Le retour en grâce du muet pour les salariés.................
Actualités droit du travail, par Artemis/Velourine - Artémis, 21/03/2012
La loi relative à la simplification du droit et à l'allégement des démarches administratives*, véritable bric à brac de dispositions qui rendent encore plus complexe notre législation prévoit notamment que l'employeur pourra moduler le nombre d'heures travaillées dans le cadre d'un accord collectif, sans modifier les contrats de travail.
* Le député Warsmann est à l'origine de quatre propositions de loi de simplification et d'amélioration de la qualité du droit, adoptées par le Parlement entre 2007 et 2012.
Cette possibilité est prévue par l'article 45 de la loi - qui permet que la répartition des horaires de travail sur une période supérieure à la semaine et au plus égale à l'année, ne constitue pas en elle-même une modification du contrat de travail exigeant un accord préalable de chaque salarié .
En conséquence, sauf pour les salariés à temps partiel, "la mise en place d'une répartition des horaires sur une période supérieure à la semaine et au plus égale à l'année prévue par un accord collectif " s'imposera à chaque salarié concerné qui en cas de refus pourra être licencié pour faute....
Si un accord collectif prévoit par exemple des semaines à plus de 35 heures avec travail le samedi , vous ne pourrez pas refuser.....une obligation qui risque de créer de sérieux problèmes de garde d'enfants notamment pour les familles monoparentales...
Saisi d'un recours à l'encontre de la loi relative à la simplification du droit et à l'allégement des démarches administratives, par plus de soixante députés et plus de soixante sénateurs, le Conseil constitutionnel vient de valider cette disposition et d'une manière générale les réformes du droit du travail prévues par la loi.
Décision du 15 mars 2012 (DC n°2012-649).
Pour justifier sa décision voici un extrait du texte pris par le Conseil Constitutuionnel :
" Considérant qu'il résulte des travaux préparatoires de la loi déférée qu'en permettant que la répartition des horaires de travail sur une période supérieure à la semaine et au plus égale à l'année ne constitue pas en elle-même une modification du contrat de travail exigeant un accord préalable de chaque salarié, le législateur a entendu conforter les accords collectifs relatifs à la modulation du temps de travail destinés à permettre l'adaptation du temps de travail des salariés aux évolutions des rythmes de production de l'entreprise ; que cette possibilité de répartition des horaires de travail sans obtenir l'accord préalable de chaque salarié est subordonnée à l'existence d'un accord collectif, applicable à l'entreprise, qui permet une telle modulation ; que les salariés à temps incomplet sont expressément exclus de ce dispositif ; qu'il s'ensuit que ces dispositions, fondées sur un motif d'intérêt général suffisant, ne portent pas à la liberté contractuelle une atteinte contraire à la Constitution "
Le retour en grâce du muet...... pour les salariés