Martine : C’est reparti pour un tour ?
Actualités du droit - Gilles Devers, 10/07/2012
Martine, qui avait récupéré un PS en vrac après les années Hollande, a signé une belle période de trois ans, et tout montre qu’elle va rempiler. C’est une bonne nouvelle.
Elle avait dit qu’elle laisserait la place « si les conditions étaient remplies ». Elle n’a encore pas démenti, mais je prends les paris.
Un. Elle a très bien réussi depuis qu’elle a repris le Parti à Reims, avec une poignée de voix d’avance. Elle a du gérer le cirque et les aigreurs des cafards, et maintenant le PS est en ordre. Alors, l’idée de rester à cette fonction passionnante de première secrétaire du PS quand la maison est en ordre, ça peut être tentant.
Deux. Elle a été candidate aux primaires, et se serait bien vue Premier ministre. Alors, tout laisser filer pour se retrouver juste Maire de Lille, même si Lille est la ville la plus sympathique du pays, ça parait un peu court et çà ne correspond pas au personnage, qui aime mieux faire la politique qu’en parler.
Trois. Elle n’a pas de successeur au PS. Harlem Désir, recasé au PS dans un plan social de SOS Racisme, ou Jean-Christophe Cambadélis, l’un des derniers crypto-trotskystes maquillés en soc’, sont l’un et l’autre des ectoplasmes de couloir, dotés du charisme d’une huitre. Tous deux ont été condamnés en correctionnelle à de la prison avec suris pour des histoires d’argent plus ou moins bien gagné, et même si c’est il y a longtemps, ça fait de grosses taches pour être patron du PS après les déclarations asseptisées de so clean Hollande.
Quatre. Le calendrier va étouffer les velléités. Le congrès se tiendra fin octobre à Toulouse, et si on enlève les deux mois de l’été où il ne se passera rien, c’est très court pour faire émerger une personnalité capable de tenir le Parti, alors que les cinq ans à venir auront leurs tempêtes. De plus, pour être candidat, il faut en pratique être l’inspirateur d’une « motion », qui sera le texte soumis au vote des militants, et le dépôt des motions se fera vers la mi-septembre.
Cinq. Hier, Aubry et Ayrault ont annoncé qu’ils seraient les premiers signataires d’une « contribution générale », soit un texte préparatoire, mais dans les usages PS, une contribution réussie est reprise sous forme d’une motion, c’est classique. Et le premier signataire de la motion est candidat de facto. Fait inédit, Aubry et Ayrault ont demandé à tous les dirigeants du PS et à tous ministres de signer à titre exclusif cette contribution ! Le grand retour du godillot, et Martine en super-patronne.
Six. S’il y a d’autres motions signées par des dirigeants et des ministres, Martine dira que les conditions de son départ ne sont pas réunies. Si en revanche, elle réussit à chausser tout ce petit monde avec son bon godillot socialiste, il lui sera bien difficile de ne pas accepter les fleurs de la victoire.
Les opinions de Martine sont celles du PS, alors... Mais nous avons besoin de personnalités qui ont de la trempe et du caractère, alors c'est très bien que Martine reste aux avant-postes. On va la voir à la manœuvre sur le non-cumul de mandat, et ça ne sera pas triste.