Nathalie Loiseau : et le courage de la vérité ?
Justice au Singulier - philippe.bilger, 25/04/2019
Nathalie Loiseau, tête de liste de LREM pour les élections européennes, est depuis quelques jours la cible d'attaques répétées parce qu'il y a trente ans, à Sciences Po, elle avait adhéré à un syndicat étudiant d'extrême droite.
Elle a d'abord soutenu qu'elle ne s'en souvenait pas puis que c'était faux avant de l'admettre et de battre sa coulpe en prétendant absurdement qu'elle était ignorante de la tonalité politique de cette structure. Il est clair qu'elle a été très maladroite dans sa défense, même si Stéphane Rozès a apporté des éléments à sa décharge (France Inter).
Parce que la "techno" qu'elle affirme ne pas être s'est trouvée confrontée à une polémique face à laquelle elle a oublié d'user du moyen le plus authentique et le plus sincère pour l'emporter et renvoyer ses assaillants dans les cordes.
Elle aurait dû répliquer : oui, il y a trente ans, j'ai été à l'extrême droite. Et alors ? Rien de plus efficace que cette allure devenue tellement rare ! La mode est de se repentir de ce qui n'est pas même condamnable ! Elle a retourné contre elle l'injustice de ses adversaires, ce qui est la pire des attitudes.
Pour faire bonne mesure, elle aurait pu par exemple rappeler à Edwy Plenel son propre passé de trotskiste, à tous les anciens communistes staliniens leurs précédents, à un certain nombre de militants d'extrême gauche leur heureuse reconversion.
Elle aurait dû réagir en faisant preuve de cette disposition de caractère fondamentale : le courage de la vérité. Tout aurait cessé dans l'instant. La meilleure des défenses contre les agressions outrancières et partisanes est la riposte intelligente, l'attaque en retour.
Ce qui a aggravé sa situation est le fait qu'elle s'est volontiers et ostensiblement posée comme un bouclier aujourd'hui face à l'extrême droite. Il ne faut point trop en faire !
L'important est de savoir certes où on est arrivé mais de ne pas être lâche au point de cracher sur ce qui n'était pas plus une honte que tant d'histoires antagonistes à leur origine !
Par ailleurs, sur le plan du langage, elle a pâti d'un contraste constant entre son apparence calme et maîtrisée relevant de la haute administration et de son ancienne fonction ministérielle et un vocabulaire absolument inadapté ne s'accordant pas avec elle : connerie, j'ai la rage... (CNews).
Ce qui pourrait faire douter d'elle n'est pas cette adhésion d'il y a trente ans mais sa piètre et faiblarde manière de ne pas l'assumer.
Le courage de la vérité.
Encore faut-il valider d'abord que le courage est la vérité la plus éclatante, la plus nécessaire d'un caractère !