Le sort des réfugiés, une urgence mondiale
Actualités du droit - Gilles Devers, 20/06/2015
Excellent article de Pierre Jovanovic, du seul quotidien qui résiste à la folie xénophobe et anti-pauvres, La Croix (Et pas la bannière), quitte à perdre les pubs des grands annonceurs qui tiennent la presse.
Une date symbolique
La journée mondiale des réfugiés a été instituée par l'ONU pour sensibiliser l'opinion mondiale à la condition des réfugiés. L'Assemblée générale des Nations unies en a décidé ainsi, en 2000, par le vote de la résolution 55/76. C'est en 2001, l'année du 50e anniversaire de la signature de la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés, que cette Journée mondiale a été marquée pour la première fois. La date du 20 juin a été choisie pour coïncider avec la Journée du réfugié africain, mise en place dans de nombreux pays d'Afrique. Les Nations unies se sont également inspirées de l'exemple de l'Église catholique, qui célèbre chaque année en janvier la Journée mondiale du migrant et du réfugié, instituée par le pape Benoît XV en 1914.Cette année, à l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) insiste particulièrement sur leurs conditions de déplacement, à travers des vidéos de témoignage. Un site Internet (www.stories.unhcr.org) rassemble les récits de réfugiés ayant fui à Malte, en Grèce et en Indonésie. Depuis le début, l'actrice Angelina Jolie est l'ambassadrice de cette Journée mondiale des réfugiés.
Une crise mondiale
Selon Amnesty International, qui a rendu son dernier rapport le 15 juin, le monde connaît la crise des réfugiés « la plus terrible depuis la Seconde Guerre mondiale ». En cause, la guerre civile syrienne, les migrations à travers la Méditerranée et les déplacements de population en Asie du Sud-Est. Depuis 2011, le conflit en Syrie a jeté hors du pays plus de 4 millions de réfugiés, qui se retrouvent principalement en Turquie et au Liban. Les pays hôtes manquent de moyens et de structures pour permettre leur réinstallation. Confronté à plus d'un million de réfugiés sur son sol, qui pèsent désormais pour 25 % de la population, le Liban a dû restreindre fortement les conditions d'entrée sur son territoire.
En Afrique subsaharienne, on compte plus de 3 millions de réfugiés. Certains tentent de traverser la Méditerranée, au péril de leur vie. En 2014, 3 500 personnes seraient mortes noyées. Elles seraient 1 865 depuis le début de l'année 2015. Les traversées sont également meurtrières dans le golfe du Bengale et la mer d'Andaman, en Asie du Sud-Est: Rohingyas musulmans fuyant les persécutions bouddhistes en Birmanie, ou Bangladais fuyant la misère, des centaines de personnes sont mortes au premier trimestre 2015 en essayant d'atteindre l'Indonésie, dans le but de passer ensuite en Australie.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) cherche à réinstaller les réfugiés dans un pays tiers. Cette réinstallation est, en principe, temporaire, elle peut devenir durable si les causes (guerres, etc.) de l'exil perdurent. Cela nécessite un soutien financier et humanitaire des pays accueillants, afin que ces derniers puissent proposer plus de places aux nouveaux arrivants. Pour les réfugiés syriens, il s'agit principalement de la Turquie et du Liban, qui, à eux deux, concentrent désormais 3 millions de réfugiés sur quatre. L'Union européenne participe à cet effort de réinstallation, en offrant 20 000 places à des réfugiés venus de pays extérieurs à ses frontières. Compte tenu de la crise actuelle, cela ne suffit pas et Amnesty International appelle la communauté internationale à faire l'effort de réinstaller un million de réfugiés.
Parmi les autres revendications des organisations humanitaires, figure la mise en place d'un fonds mondial pour les réfugiés sous l'égide de l'ONU, afin de répondre plus efficacement aux crises humanitaires. Ces mêmes ONG réclament que la convention des Nations unies de 1951 relative au statut des réfugiés soit enfin ratifiée par des États actuellement confrontés à des afflux de populations déplacées, notamment l'Indonésie et la Malaisie.
Pris en flagrant délit, un enfant réfugié syrien menaçant le chômage en France
Nous n'avons qu'une existence sur terre : de qui cet enfant paie-t-il la faute?
Et qui est ce "juge" si injuste qui brise la vie d'un innocent ?