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La fessée, la gifle et le martinet … pour enfants en débat ce soir (540)

Droits des enfants - jprosen, 10/10/2013

Comme prévu la France – conf. Libération – se fait épingler pour être l’un des derniers pays membres du Conseil de l’Europe à accepter les châtiments corporels. On a oublié la signature en septembre 2008 par Mme Morano, ministre de … Continuer la lecture

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Comme prévu la France – conf. Libération – se fait épingler pour être l’un des derniers pays membres du Conseil de l’Europe à accepter les châtiments corporels. On a oublié la signature en septembre 2008 par Mme Morano, ministre de la famille française, mais aussi à l’époque président du conseil des ministres de la famille de l‘U.E., en présence de la Reine de Suède et de 17 chefs de gouvernement, de l’Appel du Conseil de l’Europe pour en finir avec la gifle et la fessée. Rentrée à Paris cet engagement était escamoté par la ministre qui contestait l’avoir signé. Plus tard, Edwige Antier alors députée de Paris a bien avancé une proposition de loi. En vain.

Cette idée soulève au mieux de sourires goguenards. Un peu comme les moqueries sexuelles à l’égard des femmes à l’Assemblée nationale! Ne s’attaque-t-on pas à l’autorité, l’un des piliers de la société dans sa déclinaison parentale ? Ne voudrait-on pas affaiblir l’autorité et la société qu’on ne ferait pas mieux ! 1968 est retour ! Et puis après tout n’a-t-on pas tous vécus la gifle, la fessée, voire le martinet une fois enfant. Le bon temps après tout. Comme le service militaire. On ferait mieux de s’occuper de la crise et des impôts ! Et puis on va encore faire diversion. Etc. etc.

Bref, le débat qu’offre ce vendredi soir Dominique Taddei dans son émission sur la 2 à partir de 22 h 30 peut être houleux et passionnant. En arrière-fond les questions des rapports de l’autorité et de la violence, de l’éducation et de la pédagogie, tout simplement du droit des enfants comme personnes quand dans la dernière période on a beaucoup parlé du droit à l’enfant.

Je prends donc l’initiative de republier trois blogs sur le sujet pour alimenter la réflexion.

Je laisse de côté pour y revenir durant le week-end de l’autre thème chaud que projette d’aborder D. Taddei: la circoncision. Jusqu’où une personne humaine peut-elle être amputée d’une partie d’elle-même au nom des convictions religieuses de ses parents ? La décision du tribunal de Cologne et la position du Conseil de l’Europe interpellent là encore la France.

A ce soir donc

JP R

La fessée et la gifle légitimement en questions (422)

Avril 2011

La campagne médiatique de Fondation pour l’enfance pour en terminer avec la pratique de gifle et la fessée à l’encontre des enfants malgré sa qualité au mieux fait une nouvelle fois sourire, au pire apparaîtrait totalement inadaptée quand il faut au contraire nous dit-on asseoir l’autorité des parents sur les enfants.

80% des français revendiquent sans, état d’âme d’avoir pratiqué la fessée et 60 % estiment que cela a été une bonne chose.  Bien évidemment on passe trop vite de la fessée à la maltraitance à enfant. Nombre de parents qui pratiquent la fessée ou la gifle ne sont pas de parents maltraitants ; il n’en reste pas moins qu’ont raison ceux qui développent que poser l’interdit de la violence physique aux enfants contribuera  à délégitimer ces « abus de violence « que sont les actes de maltraitance. Surtout il faut que nous progressions encore collectivement dans cette idée qu’on peut exercer de l’autorité sur un enfant sans exercer de la violence physique à son égard.

J’ai déjà témoigné ici combien notamment des parents issus de l’immigration africaine sont convaincus de n’avoir plus d’autorité sur leurs enfants en France car ils se voient dénier le droit de les maltraiter.

