Salariés , vous devrez déguster la sauce Fillon-flexisécurité
Actualités droit du travail, par Artemis/Velourine - Artémis, 15/01/2012
François Fillon a trouvé une solution de reclassement en cas de perte de son poste de premier ministre:
Cuisinier au Medef , car il vient de nous inventer une sauce appétissante pour le patronat mais empoisonnée pour les salariés ! la Fillon - flexisécurité
Mais qu'est que c'est que cette bête là allez vous me demander ?
Depuis de nombreuses années le Medef rêve de démanteler le droit du travail ! son rêve est devenu en partie réalité avec certains syndicats qui ont signé des accords allant dans le sens de la flexibilité et ce au nom de la sauvegarde de la compétitivité et de la Gauche qui , lorsqu'elle était au pouvoir , a proposé et adopté des lois qui ont eu pour effet de précariser le salariat .
Avec la droite au pouvoir , ce travail de démantèlement est pratiquement achevé ..
François Fillon va donner le coup de grâc à un code du travail déjà moribond , par la réforme qu'il souhaite entâmer avant les présidentielles !
De quelle réforme s'agit il ?
Le 10 janvier , François Fillon a déclaré , devant les députés UMP :
Il faut permettre une négociation dans une entreprise pour revenir sur le temps de travail afin d’adapter sa situation à son environnement économique"
Par un "heureux "concours de circonstance , l'institut Coe -Rexecode publie le mercredi 11 janvier une étude indiquant que la durée de travail des salariés français à temps plein est la plus faible de l'Union européenne après la Finlande.
Selon l’institut, les salariés français à temps plein ont travaillé 1 679 heures en 2010, "soit 224 heures de moins que l'Allemagne" ou "177 heures de moins que le Royaume-Uni".
En revanche , les travailleurs indépendants ont une durée moyenne de travail parmi les plus importantes d'Europe avec l'Allemagne et l'Autriche.
Cette situation est due à un mauvais choix indique Gilles Koleda, directeur des Etudes chez Coe-Rexecode.
Le coupable : la loi des 35 heures qui a entrainé une forte baisse de la durée effective du travail mais qui était trop rigide pour réussir à atteindre son objectif, la raison même de sa création : le partage du travail. "Le résultat a été que le pouvoir d’achat par habitant a été bridé", résume le directeur des études.
Le bon élève : l' Allemagne dont les réformes du début des années 2000 ont permis non seulement une augmentation de la compétitivité mais aussi une nette progression du pouvoir d’achat moyen et du taux d’emploi. Le pays "a su trouver un consensus dans l'entreprise sur le triptyque durée du travail - emploi – salaires", explique notre docte directeur.
Coe-Rexecode incite donc à privilégier des accords d’entreprises sur une loi nationale qui ne saurait être adaptée à chacun des secteurs. Et l’enquête conclut : "Une libération de la durée du travail grâce à des accords d’entreprises conduirait à une augmentation du taux d’emploi et du pouvoir d’achat en France".
C'est cette voie que souhaite suivre François Fillon .
Place aux accords de compétitivité-emploi qui devraient permettre aux entreprises d'adapter le temps de travail à la conjoncture économique : en cas de difficultés , l'entreprise pourrait baisser le temps de travail et également le salaire.
Cette possibilité n'est pas nouvelle avec un garde fou : il faut aussi que chaque salarié signe un avenant à son contrat de travail acceptant la nouvelle durée du travail et la baisse de son salaire.
En cas de refus du salarié, ce dernier peut être licencié pour motif économique.
Le nouveau texte sécuriserait les accords signés par les organisations syndicales, en supprimant l 'accord du salarié.
Les salariés d'une entreprise, où les syndicats ont signé un accord de compétitivité, seraient "obligés" de s'y conformer.
C 'est ce qu'on appelle travailler plus pour gagner plus !!!!!
Attendons le sommet social du 18 janvier au cours duquel le gouvernement entend faire les propositions suivantes :
- Projet de loi de finances rectificative avec transfert de charges fiscales vers la TVA, selon l'idée de la TVA sociale.
- Texte sur le droit du travail permettant des ajustements, au sein des entreprises, du temps de travail et des rémunérations, en fonction de l'activité. Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a expliqué devant la presse que "les accords de compétitivité doivent permettre aux entreprises lorsque le carnet de commandes se remplit de pouvoir travailler davantage, lorsqu'il baisse de pouvoir également s'adapter". "Laissons le débat mûrir avec les partenaires sociaux", a-t-il ajouté.
"Tous ces projets de loi qui arrivent à la dernière minute, cela dépasse l'entendement ! Je vais appeler cela une sorte de cambriolage démocratique", a dénoncé Jean-Marc Ayrault, chef de fil des députés PS, devant la presse à l'Assemblée.
Si la soupe aux choux était comestible, la sauce Fillon va peser lourd sur l'estomac des salariés !