitare acoustique et électrique, Paul Dafilin à la guitare acoustique, Marcio Mallard à la violoncelle, Jorge Helder à la basse, Pantico Rock à la batterie et Marcelo Costa aux percussions. Elle est bouleversante...