Tous les pédagogues et psychologues le disent et l’affirment : la fessée et la gifle sont l’arme d’adultes en situation de faiblesse qui croient que ce passage à l’acte est de nature à souffler la flamme de l’opposition infantile ; en fait, ils se font du bien pour dépasser leur colère ou gérer leur angoisse d’adultes mais ils ne règlent aucun problème. Au mieux, cette séquence violente va ouvrir une  nouvelle séquence qui inéluctablement sera celle du dialogue.

Heureusement même les pratiquants de la gifle et de la fessée l’admettent.

Sortons donc de la réflexion basique selon laquelle »Une gifle n’a jamais fait de mal à personne et j’en ai reçu quand j’étais jeune et  je ne suis pas mort ! «  qui ne font guère avancer le débat ;

Observons que nos voisins européens qui abrogent les châtiments corporels ne gèrent pas moins mal que nous le débat relatif à l’autorité nécessaire aux enfants pour les structurer

La campagne de la Fondation s’inscrit dans un programme engagé par le Conseil de l’Europe – pas moins ! – pour en terminer avec les châtiments corporels sur le continent. Je rappellerai pour la n° ième fois ici que Mme Morano alors ministre de la famille et présidente en exercice du conseil des ministres de la famille européen, a signé le 10 septembre 2008 à Stockholm l’appel du Conseil de l’Europe pour l’abrogation des châtiments corporels. Le jour même 17 ministres européens et la reine de Suède lui ont emboité le pas.

Mme Nadine Morano ministre de la famille a relativisé  son geste dès qu’elle est arrivée en France. La ministre s’est en effet demandé comment assumer le débat sur l’autorité en étant en phase avec ses collègues de l’intérieur et de la justice en abrogeant la fessée ? Mme Morano était inquiète de délégitimer les parents dans leur autorité sur leurs enfants quand trop associé délinquance à démission des parents L’équation lui est apparue insoluble en remettant le pied sur la terre de France alors même qu’il lui eut suffit d’affirmer que l’autorité parentale moderne est d’abord morale et c’est bien parce qu’elle a été réaffirmée que ceux des enfants qui la négligent devront rendre des comptes.

La France semble avoir oublié le geste politique posé par son ministre en exercice qui ne s’est pas vanté de son geste lors des Etats généraux de l’enfance consacré à la protection des enfants. Il faudra bien demain l’interroger sur la suite que la France entend donner à cet engagement politique. Mme Edwige Antier, pédiatre et député UMP de Paris, a déposé une proposition de loi pour condamner les châtiments corporels; sera-t-elle programmée ?

A défaut d’initiative publique la parole de la France à l’étranger ne vaudrait pas grand-chose.

Sur un sujet comme celui –ci il faut quitter l’émotionnel et le Café du commerce.

Puissance paternelle, autorité parentale, responsabilité parentale 

Un peu d’histoire ne nuit jamais. Ici aussi le passé éclaire pour expliquer les enjeux modernes. Il n’est donc pas inutile de rappeler que jusqu’au 4° siècle, sous nos cieux, le père disposait d’un pouvoir de vie et de mort hérité des romains sur son enfant. Elever un enfant signifiait qu’on le montait à bout de bras au peuple des amis et proches pour signifier qu’on le faisait sien et qu’on s’en occuperait. A défaut s’il restait au sol, il était voué à mourir. Les parents disposaient donc d’un pouvoir discrétionnaire  sur l’enfant avant que petit à petit l’Etat – en l’espèce la Royauté, ne vienne cantonner cette puissance paternelle en offrant son aide notamment au parent confronté à un enfant récalcitrant. On rappellera que l’enfance s’achevait à 25 ans pour les filles et à 30 ans pour les garçons ce qui compte tenu de l’espérance de vie laissait peu de possibilité pour l’enfant d’être autonome si ses parents étaient en vie. Le roi a tenté de montrer à ses ouailles l’intérêt qu’ils trouveraient à lui obéir et à reconnaitre sa légitimité sur eux.

