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DSK a son encart

Justice au singulier - philippe.bilger, 26/02/2013

Quel tour de force d'avoir réussi à redorer même modestement le blason terni d'un DSK !

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Un livre qui n'en est pas un.

Un homme qu'on prétend analyser, qu'on traîne dans la boue en vantant la part sublime du "cochon" en lui, alors qu'il est déjà perdu de réputation.

DSK qui a le courage - alors que son action pourrait susciter l'ironie- de dénoncer un petit ouvrage "mensonger et méprisable", quand tant de ses faiblesses compulsives à lui ont sans doute appelé, de la part de beaucoup, une forte désapprobation.

Un hebdomadaire, de manière incongrue pour lui et pour l'éthique journalistique dont on le créditait, faisant un "coup" en publiant des extraits de ce livre et en célébrant, contre toute évidence, sa richesse littéraire.

Un quotidien en général attentif à ne pas ajouter de la vulgarité à l'indécence consacrant tout de même quatre pages à Marcela Iacub et à sa navrante et gonflée oeuvrette. Peut-être le plus brillant critique de l'univers médiatique allant jusqu'à être dithyrambique pour l'auteur ayant une chronique régulière dans ce même journal.

Une entreprise lucrative, l'exploitation éhontée de l'opprobre attachée à une personne devenue l'incarnation du pire ou d'un meilleur dénaturé et sulfureux.

La révolte de DSK devant cette goutte d'ignominie de trop qui faisait déborder un vase déjà très amer.

L'atteinte à l'intimité de la vie privée avec, dans l'urgence, une demande d'interdiction du livre - qui sera publié le 27 février - et l'octroi de dommages intérêts. Ou, subsidiairement, un encart sur chaque exemplaire.

Comme il était prévisible, le magistrat a décidé d'ordonner, à titre principal, l'apposition d'un encart.

L'interdiction sollicitée n'était pas inconcevable tant l'apparence de littérature de ce texte occultait mal, si mal la réalité sordide et orientée qu'il narrait avec pour seul objectif de dégrader encore davantage une image si trouble.

L'information légitime qui s'oppose le plus souvent à cette mesure radicale qu'est l'interdiction ne pouvait vraiment pas être invoquée en l'occurrence puisqu'il aurait été difficile de soutenir que la liaison de quelques mois entre Marcela Iacub et DSK non nommé mais si aisément identifiable - l'auteur dans les entretiens s'est empressé de le confirmer- constituait une histoire dont la révélation était nécessaire ou au moins utile.

Pour ma part, j'aurais conseillé à DSK de s'abstenir de tout mais il a gagné un encart et ce n'est pas rien. Certes, il s'est remis dans un processus judiciaire alors qu'il s'est sorti, comme on a vu, de la justice américaine et que la justice française, dans le Nord, ne l'oublie pas.

DSK victime ambigüe peut-être mais victime tout de même de cette escalade dans l'indécence et la vulgarité.

Je suis surpris de constater comme une certaine gauche est pleine d'indulgence pour les dérives qui émanent de son camp et savent cacher leurs turpitudes derrière les mots.

Quel tour de force d'avoir réussi à redorer même modestement le blason terni d'un DSK !


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