Expérience sur l’anonymat
Planète Juridique - admin, 14/05/2013
Lorsque j'ai décidé d'ouvrir ce blog en 2006, j'ai pris comme pseudonyme "Zythom" car je voulais séparer mes activités IRL et numérique. Je considérais l'utilisation d'un pseudonyme comme allant de soi dans l'univers numérique.
Dès que j'ai commencé à avoir des lecteurs, je me suis trouvé devant le problème classique de la modération ou pas des commentaires. Après avoir hésité un peu, j'ai fait le choix de modérer les commentaires pour garder le contrôle du contenu du blog. Ce faisant, je sais que mon statut juridique est plus risqué, puisque j'autorise la publication du commentaire. Mais c'est mon choix et je l'assume jusqu'à présent.
Pour compenser un peu, parmi les différents paramètres de la configuration du blog, j'ai choisi d'autoriser la soumission de commentaires anonymes. Cela me semble logique, même si cela encourage quelques personnes à abuser de cette possibilité.
Mais je souhaitais pouvoir aller plus loin dans l'anonymat que je pouvais offrir à mes éventuels correspondants, aussi, en juin 2010, j'ai ajouté à la page contact de mon blog un formulaire PrivacyBox permettant à tout internaute qui le désire de me contacter d'une manière complètement anonyme, sans que je ne puisse avoir de moyens de connaître son identité réelle. Les messages que je reçois via ce formulaire sont de plus automatiquement chiffrés avec ma clef publique OpenPGP.
Maintenant que le service de PrivacyBox va fermer, il est temps pour moi de faire un petit bilan de cette expérience.
Donner la possibilité à des personnes de vous écrire sans contrainte d'identité lève un certain nombre de barrières: la parole est plus libre, plus directe. Des choses peuvent être dites sans fard, sans le verni de la politesse et la retenue de l'éducation. J'ai ainsi reçu des courriers d'encouragements et de soutiens de personnes qui souhaitaient rester anonymes.
J'ai aussi reçu des messages d'insultes, de menaces, de critiques...
Mais j'ai également reçu par ce biais des messages qui m'ont interloqué. Je me souviens en particulier de cette personne qui m'expliquait ses penchants pour les jeunes enfants et qui était tombé sur mon blog parce que j'y parle (souvent) de mes dossiers de recherches d'images pédopornographiques. Cette personne me livrait ses tourments et m'expliquait comment elle surmontait le passage à l'acte en consommant des ouvrages interdits en France mais autorisés au Japon (des mangas spécialisés dans les dessins pornographiques mettant en scène des enfants). J'ai reçu en quelques jours plusieurs messages très crus de sa part sur le sujet, sans pouvoir y répondre puisque la personne n'a pas souhaité me laisser le moyen de la contacter, et pour cause.
J'ai reçu également quelques demandes pour des interventions dans des dossiers, des questions sur le piratage, sur les techniques de contournement ou sur les moyens mis en œuvre par la Justice pour lutter contre telle ou telle fraude. J'y ai répondu dans la mesure de mes capacités et lorsque l'utilisateur me laissait une adresse email pour cela.
J'ai reçu en tout une centaine de messages.
J'ai ainsi été spectateur d'une liberté totale d'expression, sans inhibition.
J'en ai appris beaucoup sur la nature humaine.
J'en ai appris aussi sur moi-même, sur mes propres rouages.
J'ai mené cette expérience pour aller jusqu'au bout de l'anonymat.
Je suis désolé que le service de PrivacyBox ferme.
En tout cas, j'ai eu moins peur en lisant ces emails anonymes, qu'en lisant les commentaires que l'on trouve sous les articles de certains journaux en ligne...
Dès que j'ai commencé à avoir des lecteurs, je me suis trouvé devant le problème classique de la modération ou pas des commentaires. Après avoir hésité un peu, j'ai fait le choix de modérer les commentaires pour garder le contrôle du contenu du blog. Ce faisant, je sais que mon statut juridique est plus risqué, puisque j'autorise la publication du commentaire. Mais c'est mon choix et je l'assume jusqu'à présent.
Pour compenser un peu, parmi les différents paramètres de la configuration du blog, j'ai choisi d'autoriser la soumission de commentaires anonymes. Cela me semble logique, même si cela encourage quelques personnes à abuser de cette possibilité.
Mais je souhaitais pouvoir aller plus loin dans l'anonymat que je pouvais offrir à mes éventuels correspondants, aussi, en juin 2010, j'ai ajouté à la page contact de mon blog un formulaire PrivacyBox permettant à tout internaute qui le désire de me contacter d'une manière complètement anonyme, sans que je ne puisse avoir de moyens de connaître son identité réelle. Les messages que je reçois via ce formulaire sont de plus automatiquement chiffrés avec ma clef publique OpenPGP.