Au milieu du 17° siècle, le roi de France qui était donc en affirmation d‘autorité sur ses sujets en vint même à leur faire une offre de services finalement aux accents très marxiste. Il proposait des réponses en phase avec l’origine sociale de la famille. Aux galères les enfants de la plèbe, aux colonies les fils de » bourgeois et au couvent ou à la bastille les fils de nobles !

Il a fallu attendre 1958 pour que l’on passe de la puissance paternelle et au droit de correction qui en découlait à l’autorité parentale qui, non seulement associe les deux parents, mais finalise cette autorité : elle n’est confiée au parent ou tuteur que pour veiller sur la santé, la bonne hygiène, la sécurité et éducation à l’enfant. Le rapport parents-enfant ne définit plus à travers un pouvoir des uns sur l’autre. Surtout, devenue fonction sociale l’autorité parentale plus que jamais relève du contrôle sociétal.

Certes les parents se voient reconnaitre un pouvoir de coercition sur leur enfant, non pas parce qu’ils sont propriétaire de leur enfant – l’enfant personne n’appartient à personne sinon à lui-même ! -, mais pour etre au service de l’objectif de protection et d’éducation qui leur est assigné.

Les violences légères comme la fessée et la gifle sont alors tolérées par la loi de la part des parents – et d’eux seuls, pas des enseignants ou des travailleurs sociaux  - dès lors qu’il n’en résulte pas de trace.

On s’interroge même aujourd’hui dans la foulée du Conseil de l’Europe s’il ne faudrait pas abolir carrément les châtiments corporels survivance d’un temps passé.

Les résistances sont évidentes chez ceux qui pensent qu’il ne peut pas y avoir autorité sans violence. Ce ne sont pas seulement certains des Maliens de France ou des Haïtiens qui développent ce discours liant autorité et violence, mais des « bourgeois «  bien de chez nous.

En adoptant en 1990 les termes de la convention internationale des droits de l’enfant le gouvernement de l’époque sous la présidence de François Mitterrand s’est demandé s’il ne fallait pas passer dans notre droit du concept d’autorité parentale à celui de responsabilité parentale avec le souci, plus que jamais, d’affirmer que la fonction parentale était moins un pouvoir sur le corps ou l’âme de l’enfant qu’un engagement dont d’ailleurs on devait rendre des comptes.

Pour le coup on y renonça car il a répugné à un gouvernement de Gauche de laisser penser que les parents ne disposeraient plus explicitement plus de l’autorité même s‘il allait de soi qu’on ne peut pas avoir de responsabilité sans les pouvoirs liés à leur exercice.

Identifier publiquement qui doit faire quoi pour l’enfant ?

En tout cas, plus que jamais dans la famille comme dans l’ensemble du champ social la première des questions  est bien celle d’identifier qui a vocation à exercer de l’autorité. Il s’agit déjà de le dire dans les lois applicables, loi de la République ou loi familiale, ce qui n’est pas aussi évident qu’il y parait.

Observez les difficultés de là Gauche comme à Droite depuis 15 ans de gérer la question de l’autorité au sein de la famille recomposée. Qui exerce l’autorité parentale entre les parents biologiques et les beaux parents. Le vide actuel permet à nombre d’enfants et d’adolescent de dire à leur beau père ou à la belle – mère « Qui tu es toi pour me commander ? ». La peur est réelle en instituant les beaux pères de désinvestir les pères alors même que père et beau-père ne sont pas dans le même registre.

Car pour instituer des responsabilités encore faut-il être au clair et ne pas tout mélanger. Un beau-père ne serra jamais un père. Il doit en revanche pouvoir exercer les pouvoirs nécessaires pour accomplir les actes usuels de la vie qui relèvent de la communauté de vie. Ce n’est pas à lui de décider du mariage, de l’adoption de l’orientation scolaire, de la sortie de territoire ou tout simplement d’une  opération importante pour l’enfant, mais en revanche il doit veiller aux sorties et rentrées de l’enfant, à son coucher, à ses fréquentations, à ce qu’il tient sa chambre, etc. Et il est bon que du nord au sud, de l’est à l’ouest du pays les 2 millions d’enfants qui vivent avec un adulte qui n’est pas leur parent biologique sachent qu’ils sont en devoir d’obéir à cet adulte. Et cet adulte doit être rassuré sur sa légitimité.

