ONU : Lavrov stigmatise l’interventionnisme US
Actualités du droit - Gilles Devers, 27/09/2014
Même Monsieur et Madame Michu, que je croise tous les dimanches sur le marché, ont compris que les premiers fauteurs de troubles dans le monde étaient les Etats-Unis (Territoire indien occupé, Amérique du Nord). Le Daech est le fruit de leur politique au Moyen Orient depuis 70 ans : soumettre et casser les Etats de la région, pour légitimer leur annexe.
Si les Etats Unis avaient respecté le droit international, refusant l’assistance militaire à Israël qui viole même les résolutions du Conseil de sécurité, s’abstenant d’intervenir pour casser l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, la Syrie, aurions-nous le Daech ? Oui, aurions-nous le Dach ? Si les US étaient restés dans leurs frontières, les Etats aujourd’hui en charpie seraient restés forts et capables d’assurer leur ordre interne. Le Daech est le fruit de la politique vérolée des US, assise dans une région où les ambassadeurs US ont un rôle plus important que les chefs de l’Etat. Cette politique répond à un seul objectif : pour justifier de casser la Palestine, reconnue par la SDN comme Etat depuis 1920, il faut casser tous les Etats de la région, revenir aux tribus du Moyen-Age, avec des puissances tutélaires qui tirent les ficelles.
Les populations du Moyen Orient sont bien en avance sur celles de l’Europe : elles ont compris qui est l’empire du mal. Si les Etats-Unis veulent rendre service à la région, ils n’ont qu’une chose à faire : dégager. Qu’ils se fichent le camp, et en recyclant leur budget militaire, ils pourraient créer une sécurité sociale qui permettrait de rompre avec leur régime de ségrégation par l’argent. Ça ne serait pas si mal.
Ces jours-ci, les petits enfants de Georges W. Bush, ceux qui bavent encore devant le slogan « la guerre contre le terrorisme », n’ont pas branché les deux neurones qui leur restent. Dans la région, c’est-à-dire de la Palestine au Pakistan, du Soudan à l’Iran, il ne peut y avoir de solution durable qu’à la seule condition que les US dégagent et ne touchent plus à rien. C’est un ras-le-bol absolu. Toute frappe US est contreproductive. Toute aide militaire ou diplomatique US produit de violents anticorps, et pas un Arabe ne peut imaginer une issue incluant un rôle pour les US. Je lis encore qu’un de leur projet est de former des soldats arabes, et tout le brave monde applaudit. Mais imaginez-vous un Arabe rentrant à la maison en annonçant qu’il va libérer la région grâce à une formation miliaire US…
Alors que l’Assemblée générale des Nations Unies tourne au défilé des idées reçues, je dois saluer l’intervention de Sergueï Lavrov, le Ministre des Affaires étrangères de Russie, qui a clairement accusé samedi les Etats-Unis.
« Washington a déclaré ouvertement son droit à l’usage unilatéral de la force partout pour faire respecter ses propres intérêts. L’interférence militaire est devenue la norme, en dépit des mauvais résultats de toutes les opérations de puissance que les Etats-Unis ont menées au cours des dernières années ».
Selon Lavrof, la viabilité du système international a été fortement ébranlée par les bombardements de l’OTAN contre la Yougoslavie, l’intervention en Iraq, l’attaque contre la Libye et l’échec de l’opération en Afghanistan : « L’Occident est engagé dans une course vers une ‘structuration verticale de l’humanité’ adaptée à ses propres normes guère inoffensives. Après avoir déclaré victoire à la fin de la Guerre froide et annoncé la ‘fin de l’histoire’, les Etats-Unis et l’Union européenne ont choisi d’étendre la zone géopolitique sous leur contrôle sans tenir compte de l’équilibre entre les intérêts légitimes de tous les peuples de l’Europe ».
Clair, net et précis.