PMA et couples homos : Que veut le Gouvernement ?
Actualités du droit - Gilles Devers, 13/12/2012
Le débat sur le mariage gay devient agaçant. C’est une grande réforme, et tous les points de vue s’expriment, de manière tranchée. Alors, le Gouvernement doit donner sa position : est-il oui ou non favorable à la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes, et à la gestation pour autrui pour les couples homos ? Oui ou non. Il faut une réponse claire sur ce sujet d’importance.
Pour la gestation pour autrui, la réponse parait être négative. Mais il existe une proposition de loi PS sur la légalisation de la gestation pour autrui. Il faudra donc prendre position, tôt ou tard, et comme nous sommes dans le débat, ce serait correct de le faire maintenant.
Hollande est hostile à la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes. Lors de son excellente campagne, il avait dit « mariage et adoption », et le projet de loi sera « mariage et adoption », sans recours à la PMA. Il l’a confirmé ce 12 décembre : «Si j'avais été favorable à cette mesure, je l'aurais intégrée dans le projet de loi ». C’est donc une conviction personnelle qui guide un choix politique sur un choix de société important. Dont acte.
Oui, mais il poursuit : « Si le Parlement – et je crois qu'il y aura des propositions d'amendements – décide d’aller dans le sens de la procréation médicalement assistée, le Parlement est souverain ».
Certes, le Parlement est souverain. Mais le Gouvernement est présent dans les débats, et son avis a beaucoup d’autorité. Donc, comme il y aura un amendement du groupe PS, quelle sera la réponse du gouvernement ?
S’il est cohérent, il s’opposera fermement, ne pouvant accepter d’être mis en minorité par les parlementaires PS sur une question de cette importance. Les groupes homos, qui croient en la vertu de l’amendement, seraient bernés.
S’il est incohérent, il s’opposera mollement et laissera filer, et les groupes qui croient au projet de loi et aux engagements présidentiels, seraient bernés.
Ça, ça ne va pas du tout.
Après la loi, il y a aura des enfants, et donc des enfants nés de cette loi. Ce serait la moindre des choses vis-à-vis des enfants à naître que le Gouvernement soit franc, et dise clairement ce qu’il pense. Ca relève de la décence.