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Le rôle du procès pénal, selon Nicolas Sarkozy

Chroniques judiciaires - prdchroniques, 26/01/2012

Dans le discours qu'il a prononcé, jeudi 26 janvier à la cour d'appel de Dijon, Nicolas Sarkozy a consacré un long passage à la place de la victime, largement improvisé par rapport à son texte écrit. Il y livre la … Continuer la lecture

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Dans le discours qu'il a prononcé, jeudi 26 janvier à la cour d'appel de Dijon, Nicolas Sarkozy a consacré un long passage à la place de la victime, largement improvisé par rapport à son texte écrit. Il y livre la vision de ce que doit être, selon lui, le procès pénal.

"Le procès, qu'il soit d'assises ou de correctionnelle, met en son coeur le coupable, sa personnalité, ses motivations ou son histoire pour essayer de comprendre comment un homme ou une femme en arrive à ce point là. C'est inéluctable dans le cours du procès.
Mais la victime, son histoire, sa personnalité, la fracture que représente la rencontre avec le crime ou le délit, il faut qu'on la prenne davantage en compte. Je sais bien qu'il m'est reproché parfois, comment dit-on, d'être compassionnel. Mais moi je crois que dans notre société, faire preuve d'un peu d'humanité, ce n'est pas absurde. L'humanité, on ne peut pas seulement en faire preuve à l'endroit des coupables. On doit en faire preuve aussi à l'endroit de la victime. La victime n'est pas l'empêcheur de tourner en rond. La victime a des choses à dire. La victime a des droits à faire valoir. La victime attend de la justice réparation, elle n'attend pas vengeance. Elle attend prise en considération de sa douleur.
Alors, je comprends bien, quand on préside une audience correctionnelle avec trente ou cinquante affaires, on n'a pas toujours le temps de prendre en compte ça. Mais pour elle ou celui qui est victime du délit ou du crime, pour sa famille, ce n'est pas un acte banal de se trouver devant le tribunal ou la cour. Je veux dire qu'attacher de l'importance à la victime, ce n'est pas de la compassion bon marché.
L'institution judiciaire, c'est d'abord l'institution des victimes. Et vous les magistrats, vous travaillez d'abord pour elles. Après, il y a d'autres professionnels qui, en prison ou ailleurs, accompagneront le prévenu ou le condamné sur le chemin nécessaire de la réinsertion. Mais la victime, quand elle sort du tribunal, elle sort avec votre décision et sa douleur, c'est tout. Personne ne l'accompagnera. Et si elle a le sentiment que votre décision est juste et que vous avez pris en compte sa souffrance, la victime pourra s'apaiser. Si elle n'a pas ce sentiment, elle ressentira colère et humiliation. Et c'est pour ça que le métier de magistrat est si difficile. Pas parce qu'il faut trancher entre deux vérités, mais parce qu'il faut à la fois accompagner la sévérité à l'endroit des coupables et l'humanité à l'endroit des victimes.
"


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