Ecole en bateau: l’heure des juges
Chroniques judiciaires - Pascale Robert-Diard, 22/03/2013
Léonide Kameneff, 76 ans, est entré dans la cour d'assises en ce matin du vendredi 22 mars et a glissé une valise noire sous une table. Le principal accusé de l'Ecole en bateau, qui a passé plus de trente ans de sa vie à naviguer sur toutes les mers et les océans du monde, a compris qu'il vit là sans doute ses dernières heures de liberté. "Pendant des années, le pédophile Léonide Kameneff est passé entre les mailles du filet. Vous allez enfin devoir rendre des comptes à la justice", lui a dit, la veille, l'avocat général Bruno Sturlese en requérant dix à douze ans de réclusion criminelle contre lui.
Bernard Poggi, le deuxième des quatre accusés de ce dossier, contre lequel cinq ans de prison dont trois avec sursis ont été requis, redoute lui aussi de dormir en prison ce soir. Les bras croisés, la tête baissée, repliés en eux-mêmes, ils se tiennent à bonne distance l'un de l'autre. Les liens profonds, intimes, et longtemps secrets qui les ont unis, se sont déchirés à l'audience.
C'est à eux que Léonide Kameneff a adressé ses derniers mots avant que la cour n'entre en délibéré.
- "J'aimerais présenter mes excuses à ceux à qui j'ai fait du mal. Je ne suis pas en situation de demander pardon. J'ai pris conscience des souffrances que j'ai causées, j'espère que cette reconnaissance les aidera à se reconstruire".
Le verdict est attendu en fin de journée.