Management à la "Parisot " ne vaut pas le management façon Audiard
Actualités droit du travail, par Artemis/Velourine - Artémis, 6/07/2012
La conférence sociale qui aura lieu les 9 et 10 juillet au Palais d'Iéna sera ouverte par le président François Hollande et organisée en sept tables rondes (emploi, pouvoir d'achat, retraites, fonction publique ...).
le Premier ministre a réuni les numéros un des cinq organisations syndicales représentatives - CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC - et des trois patronales - Medef, CGPME, UPA - pour fixer la méthode de la conférence de juillet. Il était entouré des ministres Michel Sapin (Travail), Arnaud Montebourg (Redressement productif), Marylise Lebranchu (Fonction publique) et Marisol Touraine (Affaires sociales).
Le premier jour en matinée, une rencontre est organisée à huis clos entre le chef de l'État et des représentants des huis partenaires sociaux représentatifs (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC côté syndical ; Medef, CGPME et UPA côté patronal).
L' après-midi, toujours à huis clos, il y aura sept tables rondes (Emploi ; Formation ; Rémunération ; Égalité professionnelle ; Redressement productif ; Retraites et protection sociale ; et Fonction publique) animées chacune par un ministre (Sapin, Montebourg, Touraine, Lebranchu…) et une personnalité de la société civile, un expert reconnu qui jouera le rôle de «facilitateur» des débats (Louis Gallois, Catherine Barbaroux, Muriel Pénicaud, Bruno Pêcheur, Jean-Baptiste de Foucauld, Jean-Philippe Cotis…).
Outre trois représentants des organisations syndicales et patronales représentatives , les non représentatives ainsi que les régions ont reçu des tickets d'invitation à certaines réunions (quatre pour l'Unsa, une pour la FSU…).
Cette première partie des tables rondes doit être consacrée aux constats et aux diagnostics. Elles reprendront le mardi matin pour tenter de trouver des solutions et tracer des perspectives.
Toujours égal à lui même , le Medef, fera de la compétitivité des entreprises l'enjeu principal de cette conférence.
"Nous avons eu plus de 60 réunions avec des membres du gouvernement, des conseillers des ministres et les organisations syndicales pour préparer la conférence sociale. Et nous avons dit très clairement que la question de la compétitivité était à nos yeux la question numéro un", déclare Laurence Parisot.
Le Medef entend traiter sous cet angle les questions de financement de la protection sociale et de réforme du marché du travail et remettre sur la table des propositions écartées par le gouvernement.
L'organisation patronale propose de :
- baisser simultanément les charges sociales payées par les salariés et les employeurs, pour réduire le coût du travail.
- compenser cette baisse par une augmentation de la TVA et de la contribution sociale généralisée (CSG).
"Nous proposons un transfert de cinq points de cotisations, ce qui fait 30 milliards d'euros : 3,5 points du côté employeur et un point et demi côté salarié", explique Laurence Parisot.
"On le compenserait par 22,8 milliards d'euros du côté de la TVA et 0,75 point de taux de CSG en plus, soit 8,3 milliards."
- remettre sur la table de négociations la question de la "flexi-sécurité" - une flexibilité accrue du marché du travail, compensée par plus de sécurité pour les salariés.
Elle proposera notamment que la notion de "rupture conventionnelle" ne s'applique plus seulement aux salariés individuels mais aussi au niveau collectif."En 2008, nous avons fait un grand pas en matière de flexi-sécurité avec l'invention de la rupture conventionnelle", dit Laurence Parisot. "Il faut inventer quelque chose d'équivalent sur le plan collectif, c'est-à-dire dans l'hypothèse où une entreprise doit faire des ajustements d'effectifs ou des restructurations."
- Permettre aux entreprises confrontées à des difficultés économiques d'ajuster leurs effectifs, leur masse salariale et la durée du travail.
Depuis de nombreuses années , les organisations patronales souhaitent organiser la compétitivité des entreprises par une précarisation générale des salariés.
Précarisation avez vous dit ?
La précarisation est une vue de l'esprit des salariés et des syndicats car il s'agit en fait de modernisation du marché du travail , de « flexibilité » ou mieux pour reprendre un mot à la mode, de flexi- sécurité , dont la rupture conventionnelle est le fleuron .
Comme le note très justement Slovar
"Outre qu'il est permis de sourire sur le fait que rupture conventionnelle soit synonyme de flexibilité, puisqu'il s'agit de se séparer des salariés sans avoir à à trouver de motif, on notera surtout, que celle-ci a permis de mettre en « pré retraite », nombre de salariés âgés sur le compte de l'UNEDIC. Quant aux autres salariés, à part fréquenter les locaux de Pôle Emploi, ils se demandent toujours ce que leur a apporté la flexisécurité ! "
Il ajoute "Rappelons, pour la forme, que Laurence Parisot affirmait avec enthousiasme : « Ce concept de séparabilité représente un acquis majeur pour tous. C'est une vraie bonne nouvelle pour l'embauche en France qui ainsi se modernise et se dynamise. Il marque aussi un progrès souhaitable vers l'égalité entre l'employeur et l'employé » Ce qui s'est traduit par le nombre de 600 000 ruptures homologuées depuis la mise en place du dispositif et représentent désormais 11% des motifs de rupture de CDI ! "
En quelque sorte, l'application ultime de la célèbre phrase de Laurence Parisot : « La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? »
Ajoutons à cette lumineuse idée la demande d'application des accords compétitivité-emploi qui permettraient aux entreprises : « (...) confrontées à des difficultés économiques d'ajuster leurs effectifs, leur masse salariale et la durée du travail (...) »
voici le management vu par Audiard ! une scène drôle, à la différence du visage crispé de notre" Dame Medef "