Au passage il est évident que les parents biologiques ne sont pas les seules personnes qui exercent de l’autorité de l’enfant et sont légitimes à le faire. Des travailleurs sociaux qui accueillent un enfant confié par les parents pou par justice exercent des responsabilités et doivent avoir le pouvoir lié à ces responsabilités.

Reste à n'être pas seulement institué, mais légitime !

Mais pour nécessaire il ne suffit pas d’instituer une autorité pour qu’elle soit légitime. Il faut encore que de cette autorité émane quelque chose qui la fasse être respectée. Le parent comme l’enseignant, le policier comme le juge etc. ne sont respectés parce qu'institués, mais parce qu'ils sont vécus comme respectables. Remettre sa blouse grise ne restituera en rien sa respectabilité à un enseignant.

On touche là à un deuxième point essentiel auquel se confrontent les praticiens de l’enfance. L’autorité comme la loi ne sont respectées que parce qu’elles procurent un bénéfice. A l’enfant il faut quelles apparaissent justes, si ce n’est pas à court terme, il faut lui montrer qu’au final il y trouvera son compte pour ne pas dire que c’est son intérêt. L’adulte le sait bien, par exemple, qui ne respecte pas les règles de la circulation automobile par crainte du gendarme, mais bien parce qu’il sait qu’à défaut si chacun n’en faisait qu’à sa tête la circulation serait rapidement impossible, voire très dangereuse. Il faut bien des gendarmes pour rappeler ces règles à certains qui voudraient profiter du fait que les autres les respectent mais c’c’est bien parce que fondamentalement ces règles apparaissent juste qu’elles sont respectées. Cette assertion a ses contre preuves : la loi injuste tombe en désuétude (le port du pantalon pour les femmes) ou font l’objet de lutte sévère qui les font tomber (l’incrimination de l’IVG et le Manifeste de 243 salopes, par exemple dans les années 1975).

Le fait qu’une règle soit juste ne va pas toujours de soi. Il faut la parler, en retrouver le sens, voire réfléchir au moyen de la faire évoluer dans la démocratie sociale ou familiale si elle n’est plus ou pas totalement juste. D’où l’importance là encore de ne pas se contenter d’exercer de l’autorité serait elle même la plus bénéfique sans expliquer les tenants et l’aboutissant. C’est bien là encore une constante sociale mise en évidence en Mai 68 que de devoir expliquer et expliquer encore. Rien ne va plus de soi. Il faut retrouver le ciment social de l’autorité juste qui garantit le bien commun et un maximum de justice pour de chacun. Il faut en permanence revisiter les règles et leur sens et encore plus avec les plus jeunes qui d’ailleurs sont portés naturellement à développer « le pourquoi ? Pourquoi ?

En d’autres termes on ne peut pas se contenter d’affirmer que les enfants ont besoin d’autoritéIl faut encore identifier dans le discours général – dans la loi -, mais aussi dans le discours spécifique à chaque situation  – dans le champ de telle famille – qui a la mission d’exercer l’autorité, jusqu’où et avec quels objectifs.

Il faut aussi s’interroger sur les articulations de pouvoirs au sein de la famille mais aussi entre parents et professionnels.

L’enfant a aussi sa part de responsabilité

Il ne faut pas négliger que l’enfant – une nouvelle fois la personne de moins de 18 ans – s’est vu reconnaitre au fil de l’histoire aussi une certaine marge de manœuvre dans l’exercice des droits qui le concernent.

