343 salopards qui ont des soucis de poireau
Actualités du droit - Gilles Devers, 31/10/2013
C’est une femme, Elisabeth Levy, couronnée en 2013 par un Y’A Bon Awards pour l’ensemble de son œuvre, rédactrice en chef de Causeur – un véritable foyer microbien – qui est la cheville ouvrière de cette bouse puante… que publie Causeur : « Touche pas à ma pute ». Nul, affligeant et grave.
Voici les premiers signataires : Frédéric Beigbeder, Nicolas Bedos, Philippe Caubère, Marc Cohen, Jean-Michel Delacomptée, David Di Nota, Claude Durand, Benoit Duteurtre, Jacques de Guillebon, Basile de Koch, Antoine (le chanteur), Daniel Leconte, Jérôme Leroy, Richard Malka, Gil Mihaely, Ivan Rioufol, Luc Rosenzweig, François Taillandier, Eric Zemmour.
Ces mecs (au sens génétique) tentent le grand coup de la liberté, avec des références d’ados attardés. Des petits, qui n’assument rien : il ne faut pas toucher à leur pute, mais ils sous-entendent aussitôt que, peut-être, ils ne sont pas « allés à la pute…» Quelle misère.
Bien sûr, nos salopards, à la tête effroyablement vide et aux couilles fantastiquement pleines, sont de braves garçons : « Nous n’aimons ni la violence, ni l’exploitation, ni le trafic des êtres humains. Et nous attendons de la puissance publique qu’elle mette tout en œuvre pour lutter contre les réseaux et sanctionner les maquereaux ». Admirez la puissance de l’analyse…
Avec une telle prémisse, on sent que ça va voler haut loin : « Nous aimons la liberté, la littérature et l’intimité. Et quand l’Etat s’occupe de nos fesses, elles sont toutes les trois en danger. » Avant l’expression de ce désarroi : « Aujourd’hui la prostitution, demain la pornographie : qu’interdira-t-on après-demain ? » D’où le cri final, extasié : « Touche pas à ma pute ! »
Alors, deux remarques.
L’appel des 343 salopes était un acte de courage de la part de femmes, qui en 1971, affrontaient la réprobation morale en reconnaissaient avoir eu recours à l’avortement, et la répression pénale car l’avortement était une infraction, régulièrement poursuivie. C’était un combat essentiel, qui allait préfigurer l’affirmation des droits de la femme. Là, les ados de la mère Levy ne craignent rien : pas de loi pénale, et en plus, planqués derrière des formules alambiquées, ils n’osent même pas revendiquer franchement leur recours aux relations sexuelles tarifées.
Ensuite, le « touche pas… », c’est la logique pourave de SOS Racisme : l’autre n’existe pas sans moi, et je suis son mentor et sa référence sociale. Impossible d’admettre l’égalité. Le pote, la pute, ne parlent pas, et n’ont d’ailleurs rien à dire, car le gentil protecteur-dominateur le fait pour eux. Vraiment un sale truc de sales mecs. Des mecs n’ont aucun respect, pour eux-mêmes, et surtout pour les femmes.
Morgane Merteuil, du Syndicat du travail sexuel (Strass), leur a d’ailleurs bien répondu : « Nous ne sommes pas vos putes ».
Le drame pour la société – car c’est un drame – c’est que ces ahuris squattent les médias et les plateaux télé, et font tous les jours des ravages dans la société avec leur discours aussi divers qu’avariés.