Partielle du Val d’Oise : Duel UMP/FN, le PS éliminé
Actualités du droit - Gilles Devers, 18/03/2013
Une législative qui a des airs de présidentielles 2002 : le PS s’écroule en perdant dix points, et on se retrouve au second tour avec un duel UMP/FN. Une mandale qui va enterrer la loi sur le non-cumul des mandats…
Dans la 2° circonscription du Val d’Oise, Jean-François Mancel, député UMP sortant, est en tête avec 40,61% des suffrages, devant la candidate FN, Florence Italiani, à 26,58%, alors que la candidate PS, Sylvie Houssin n’arrive qu’en troisième position, à 21,37%. Le taux d'abstention est très élevé, à 67,21%, et la candidate du PS, n’ayant pas obtenu 12,5% des inscrits, est éliminée. Ce sera donc un second tour UMP/FN.
En juin 2012, Jean-François Mancel l’avait emporté dans une triangulaire, avec 63 voix d’avance : 38,97 % des suffrages, contre 38,85 % à Sylvie Houssin et 22,18 à Florence Italiani. Le taux d’abstention était de 41%. Le Conseil constitutionnel a jugé le 25 janvier que la diffusion, l'avant-veille du second tour, d'un tract malveillant et déformant les positions de la candidate du PS sur un projet de quartier avait pu altérer le scrutin, et l’élection a été annulée.
Au premier tour de juin 2012, Mancel était à 33,6 et il a gagné 8 points. Italiani était troisième à 23,3 et elle gagne 3 points. Houssin était à 30,5 et perd 9 points. Dimanche prochain, Mancel va sans doute se retrouver élu à plus 60%...
Alors, où chercher la clé ? Certainement pas du côté du charisme du candidat de l’UMP. En 1998, il avait été exclu du RPR pour avoir passé un accord avec le FN aux élections cantonales et régionales, et en 2005, il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, 30 000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité, avant que la cour d'appel n’annule l'inéligibilité.
Après d’autres partielles tout aussi mauvaises, des sondages en berne et un joyeux voyage à Dijon, c’est donc la réponse franche et simple des électeurs à la maestria du gouvernement et aux succès de sa politique.
Ce résultat va conduire à reporter la loi sur le non-cumul des mandats. Si la loi était votée demain, les cumulards PS choisiraient le mandat local, où ils sont plus tranquilles, et il y aurait une cascade de législatives partielles… avec à la clé une cohabitation.
« Par décret de ce jour, le président de la République François Hollande a nommé Premier Ministre Alain Juppé ». Ça serait rigolo.