Certes a priori – c’est ce qui faut l’enfance- il est assisté ou représenté dans l’exercice de ces droits mais il  peut exercer seul certains droit comme par exemple celui de porter plainte s’il est victime de violation de la loi pénale. Il peut aussi saisir un juge des enfants pour mettre en œuvre la protection dont il prétend devoir bénéficier. Il sera alors si nécessaire assister d’un avocat. Il pourra même faire appel des décisions le concernant. Il peut accomplir seuls les actes de la vie courante ; Il peut avoir une opinion et l’exprimer à condition, comme tout un chacun, de ne pas injurier ou diffamer. Il peut consulter seuil un médecin et même interdire à ses parents d’avoir accès à son dossier médical, sauf diagnostic vital. Bref, il dispose d’une capacité juridique limitée mais réelle.

Dans d’autres cas on ne pourra rien faire sans son accord : par exemple l’adoption d’un enfant de 13 ans suppose son accord. Le plus souvent sa parole ne pèsera que le poids d’un simple avis, mais d’un avis obligatoirement recueillis quitte à qu’ensuite en décidant les adultes le négligent ou pas. Depuis 2002, sur toutes décisions importantes le concernant les parents et ceux qui l’hébergent se doivent de le consulter. Il faut qu’l ait le discernement mais essayer de faire boire un biberon trop chaud à un bébé il saur a vous opposer son refus. Autre illustration : des parents pourront souhaiter que la jeune fille enceinte interrompe sa grossesse ; si elle désire aller jusqu’au bout de sa grossesse nul ne pourra l’en empêcher.

En d’autres termes, les adultes qui exercent de l’autorité sur l’enfant ne sont plus dans une situation d’arbitraire absolu et de plein pouvoir : la société à travers l’action sociale et surtout la justice peuvent lui demander des comptes, les sanctionner mais, surtout dans la version moderne du XX° siècle, leur proposer aide et assistance. L’enfant lui-même peut avoir son mot à dire.

Il est donc vain de vouloir entonner l’hymne à la responsabilité parentale pour punir les parents défaillants si l’on n’identifie pas d’abord qui doit faire quoi, si l’on ne développe pas des stratégie de vulgarisation du contenu de l’autorité parentale, si l’on ne met pas en place des procédures d’accompagnement, sinon de soutien à l’exercice de l’autorité parentale. Comme s’il suffisait de condamner la maladie sans mettre en place des stratégies de prévention et des dispositifs progressifs de soutien au maintien de la bonne santé.

Quand certains n’ont à la bouche que le retrait des allocations familiales ou la sanction pénale du parent du fait de son enfant délinquant on mesure la limite et la vacuité du discours ambiant sur la politique familiale. La dénonciation de l’autorité défaillante permet généralement de faire l’économie sur les problèmes réels qu’un groupe ou une société traverse.

Et n’oublions pas cette pensée populaire «  la force est l’arme des faibles ! »

Les pouvoirs publics seraient donc inspirés de rebondir sur la campagne de la Fondation pour l’enfance dont ils auraient du prendre l’initiative.

Une loi anti fessée ? Une parole à tenir (348)

3 janvier 2010

A quelques jours du XX° anniversaire de l’adoption de la convention internationale sur les droits de l’enfant Edwige Antier, députée de Paris prend donc l’initiative de déposer une proposition de loi visant à interdire les châtiments corporels à l’encontre des enfants.

Elle a un discours de raison : la fessée et la gifle soulagent celui qui les inflige, mais ne règlent aucun problème. L’enfant ne sera pas plus “sage” après ! Et un fonctionnement permanent à la gifle ou à la fessée ne peut pas être un mode d’éducation,masi une maltraitance à enfants.

Certains confondent encore trop souvent violence et autorité : on peut faire preuve d’autorité sans avoir à exercer de violence physique. Les parents d’aujourd’hui le savent. On a quitté de longue date le martinet dans la relation parents-enfants. Qui peut estimer que ce soit une régression.

