Léo 7 ans
Planète Juridique - admin, 14/02/2013
Léo a sept ans. C'est un petit garçon volontaire. Il me dévisage sans peur, mais avec une lueur d'incompréhension dans le regard.
Il est 6h30 du matin.
J'accompagne un huissier de justice, avec un serrurier et deux policiers. Cinq hommes étrangers viennent d'entrer dans l'univers familier de Léo. Et de le réveiller.
Léo vit avec sa maman et son petit frère. Son papa est parti peu après la naissance du dernier. Sa mère a, paraît-il, commis un délit qui nous amènent à cette perquisition matinale. Mais Léo n'en sait rien. Il s'interroge sur le bruit de la sonnette à 6h du matin. Il a entendu sa maman ouvrir la porte, puis des grosses voix dans l'entrée de la maison. Inquiet, il s'est levé et a appelé sa mère. Elle a tardé à venir le rassurer. Il est donc sorti courageusement de sa chambre.
Il est là devant moi, dans le couloir.
Je mets un genou à terre pour que mon regard soit au même niveau que le sien. Je suis un peu paniqué car mon domaine d'intervention à moi, ce sont les ordinateurs. Mon rôle dans cette perquisition consiste à suivre l'ordonnance du magistrat qui recherche des données précises "sur tout support informatique présent dans la maison".
Je n'avais pas prévu de me retrouver face à un petit garçon affrontant un danger inconnu de lui.
Mon cerveau tourne à plein régime. Il ne me connaît pas, donc je ne peux pas me montrer familier en lui prenant la main. Je me demande ce que j'aurais aimer que quelqu'un dise à mes enfants en pareille situation.
Je lui fais un grand sourire. Je force mon visage à se détendre: "Ta maman a un petit problème avec son ordinateur. Nous sommes venus pour voir si on peut le réparer."
C'est la seule chose qui m'est venue à l'esprit.
La mère de Léo est derrière moi et m'a entendu. Malgré son stress intense et la violence de l'intrusion dans son espace privé, elle comprend mon intention. Elle s'approche de Léo en souriant et lui confirme que nous sommes là pour résoudre un problème informatique.
Léo, sept ans, est rassuré mais continue de me regarder un peu inquiet: "J'espère que ce n'est pas mon nouveau jeu qui a abimé l'ordinateur de maman?"
Mon cœur se brise, mais aucun muscle de mon visage ne bouge. Je lui réponds qu'il y a peu de chance et que je suis sur que c'est autre chose. C'est si compliqué les ordinateurs.
La dernière image que j'aurai de Léo est son départ pour l'école accompagné par une voisine et tenant son petit frère par la main. Je lui ai fait un petit signe de la main avec le pouce levé.
J'ai aussi fait en sorte que l'ordinateur soit toujours en état de fonctionner normalement avant le soir.
Mais que c'est dur une perquisition.
Il est 6h30 du matin.
J'accompagne un huissier de justice, avec un serrurier et deux policiers. Cinq hommes étrangers viennent d'entrer dans l'univers familier de Léo. Et de le réveiller.
Léo vit avec sa maman et son petit frère. Son papa est parti peu après la naissance du dernier. Sa mère a, paraît-il, commis un délit qui nous amènent à cette perquisition matinale. Mais Léo n'en sait rien. Il s'interroge sur le bruit de la sonnette à 6h du matin. Il a entendu sa maman ouvrir la porte, puis des grosses voix dans l'entrée de la maison. Inquiet, il s'est levé et a appelé sa mère. Elle a tardé à venir le rassurer. Il est donc sorti courageusement de sa chambre.
Il est là devant moi, dans le couloir.
Je mets un genou à terre pour que mon regard soit au même niveau que le sien. Je suis un peu paniqué car mon domaine d'intervention à moi, ce sont les ordinateurs. Mon rôle dans cette perquisition consiste à suivre l'ordonnance du magistrat qui recherche des données précises "sur tout support informatique présent dans la maison".
Je n'avais pas prévu de me retrouver face à un petit garçon affrontant un danger inconnu de lui.
Mon cerveau tourne à plein régime. Il ne me connaît pas, donc je ne peux pas me montrer familier en lui prenant la main. Je me demande ce que j'aurais aimer que quelqu'un dise à mes enfants en pareille situation.
Je lui fais un grand sourire. Je force mon visage à se détendre: "Ta maman a un petit problème avec son ordinateur. Nous sommes venus pour voir si on peut le réparer."
C'est la seule chose qui m'est venue à l'esprit.
La mère de Léo est derrière moi et m'a entendu. Malgré son stress intense et la violence de l'intrusion dans son espace privé, elle comprend mon intention. Elle s'approche de Léo en souriant et lui confirme que nous sommes là pour résoudre un problème informatique.
Léo, sept ans, est rassuré mais continue de me regarder un peu inquiet: "J'espère que ce n'est pas mon nouveau jeu qui a abimé l'ordinateur de maman?"
Mon cœur se brise, mais aucun muscle de mon visage ne bouge. Je lui réponds qu'il y a peu de chance et que je suis sur que c'est autre chose. C'est si compliqué les ordinateurs.
La dernière image que j'aurai de Léo est son départ pour l'école accompagné par une voisine et tenant son petit frère par la main. Je lui ai fait un petit signe de la main avec le pouce levé.
J'ai aussi fait en sorte que l'ordinateur soit toujours en état de fonctionner normalement avant le soir.
