Grèce : quels faits ? quels enjeux ?
Actualités du droit - Gilles Devers, 2/07/2015
Juncker et Hollande l’aurait souhaité, mais Merkel a dit non : pas de discussion avant le référendum de dimanche. L’Eurogroupe, soit la réunion des 18 ministres des finances de la zone euro, ne se réunit plus.
Tsipras appelle à voter non au référendum sur l’accord « réformes contre argent frais », pour revenir avec un poids politique renforcé et imposer une voie alternative. De l’autre côté, on espère sa défaite, pour imposer le plan. Ambiance.
L’idée était de débloquer 7,2 milliards d’euros contre un premier plan de réformes. Le gouvernement était presque d’accord sur le plan, mais pour relever le pays, il demandait 30 milliards et une renégociation de la dette, cette dette publique grecque qui culmine à près de 180 % du PIB. Tout est bloqué.
La Grèce devait rembourser 1,6 milliard de dollars au FMI lundi, ce qui n’a pas été fait. Le gouvernement a du instaurer le contrôle des changes, ordonner la fermeture des banques et libérer les retraits au compte-goutte.
Tout est suspendu au résultat du référendum.
D’un côté : il faut rembourser, et nous ne pouvons aider que s’il est mis en place un strict plan de réduction des dépenses, notamment sociales, car l’Europe doit être égale dans les efforts qu’elle demande à ses membres. Bref, pour rester dans la zone euro, il faut faire des sacrifices.
De l’autre : il faut un plan réaliste, avec des réformes, mais aussi des aides et des abandons de créances, c’est-à-dire avec un schéma qui permette au pays de faire face, en retrouvant le dévellopement. Bref, des efforts, oui, mais saigner le peuple pour finir de livrer le pays aux banques, non.
De fait, le FMI a lâché hier une étude selon laquelle les créanciers devraient vraisemblablement abandonner environ 50 milliards d’euros.
Si le oui l’emporte, et nettement, il sera difficile pour Tsipras de rester, et la marge de négociation sera faible. Mais de manière réaliste, comment apurer une telle dette avec une croissance plombée par l’austérité ?
Si le non l’emporte, viendra le grand jeu : un accord européen avec une renégociation de la dette, au risque de l’incompréhension d’autres pays, ou la casse, avec la sortie de l’euro, le plantage XXL des préteurs, le risque d’effets systémiques. Et quel modèle économique pour une Grèce hors euro ?
Après ? Il m’est difficile d’en dire plus, car je connais mal l’économie, et encore moins les affaires bancaires. Alors, je lis, j’essaie de comprendre, et je compte sur vos idées.