Affaire Grégory : L’enquête redémarre
Actualités du droit - Gilles Devers, 15/06/2017
L’affaire est commentée par le Procureur général, ce qui est assez rare, car du fait des aléas de la procédure, l’instruction se retrouve confiée à la présidente de la chambre de l’instruction, formation de la cour d’appel.
Aujourd’hui, ce sera la fin des deux dernières garde-à-vue, celle de Marcel et Jacqueline Jacob. Il pourra y avoir une présentation à la présidente de la chambre d’instruction pour une éventuelle mise en examen, ou une remise en liberté, comme pour les autres personnes venant d’être entendues. Attention, l’absence de mise en examen immédiate ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de mise en examen. Face à un dossier complexe, les magistrats peuvent préférer se laisser le temps d’étudier les procès-verbaux, pour ensuite convoquer en vue d’une mise en examen.
Hier, c’était une déclaration du Procureur général Jean-Jacques Bosc. Beaucoup d’explications sont données, avec grande prudence et une langue de bois de haut niveau, mais on apprend l’essentiel avec les infractions retenues à ce stade de l’enquête : « complicité d’assassinat, non-dénonciation de crime, non-assistance à personne en danger et abstention volontaire d’empêcher un crime ». On ne cherche pas l’assassin, mais on s’intéresse à des personnes qui sont impliquées dans l’assassinat pour avoir fourni aide ou assistance, qui n’ont pas dénoncé le crime, qui n’ont pas cherché à protéger l’enfant, et qui volontairement n'ont pas empêché un crime. Et les personnes visées sont de la famille proche. Le Procureur a également parlé de repérages par un homme portant la moustache, et souvent accompagné d’une jeune femme.
A priori, il n’y a pas beaucoup d’éléments nouveaux. L’ADN, qui est un élément de preuve fort mais pas définitif, n’a pas parlé. Des expertises en écriture seraient démonstratives, mais c’est un mode de preuve qui reste discuté. L’accélération serait dûe principalement au traitement informatisé de ce volumineux dossier, programme qui permet de collectionner les informations dispersées dans le dossier pour leur donner une cohérence.
Pour se replonger dans l’affaire, je vous propose deux vidéos, l’une très bien faite sur le déroulé des faits et de l’enquête, et l’autre sur le rôle de la presse. Quelle violence, c'est terrifiant...