Obama : La prison se précise
Actualités du droit - Gilles Devers, 22/10/2013
Salut Obama, comment vas-tu ? Ne te fatigue pas à espionner mes mails, je m’adresse à toi en direct live pour te faire part d’un vœu très cher : que tu ailles en prison, le plus tôt possible et pour longtemps, vu l’ampleur des crimes que tu as commis. C’est le signe nécessaire pour que six milliards d’êtres humains retrouvent confiance en la justice, et n’aient plus l’impression qu’une secte, élue par 25 % de la population riche d’un petit pays (Etats-Unis, Amérique du Nord) décide de tout dans le monde.
Comme je suis un fervent adepte – croyant et pratiquant – des droits de l’homme, je précise : tu es présumé innocent, et je souhaite juste qu’un procureur te cite devant un tribunal digne de ce nom,… donc hors US bien sûr. A moins que d’ici là, ton petit pays ratifie le protocole reconnaissant le recours individuel devant le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU, le statut de la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme et celui de la Cour Pénale Internationale. Car vois-tu, il reste fort fâcheux de te voir pérorer sur les droits de l’homme alors que tu refuses de reconnaître les traités qui donnent force aux droits de l’homme.
Le sujet du jour, ce sont les exécutions sommaires par drones. Comme dans les westerns, sauf que là,… on est dans la vie. Et les pièces de l’accusation ne viennent pas de gauchistes post-staliniens ou de barbus de l’Axe du mal…
D’abord, Amnesty international. L’ONG publie un rapport accusant tes services de « crimes de guerre » et « d'exécutions extrajudiciaires » dans le cadre de tes opérations dans le nord-ouest du Pakistan. Amnesty parle « de permis de tuer ». Ben dis donc, c’est pas gentil ça, Obama…
Polly Truscott, la directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d'Amnesty explique : « Nous disposons de nouvelles preuves tangibles que les Etats-Unis sont responsables d'homicides illégaux dans les attaques de drones, explique Certains de ces homicides peuvent être qualifiés d'exécutions extrajudiciaires ou de crimes de guerre ».
Dans neuf cas de frappes de drones dans le Waziristan du nord, perpétrées entre janvier 2012 et août dernier, des preuves irréfutables montrent que des civils ont été pris pour cibles. Polly précise : « Pour contredire les autorités américaines qui qualifient leur cibles de « terroristes », je vais vous citer un exemple : une femme de 68 ans était en train de planter ses légumes dans un champ sur sa propriété, entourée de ses petits-enfants, quand son corps a été déchiqueté par un missile. Comment cette femme, Mamana Bibi, c'était son nom, pouvait-elle avoir de près ou de loin des liens avec les insurgés ? »
Et voilà tout le problème, Obama. Amnesty, avec un dossier blindé, montre que si Mamana Bibi a été tuée, c’est que tu as donné l’ordre, au prétexte de dossiers bidons inventés par la CIA. Ça vaut perpète, mon pote… Tuer des civils, sans jugement, sans procès, et alors que tu n’as rien à faire au Pakistan.
Le rapporteur spécial de l’ONU sur la protection des droits de l'homme dans la lutte antiterroriste, Ben Emmerson, confirme. Dans un rapport ce 18 octobre, il estime à plus de 400 le nombre de civils tués au Pakistan. Selon lui, la CIA a créé « des obstacles presque insurmontables à la transparence », ce qui « entraîne un déni de responsabilité qui affecte la capacité des victimes à demander réparation ».
Alors, un conseil, Obama : tu te constitues prisonnier, et tu demandes le bénéfice des droits de la défense. Parce que sinon, des équipes bien formées vont venir te larguer un drone sur ton gros nez de menteur infini. Pour venger Mamana Bibi… Une grand-mère de 68 ans… Tu as fait trop de mal pour t’en tirer, et tu devrais te rendre à la Justice.