J’ai dejà été plusieurs à relever ici combien une partie de la communauté issue de l’immigration africaine ou haïtienne n’en était pas là et avaient le sentiment que privés du droit de battre ses enfants les parents étaient dépossédés de leur autorité. Il nous faut les convaincre qu’il n’en rien et que les droits humains à la française constituent un tout : les droits de l’homme qui s’est réfugié, ici les droits de la femme, mais aussi les droits de l’enfant, bref les droits humains!
La réaction de Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP est une nouvelle fois un peu courte pour ne pas dire affligeante : pas besoin de loi, il y a trop de lois ! Il y a quelque jour s le même nous disait que le viol supporté par la jeune fille abusée par la jeune victime de R. Polansky était une affaire privée.

Il est dommage qu’Edwige Antier n’ait pas relié” son initiative à la démanche impulsée par le Conseil de l’Europe pour en terminer avec les châtiments corporels.

Il est encore plus dommage qu’elle n’ait pas rappelé que Mme Morano, ministre en titre de la famille et alors président du conseil des ministres de l’U.E. avait signé à Stockholm le 10 septembre 2008 l’appel du conseil de l’Europe en présence de la reine de Suède et de 17 autres ministres européens qui contribuaient à lancer cette campagne à travers leur signature.

La France s’est donc engagée publiquement. Le secrétaire général de l’UMP semble l’ignorer.

Mme Morano ne manquera pas d’honorer sa parole, la parole publique de la France, en relayant Mme Antier.

Rassurons les âmes sensibles qui craindraient de déstabiliser les projets gouvernementaux sur l’enfance délinquante : on peut combattre les châtiments corporels et être fermes à l’égard des enfants en conflit avec la loi. Je dirai mieux : d’autant plus ferme qu’on les respecte.

La France officiellement et discrètement contre la fessée (267)

septembre 2008

L'intérêt du déplacement à Stockholm le 10 septembre de Mme Nadine Morano, secrétaire d'Etat chargée de la famille à la conférence sur les droits des enfants organisée par le Conseil de l'Europe, n'aura pas été son intervention publique au nom de la France et de la présidence de l'Union européenne, mais ce qui s'est fait dans les couloirs.

Il faut dire que le discours de la ministre française consacré pour 95% à la politique familiale est très vite apparu aux auditeurs comme hors sujet. Quel rapport entre les modes d'accueil de la petite enfance, les rythmes de vie des familles et les droits des enfants à être protégé des violences, à participer aux décisions les concernant et à ce qu'il leur soit mieux rendu justice, axes de la conférence pour définir le programme de travail 2009-2011 ? Soit ses conseillers avaient mal lu le programme, soit la France estimait qu'elle n'avait rien à dire sur ces sujets, ce qui reconnaissons-le est assez surprenant tellement il se fait de choses dans l'Hexagone, y compris positives, et tellement nous disposons d'une marge de progression.

Autre illustration du désintérêt français pour une reflexion sur les droits de l'enfant qu'aucun fonctionnaire, de rang élevé ou même de base, n'était présent parmi les 350 participants quand de nombreux pays avaient envoyé sur les trois jours de travail, séminaires thématiques compris, des ministres et de hauts fonctionnaires. L'honnêteté veut de dire que la Grande Bretagne et l'Allemagne brillaient également par leur absence administrative et politique. Négligence ou mépris pour le Conseil de  'Europe?

Comme d'habitude la visite éclair d'un ministre français entre deux avions n'a pas manqué de choquer et de renforcer la réputation qu'a la France d'être sur son Aventin s'agissant de questions essentielles aux européens.

Sauf qu'en l'espèce la ministre était aussi celle de l'Europe sur ce thème et qu'au nom de l'Union européenne elle avait matière à parler, à faire le bilan des actions engagées et à rappeler les nouvelles perspectives de Bruxelles.

Tout simplement aurait été le bienvenu un mot sur des problèmes communs à l'Union ou au Conseil de l'Europe, comme le sort fait aux enfants étrangers isolés ou la lutte contre la grande pauvreté.