Mais que c'est dur une perquisition.
Léo a sept ans. C'est un petit garçon volontaire. Il me dévisage sans peur, mais avec une lueur d'incompréhension dans le regard.
Il est 6h30 du matin.
J'accompagne un huissier de justice, avec un serrurier et deux policiers. Cinq hommes étrangers viennent d'entrer dans l'univers familier de Léo. Et de le réveiller.
Léo vit avec sa maman et son petit frère. Son papa est parti peu après la naissance du dernier. Sa mère a, paraît-il, commis un délit qui nous amènent à cette perquisition matinale. Mais Léo n'en sait rien. Il s'interroge sur le bruit de la sonnette à 6h du matin. Il a entendu sa maman ouvrir la porte, puis des grosses voix dans l'entrée de la maison. Inquiet, il s'est levé et a appelé sa mère. Elle a tardé à venir le rassurer. Il est donc sorti courageusement de sa chambre.
Il est là devant moi, dans le couloir.
Je mets un genou à terre pour que mon regard soit au même niveau que le sien. Je suis un peu paniqué car mon domaine d'intervention à moi, ce sont les ordinateurs. Mon rôle dans cette perquisition consiste à suivre l'ordonnance du magistrat qui recherche des données précises "sur tout support informatique présent dans la maison".
Je n'avais pas prévu de me retrouver face à un petit garçon affrontant un danger inconnu de lui.
Mon cerveau tourne à plein régime. Il ne me connaît pas, donc je ne peux pas me montrer familier en lui prenant la main. Je me demande ce que j'aurais aimer que quelqu'un dise à mes enfants en pareille situation.
Je lui fais un grand sourire. Je force mon visage à se détendre: "Ta maman a un petit problème avec son ordinateur. Nous sommes venus pour voir si on peut le réparer."
C'est la seule chose qui m'est venue à l'esprit.
La mère de Léo est derrière moi et m'a entendu. Malgré son stress intense et la violence de l'intrusion dans son espace privé, elle comprend mon intention. Elle s'approche de Léo en souriant et lui confirme que nous sommes là pour résoudre un problème informatique.
Léo, sept ans, est rassuré mais continue de me regarder un peu inquiet: "J'espère que ce n'est pas mon nouveau jeu qui a abimé l'ordinateur de maman?"
Mon cœur se brise, mais aucun muscle de mon visage ne bouge. Je lui réponds qu'il y a peu de chance et que je suis sur que c'est autre chose. C'est si compliqué les ordinateurs.
La dernière image que j'aurai de Léo est son départ pour l'école accompagné par une voisine et tenant son petit frère par la main. Je lui ai fait un petit signe de la main avec le pouce levé.
J'ai aussi fait en sorte que l'ordinateur soit toujours en état de fonctionner normalement avant le soir.
Mais que c'est dur une perquisition.
Il est 6h30 du matin.
J'accompagne un huissier de justice, avec un serrurier et deux policiers. Cinq hommes étrangers viennent d'entrer dans l'univers familier de Léo. Et de le réveiller.
Léo vit avec sa maman et son petit frère. Son papa est parti peu après la naissance du dernier. Sa mère a, paraît-il, commis un délit qui nous amènent à cette perquisition matinale. Mais Léo n'en sait rien. Il s'interroge sur le bruit de la sonnette à 6h du matin. Il a entendu sa maman ouvrir la porte, puis des grosses voix dans l'entrée de la maison. Inquiet, il s'est levé et a appelé sa mère. Elle a tardé à venir le rassurer. Il est donc sorti courageusement de sa chambre.
Il est là devant moi, dans le couloir.
Je mets un genou à terre pour que mon regard soit au même niveau que le sien. Je suis un peu paniqué car mon domaine d'intervention à moi, ce sont les ordinateurs. Mon rôle dans cette perquisition consiste à suivre l'ordonnance du magistrat qui recherche des données précises "sur tout support informatique présent dans la maison".
Je n'avais pas prévu de me retrouver face à un petit garçon affrontant un danger inconnu de lui.
Mon cerveau tourne à plein régime. Il ne me connaît pas, donc je ne peux pas me montrer familier en lui prenant la main. Je me demande ce que j'aurais aimer que quelqu'un dise à mes enfants en pareille situation.
Je lui fais un grand sourire. Je force mon visage à se détendre: "Ta maman a un petit problème avec son ordinateur. Nous sommes venus pour voir si on peut le réparer."
C'est la seule chose qui m'est venue à l'esprit.
La mère de Léo est derrière moi et m'a entendu. Malgré son stress intense et la violence de l'intrusion dans son espace privé, elle comprend mon intention. Elle s'approche de Léo en souriant et lui confirme que nous sommes là pour résoudre un problème informatique.
Léo, sept ans, est rassuré mais continue de me regarder un peu inquiet: "J'espère que ce n'est pas mon nouveau jeu qui a abimé l'ordinateur de maman?"
Mon cœur se brise, mais aucun muscle de mon visage ne bouge. Je lui réponds qu'il y a peu de chance et que je suis sur que c'est autre chose. C'est si compliqué les ordinateurs.
La dernière image que j'aurai de Léo est son départ pour l'école accompagné par une voisine et tenant son petit frère par la main. Je lui ai fait un petit signe de la main avec le pouce levé.
J'ai aussi fait en sorte que l'ordinateur soit toujours en état de fonctionner normalement avant le soir.
Mais que c'est dur une perquisition.