L'un des problèmes du PS s'appelle DSK
Actualités du droit - Gilles Devers, 9/03/2012
A Cambridge, qui n’est pas la plus coincée des universités britanniques, DSK a été accueilli très fraîchement, sur le mode « dégage ». Que disaient les étudiants ? Ce rescapé de la procédure US est un pointeur, et il va bientôt se faire chopper par la justice française pour une saumâtre affaire de proxénétisme. Donc, dans la société du respect des femmes, il a juste à dégager. Ce drôle professeur, ex-présidentiable PS, lancé dans les lumières du FMI par le DRH Sarko, et qui n’a jamais publié un seul livre sérieux, est addict au sexe et doit se soigner.
Aujourd’hui au PS, tout le monde approuve le diagnostic. D’ailleurs, je n’ai pas vu de communiqué du PS dénonçant la protestation des étudiants british, ce qui est proprement scandaleux, vous n'en disconviendrez pas...
Au début de l’affaire, le PS avait fait bloc, avec en chef d’escadrille Jack Lang : « Il n’y a pas eu mort d’homme ». Exact, cher ex-futur président de l’Assemblée Nationale : n’était en cause que le viol d’une femme. La chorale des petits avait embrayé : Badinter, Aubry, Mosco, Guigou, Camba… un vrai musée Grévin du PS. L’un des plus comiques avait été le frère Collomb Gérard, qui demandait qu’on lui apporte des preuves. Donc un poil pubien avec trace ADN, et notre empafé se serait fâché contre son ancien ami, ami qu’il avait lâché quand Ségo en 2002 lui ouvrait une carrière de ministre. Les convictions, au PS, c’est du solide.
Je ne comprends pas pourquoi DSK se trouve maintenant ostracisé au sein du PS, alors qu’il est toujours aussi présumé innocent qu’au premier jour. Et je m’inquiète : qu’est-il arrivé à mon bon Badinter Robert, le gentil papa de toutes ces belles consciences ?
Ben oui, soyons logique. DSK est innocent 100%. Le procureur Cyrius Vence Eternal Junior a dit que la procédure pénale était close. Les juges de Lille ont laissé DSK sortir de la garde-à-vue pour rentrer à la maison, et si par impossible, DSK se trouvait un jour mis en examen, il serait radicalement présumé innocent.
Allez, on a bien compris la plaisanterie.
Le PS a de la présomption d’innocence une conception élastique, en fonction de ses intérêts. Ce n’est plus le poing et la rose, mais la rose et l’élastique.
Tiens, d’ailleurs. Vu qu’il ne s’est rien passé à Manhattan, si ce n’est un grand moment d’amour, pourquoi Mosco est-il passé du jour au lendemain de DSK à Hollande ? Ce doit être le programme économique de Hollande, nettement supérieur à celui de DSK, qui a séduit Mosco. Ou, autre hypothèse, le relationnel d’enfer de Hollande, futur leader de l’Europe, qui lui permet d’être reçu par les premiers ministres de toutes les capitales…
Une chose est sûre. Si le PS a largué DSK, ce n’est pas par atteinte à la présomption d’innocence. Badinter Robert n’aurait pas supporté.
Je me suis fait alpaguer l’autre jour en qualifiant Hollande de rat. Soyons exact, en effet : c’est la nomenklatura PS, qui larguant l’innocent DSK, est une ratière.