Et pourtant le visite de Mme Morano ce 10 septembre 2008 restera dans l'Histoire puisque la ministre au nom de la France a signé l'Appel à en terminer avec les châtiments corporels lancé par le Conseil de l'Europe. Certes elle ne l'a pas fait devant l'assemblée réunie comme le fit la reine Astrid de Suède et de nombreux ministres. L'avion ne pouvait pas attendre. Juste avant la cérémonie, interpellée sur la dynamique donnée par le Conseil de l'Europe, elle devait donner sa signature. Apparemment contre l'avis de ses conseillers et sans qu'elle ait vraiment été informée de ce qu'elle était attendue sur ce point.  Après avoir mesuré en fine politique que quelques 27 pays sur les 47 du Conseil de l'Europe s'engageaient Mme Morano a rejoint l'Appel au nom de la France.

Ne mégottons pas. L'acte pour très discret - il n'a pas été rendu public par le ministre à son retour à Paris - est important. Il faut maintenant en tirer les conséquences.

Il est donc intéressant de voir ce que désormais le gouvernement ainsi engagé publiquement - outre la signature il y avait quelques  français dans la salle - compte faire pour mettre ses actes en conformité avec l'engagement pris.

Certes la volonté politique de combattre la fessée et la gifle n'est pas révolutionnaire. Les pays du Nord de l'Europe s'y sont engagés depuis 20 ans.

Rappelons qu'en France la fessée ou la gifle sont réservées aux seuls parents sur la base de l'exercice du pouvoir lié à l'autorité parentale,  - même si une jurisprudence l'étend aux enseignants dans certaines circonstances très précises - et  si ces pratiques ne franchissent pas la barre des violences légères.

Reste qu'il ne manquera pas de braves gens en France pour avancer que l'autorité parentale, et l'autorité tout court, déjà bien écornée - par Mai 68 bien sûr - n'existera plus si les parents se voient interdire de corriger leur enfant de temps en temps  quand ceux-ci désobéissent. Certains, souvent les mêmes, ne manquent pas d'ajouter, et déjà de penser, que le fait de ne plus pouvoir battre sa femme est à l'origine de la plupart des maux de la société.

Et souvenons-nous des réactions suscitées par les poursuites contre cet enseignant finalement condamné durant été à 500 euros d'amende pour avoir violenté un élève de 11 ans qui l'avait traité de connard après que son professeur ait envoyé valdinguer ses affaires de classe  Nombre dont deux syndicats estimaient qu'il n'y avait là que de très normal dans l'attitude de l'enseignant.

La fessée et la gifle sont dans la tradition française comme le camembert et le beaujolais.

Pour autant on peut vivre sans et dans la plupart des familles de France on vit déjà sans. J'ai déjà été amené à évoquer ici combien des familles notamment issues de l'immigration récente en sont déroutées qui assimilent violence et autorité :"Monsieur le juge, en France si on corrige son enfant pour le faire obéir l'assistante sociale vous envoie à la police et au tribunal. Je peux plus rien faire pour mon fils. ".

C'est donc un grand acte symbolique que pour l'Etat d'affirmer, par la parole politique du gouvernement, puis à travers la loi, que la violence faite aux enfants doit être strictement cantonnée et qu'en tout cas elle n'est pas en tant que telle une méthode éducative. L'autorité n'a pas besoin de violence physique pour s'incarner.

En tout cas, si nous l'apprécions comme il se doit,  l'engagement souscrit par Mme Morano au nom de la France sans véritable débat préalable dans le pays, va devoir se décliner sous une forme ou sous une autre. Et déjà être assumé publiquement. A défaut nous perdions quelque crédit au plan international.

PS Chacun en se rendant sur le site du Conseil de l'Europe peut s'engager personnellement dans la dynamique lancée contre les violences corporelles faites aux enfants. Toutes les voies comptent.

 

 


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