Maintenant que le service de PrivacyBox va fermer, il est temps pour moi de faire un petit bilan de cette expérience.
Donner la possibilité à des personnes de vous écrire sans contrainte d'identité lève un certain nombre de barrières: la parole est plus libre, plus directe. Des choses peuvent être dites sans fard, sans le verni de la politesse et la retenue de l'éducation. J'ai ainsi reçu des courriers d'encouragements et de soutiens de personnes qui souhaitaient rester anonymes.
J'ai aussi reçu des messages d'insultes, de menaces, de critiques...
Mais j'ai également reçu par ce biais des messages qui m'ont interloqué. Je me souviens en particulier de cette personne qui m'expliquait ses penchants pour les jeunes enfants et qui était tombé sur mon blog parce que j'y parle (souvent) de mes dossiers de recherches d'images pédopornographiques. Cette personne me livrait ses tourments et m'expliquait comment elle surmontait le passage à l'acte en consommant des ouvrages interdits en France mais autorisés au Japon (des mangas spécialisés dans les dessins pornographiques mettant en scène des enfants). J'ai reçu en quelques jours plusieurs messages très crus de sa part sur le sujet, sans pouvoir y répondre puisque la personne n'a pas souhaité me laisser le moyen de la contacter, et pour cause.
J'ai reçu également quelques demandes pour des interventions dans des dossiers, des questions sur le piratage, sur les techniques de contournement ou sur les moyens mis en œuvre par la Justice pour lutter contre telle ou telle fraude. J'y ai répondu dans la mesure de mes capacités et lorsque l'utilisateur me laissait une adresse email pour cela.
J'ai reçu en tout une centaine de messages.
J'ai ainsi été spectateur d'une liberté totale d'expression, sans inhibition.
J'en ai appris beaucoup sur la nature humaine.
J'en ai appris aussi sur moi-même, sur mes propres rouages.
J'ai mené cette expérience pour aller jusqu'au bout de l'anonymat.
Je suis désolé que le service de PrivacyBox ferme.
En tout cas, j'ai eu moins peur en lisant ces emails anonymes, qu'en lisant les commentaires que l'on trouve sous les articles de certains journaux en ligne...
Lorsque j'ai décidé d'ouvrir ce blog en 2006, j'ai pris comme pseudonyme "Zythom" car je voulais séparer mes activités IRL et numérique. Je considérais l'utilisation d'un pseudonyme comme allant de soi dans l'univers numérique.
Dès que j'ai commencé à avoir des lecteurs, je me suis trouvé devant le problème classique de la modération ou pas des commentaires. Après avoir hésité un peu, j'ai fait le choix de modérer les commentaires pour garder le contrôle du contenu du blog. Ce faisant, je sais que mon statut juridique est plus risqué, puisque j'autorise la publication du commentaire. Mais c'est mon choix et je l'assume jusqu'à présent.
Pour compenser un peu, parmi les différents paramètres de la configuration du blog, j'ai choisi d'autoriser la soumission de commentaires anonymes. Cela me semble logique, même si cela encourage quelques personnes à abuser de cette possibilité.
Mais je souhaitais pouvoir aller plus loin dans l'anonymat que je pouvais offrir à mes éventuels correspondants, aussi, en juin 2010, j'ai ajouté à la page contact de mon blog un formulaire PrivacyBox permettant à tout internaute qui le désire de me contacter d'une manière complètement anonyme, sans que je ne puisse avoir de moyens de connaître son identité réelle. Les messages que je reçois via ce formulaire sont de plus automatiquement chiffrés avec ma clef publique OpenPGP.
Maintenant que le service de PrivacyBox va fermer, il est temps pour moi de faire un petit bilan de cette expérience.
Donner la possibilité à des personnes de vous écrire sans contrainte d'identité lève un certain nombre de barrières: la parole est plus libre, plus directe. Des choses peuvent être dites sans fard, sans le verni de la politesse et la retenue de l'éducation. J'ai ainsi reçu des courriers d'encouragements et de soutiens de personnes qui souhaitaient rester anonymes.
J'ai aussi reçu des messages d'insultes, de menaces, de critiques...
