PSA met Hollande en string
Actualités du droit - Gilles Devers, 12/07/2012
La Mollasse Hollande, qui en mai se proclamait en guerre contre les puissances de l’argent était plus timoré hier se déclarant « vivement préoccupé » par le plan social de PSA. Qu’arrive-t-il quand on cesse de souffler dans les baudruches ? Elles se dégonflent. Fin de partie ? Eh oui ! Déjà ? Eh oui !
Le droit social se conjugue avec le droit économique. Certes. Mais qui peut assurer son application ?
PSA, 140 000 salariés en France, va supprimer 8.000 emplois, dont la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois, avec 3.000 emplois. Rennes est atteint et on supprime 3.600 emplois de structure, dont 1.400 dans la R&D; : un aveu... PSA donne des chiffres. Sur le premier semestre, l’entreprise a perdu 700 millions d’euros. La baisse des ventes en Europe, qui était estimée à 5%, sera de 8%. En 2004, PSA vendait 3,6 millions de véhicules par an. En 2011, le chiffre est 2,3 millions.
Philipe Varin, président du directoire de PSA, explique sobrement : « Lorsqu’un groupe perd tous les mois en cash 200 millions d'euros, il ne pérennise pas l'emploi ». Donc c’est 8.000 maintenant, ou on tire le rideau en France.
Sur le plan humain, c’est très douloureux, sur le plan politique, c’est un fiasco, mais sur le plan économique, c’est simple. Une entreprise privée perd du fric à la pelle, et elle rectifie le tir.
C’est conforme à la loi,… sauf à changer la loi, mais ça ne semble pas dans les préoccupations des freluquets rose bonbon qui squattent les bureaux ministériels. Ces gamins avaient prévu ces jours-ci une mobilisation d’enfer sur le harcèlement sexuel – soixante condamnations correctionnelles par an – et l’abolition de la prostitution. D’après les milieux bien informés, Hollande devait même profiter de son interview du 14 juillet pour aborder la question du tweet de Valérie et la dépression réactionnelle de Thomas. Grandiose.
Cette affaire PSA, c’est la fin de l’usurpation molle. Soyons réalistes : nous avons du sous-Raffarin. C’est mieux que Sarko, certes, mais bon.
Marisol Touraine, ministre des « Affaires sociales », est un général d’armée sur le front de la lutte contre les puissances de l’argent. Ses ordres de guerre ? « On ne peut pas accepter quelque chose comme ça. Il faut regarder, il faut évaluer ». Ouah, PSA tremble… Marisol attend le rapport de l'expert mandaté par l'Etat, rapport qui sera une bulle car PSA n’est pas un service public mais une entreprise privée. Que l’Etat gère déjà Sciences-Pipo, et on parlera du reste après.
L’andouille molle Montebourg Arnaud – surnommé par Le Canard Montebourg-Pif – avait soigné son brush pour faire le kakou sur le plateau de TF1, un lieu mythique du progrès social : « PSA a un devoir vis-à-vis de la nation France ». Eh banane, t’as payé cher pour ce slogan ? « Nous n’avons pas à ce jour les justifications suffisantes de ce plan ». Sauf que la Constitution garantit la liberté d’entreprendre, qu’une entreprise appartient à ses actionnaires et que l’Etat peut aller se faire voir, sauf à changer la Constitution. Se faire applaudir pour de fumeux couplets sur la « démondialisation » était rigolo pour passer au Grand Journal de Canal, mais au final, c’est un pet dans l’eau. Nul.
Et les autre héros de la lutte contre les puissances de l’argent ?
Ayrault n’a rien à dire, à part qu’il faut admirer son discours sur le dialogue social et les vertus des tables rondes. Bisounours carbonisé en 24 heures.
Mosco, le plus à Droite des soc’ (après Collomb Gérard), élu de Sochaux et Montbelliard, grandes terres de PSA, n’a rien à dire. Une grosse bulle, mais genre puante.
Bartolone, président de l’Assemblée Nationale, est élu du 9-3 comme Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée. Ils sont trop occupés pour s’intéresser au sort de ceux qui les ont élus.
Et « l’aile gauche du Parti » qui pleurniche parce que Martine lui shunte le congrès de Toulouse, alors que les p'tits gars étaient prêts à y défendre la classe ouvrière contre la cupidité du capitalisme par une magnifique motion… Des bouffons, en solde.
Oui, PSA met Hollande en string.
Hollande est le chef d’une équipe d’illusionnistes. Ce sont des mecs qui ont totalement intégrés les raisonnements de la Droite, mais qui n’ont pas le courage de se faire élire sous les couleurs de la Droite : la société est une compétition, et il faut être au top. Ils n’assument pas, et pensent que c’est plus facile de gagner les élections en se déguisant en « socialiste » et en se maquillant avec de la poudre de perlin-pinpin vertueuse.
Ce sont des nullards prétentieux. Rien de solide ; même pas du liquide ; juste du gaz.
Chères amies et amis salariés, si c’est pour défende vos droits, laissez tomber Nounours, Pimprenelle et Nicolas. Il n’y a rien à en attendre. Face aux requins, vous serez mieux barrés avec les syndicats.
Hollande pour fighter ? Laisse-moi rire !