Présomption d’innocence : La pie n’est pas voleuse
Actualités du droit - Gilles Devers, 19/08/2014
Honte à nous : voici deux cents ans que notre droit proclame la présomption d’innocence, et depuis des siècles, on condamne – sans procès et sans respect des droits de la défense – les pies : les pies sont voleuses. Eh ben non.
La pie ? Une sale bête, acoquinée au diable, et qui pour ce motif s’était faite virée de de l’arche de Noé. Wahou, ça rigole pas… La perversion des esprits a même gagné notre ami le divin Rossini, qui a signé en 1817 l’opéra La gazza ladra (La pie voleuse), dans lequel une domestique manque de se faire zigouiller pour avoir volé une cuillère d’argent,… alors que c’est une pie la véritable coupable.
C’est la Cour européenne des Droits de l’Homme qui… Non, c’est le magazine Animal Cognition qui vient de rétablir l’honneur des pies : elles ne volent pas bijoux, et bien au contraire, elles auraient plutôt peur des objets scintillants.
Les chercheurs de l'Université britannique d'Exeter spécialisés dans l'étude du comportement animal, ont placé des pies devant des séries d’objets, les uns brillants, et les autre neutres, et l’étude est formelle : les pies n’avaient rien à battre de ce qui brille, avec à peine 3% des contacts. Au contraire, elles montraient « plutôt des signes de néophobie, l’angoisse des choses nouvelles », précise Toni Shepard, auteur principal de l'étude, qui conclut » : « Il est probable que le folklore qui entoure les pies ne s'appuie pas sur des preuves mais soit le résultat d'une généralisation culturelle à partir de faits anecdotiques ».
Toni, arrête de déconner, ce n’est pas du folklore mais de l’atteinte grave aux droits fondamentaux, de la pie-phobie de la pire espèce, fondée sur l’insidieuse rumeur. Mais que fait donc la police ?