Mais j'ai également reçu par ce biais des messages qui m'ont interloqué. Je me souviens en particulier de cette personne qui m'expliquait ses penchants pour les jeunes enfants et qui était tombé sur mon blog parce que j'y parle (souvent) de mes dossiers de recherches d'images pédopornographiques. Cette personne me livrait ses tourments et m'expliquait comment elle surmontait le passage à l'acte en consommant des ouvrages interdits en France mais autorisés au Japon (des mangas spécialisés dans les dessins pornographiques mettant en scène des enfants). J'ai reçu en quelques jours plusieurs messages très crus de sa part sur le sujet, sans pouvoir y répondre puisque la personne n'a pas souhaité me laisser le moyen de la contacter, et pour cause.
J'ai reçu également quelques demandes pour des interventions dans des dossiers, des questions sur le piratage, sur les techniques de contournement ou sur les moyens mis en œuvre par la Justice pour lutter contre telle ou telle fraude. J'y ai répondu dans la mesure de mes capacités et lorsque l'utilisateur me laissait une adresse email pour cela.
J'ai reçu en tout une centaine de messages.
J'ai ainsi été spectateur d'une liberté totale d'expression, sans inhibition.
J'en ai appris beaucoup sur la nature humaine.
J'en ai appris aussi sur moi-même, sur mes propres rouages.
J'ai mené cette expérience pour aller jusqu'au bout de l'anonymat.
Je suis désolé que le service de PrivacyBox ferme.
En tout cas, j'ai eu moins peur en lisant ces emails anonymes, qu'en lisant les commentaires que l'on trouve sous les articles de certains journaux en ligne...
Dès que j'ai commencé à avoir des lecteurs, je me suis trouvé devant le problème classique de la modération ou pas des commentaires. Après avoir hésité un peu, j'ai fait le choix de modérer les commentaires pour garder le contrôle du contenu du blog. Ce faisant, je sais que mon statut juridique est plus risqué, puisque j'autorise la publication du commentaire. Mais c'est mon choix et je l'assume jusqu'à présent.
Pour compenser un peu, parmi les différents paramètres de la configuration du blog, j'ai choisi d'autoriser la soumission de commentaires anonymes. Cela me semble logique, même si cela encourage quelques personnes à abuser de cette possibilité.
Mais je souhaitais pouvoir aller plus loin dans l'anonymat que je pouvais offrir à mes éventuels correspondants, aussi, en juin 2010, j'ai ajouté à la page contact de mon blog un formulaire PrivacyBox permettant à tout internaute qui le désire de me contacter d'une manière complètement anonyme, sans que je ne puisse avoir de moyens de connaître son identité réelle. Les messages que je reçois via ce formulaire sont de plus automatiquement chiffrés avec ma clef publique OpenPGP.
Maintenant que le service de PrivacyBox va fermer, il est temps pour moi de faire un petit bilan de cette expérience.
Donner la possibilité à des personnes de vous écrire sans contrainte d'identité lève un certain nombre de barrières: la parole est plus libre, plus directe. Des choses peuvent être dites sans fard, sans le verni de la politesse et la retenue de l'éducation. J'ai ainsi reçu des courriers d'encouragements et de soutiens de personnes qui souhaitaient rester anonymes.
J'ai aussi reçu des messages d'insultes, de menaces, de critiques...
Mais j'ai également reçu par ce biais des messages qui m'ont interloqué. Je me souviens en particulier de cette personne qui m'expliquait ses penchants pour les jeunes enfants et qui était tombé sur mon blog parce que j'y parle (souvent) de mes dossiers de recherches d'images pédopornographiques. Cette personne me livrait ses tourments et m'expliquait comment elle surmontait le passage à l'acte en consommant des ouvrages interdits en France mais autorisés au Japon (des mangas spécialisés dans les dessins pornographiques mettant en scène des enfants). J'ai reçu en quelques jours plusieurs messages très crus de sa part sur le sujet, sans pouvoir y répondre puisque la personne n'a pas souhaité me laisser le moyen de la contacter, et pour cause.
J'ai reçu également quelques demandes pour des interventions dans des dossiers, des questions sur le piratage, sur les techniques de contournement ou sur les moyens mis en œuvre par la Justice pour lutter contre telle ou telle fraude. J'y ai répondu dans la mesure de mes capacités et lorsque l'utilisateur me laissait une adresse email pour cela.
J'ai reçu en tout une centaine de messages.
J'ai ainsi été spectateur d'une liberté totale d'expression, sans inhibition.
J'en ai appris beaucoup sur la nature humaine.
J'en ai appris aussi sur moi-même, sur mes propres rouages.
J'ai mené cette expérience pour aller jusqu'au bout de l'anonymat.
Je suis désolé que le service de PrivacyBox ferme.
En tout cas, j'ai eu moins peur en lisant ces emails anonymes, qu'en lisant les commentaires que l'on trouve sous les articles de certains journaux en ligne...