Actions sur le document

Curiosité

Zythom - Blog d'un informaticien expert judiciaire - Zythom, 23/10/2012

Extrait de Wikipédia, article sur la Curiosité (à la date du 23/10/2012) :
La curiosité est une attitude de disponibilité ou d'intérêt à l'égard d'un sujet ou d'un phénomène donné. Elle peut être un trait de caractère (psychologie), présente en toute occasion, ou se manifester dans des circonstances particulières.
Elle est considérée comme positive par la science, lorsqu'elle aide à l'intelligibilité du monde.
Un dicton français, La curiosité est un vilain défaut, rappelle qu'en société le désir de connaissance qui nourrit la curiosité peut parfois heurter les sensibilités ou les intérêts d'autrui et être ressenti comme gênant ou envahissant en fonction des codes sociaux :
  • En France, il est généralement mal vu de demander l'âge d'une femme.
  • Il est également mal vu de demander le montant de son salaire à quelqu'un qu'on ne connaît pas, ce qui n'est pas le cas, par exemple, en Chine.
Thomas d'Aquin opposait d'ailleurs la curiosité à la studiosité, la première étant considérée comme un vice, la seconde comme une vertu.
Dans une certaine mesure, le mythe d'Icare, qui se noie dans la mer Égée pour s'être trop approché du soleil, illustre les dangers d'une curiosité extrême qui se traduit par une quête inconditionnée de la vérité.
Je suis un homme qui aime être curieux, qui aime faire des tests, démonter des trucs, quelqu'un qui aime comprendre le fonctionnement d'un mécanisme, le bidouiller, le transformer. Mon bureau regorge de trucs démontés, de pièces récupérés, de composants désuets-mais-qu-il-faut-garder-au-cas-où...

En informatique, j'aime bien faire des expériences. J'efface le contenu d'un vieux disque dur et j'essaye de retrouver les données. J'ouvre un compte sur un nouveau réseau social et je regarde ce qu'il s'y passe. J'ai longtemps gardé dans la salle serveurs de mon entreprise un "PC coucou" que j'essayais de pirater le week-end et sur lequel j'allais voir, dès le lundi, les traces de mes tentatives.

Lorsque Twitter est arrivé, j'y ai ouvert un compte et commencé à observer ce qu'il s'y passait. Ce que j'y ai vu m'a intéressé et très vite, j'ai trouvé plaisir à y lire des informations de toute sorte, et à y publier quelques liens qui me semblent intéressants. Je suis un utilisateur de base, qui suit un nombre très restreint de comptes, mais qui lit toute sa time line, en essayant de ne pas rater un tweet.

Comme beaucoup d'utilisateurs de Twitter, je regarde de temps en temps le compteur de "followers" et je m'étonne toujours du niveau auquel il arrive. Je m'amuse aussi de temps en temps à additionner le nombre de followers de mes followers, et là, la tête me tourne. Si tous mes followers relayaient l'un de mes tweets à leurs followers, l'audience atteinte serait extraordinairement plus élevée que l'écriture d'un billet sur ce blog.

C'est alors que je suis tombé sur ce billet du blog de Pingoo. J'aime beaucoup ce blog, pas seulement pour toutes les photos de femmes nues légèrement vêtues, mais aussi pour le ton du blogueur, ses opinions, son travail et son univers si éloigné du mien.

Dans le billet en question, Vincent (ou Pingoo) explique comme il est simple d'acheter des followers et montre la manière de faire.

Cela a piqué ma curiosité.

Aussitôt, j'ouvre un compte Twitter de test, je suis la procédure indiquée, et je paye 4 euros pour faire passer ce compte de 0 follower à 2000.

J'attends ensuite la prise de contact du vendeur. Une heure passe, rien. Deux heures, puis trois, rien. Il est tard, je me couche. Le lendemain, la journée se passe sans que je puisse avoir une minute à moi pour penser à cette expérience. Le soir venu, je relève ma boite aux lettres, rien. L'arnaque !

Je me suis fait avoir de 4 euros, "j'ai testé pour vous le pigeon en ligne". Bon, c'est le jeu, il faut savoir perdre quelques euros dans ce genre d'expérience "underground". Je retourne à mes outils d'analyses inforensiques, je teste une nouvelle méthode de copie de disque dur...

A minuit 40, juste avant de me coucher, je reçois un email de mon vendeur. Celui-ci me demande sur quel compte Twitter il doit ajouter les faux followers. Je lui réponds, il m'indique que cela va être fait dans les heures qui suivent. Je sombre dans les bras de Morphée.

Le lendemain matin, au moment où l'on voit poindre le derrière de l'écureuil, je me connecte sur mon compte Twitter de test, rien. Je pars gagner ma croûte à la sueur du front des étudiants. A midi, je fais une petite pause sur Twitter. Et là, horreur: mon vrai compte Twitter @Zythom est passé de 3400 followers à 8500 !!!

J'avais donné à mon vendeur de followers le nom du compte @Zythom au lieu de celui de mon compte de test... Oups.

J'ai donc étudié (c'était quand même le but) les profils des followers que j'avais achetés pour un demi ticket restaurant. Mais il m'était intolérable de tweeter avec ces bots attachés à mon compte. Les supprimer à la main me semblait une tâche trop lourde, j'ai donc pris la décision de fermer mon compte Twitter et d'en ouvrir un autre. @Zythom est donc devenu @Zythom1 et j'ai recréé un compte @Zythom avec 0 follower. Ironie.


Ma punition aura été de fermer mon compte avec tout son historique et ses photos associées. Ma punition aura été d'écrire ce billet.

Je souhaite présenter ici toutes mes excuses à mes vrais followers.

Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

Mais la curiosité continuera à être mon moteur, donc attendez-vous encore à quelques catastrophes ;-) J'ai toujours enseigné à mes étudiants qu'il n'y a que celui qui ne fait rien qui ne se trompe jamais.

Eh bien riez maintenant.


Retrouvez l'article original ici...

Vous pouvez aussi voir...