700 morts de plus sur la conscience de ceux qui ont détruit la Libye
Actualités du droit - Gilles Devers, 19/04/2015
La Lybie, c’était un pays de 6 millions de personnes. Profitant d’un mandat limité du Conseil de Sécurité, une bande malfrats – Obama, Sarko et Cameron – excités par les imprécations de BHL, a décidé de renverser le régime de Kadhafi. Particulièrement cocasse pour la France qui avait reçu Kadhafi avec tous les honneurs quelques mois plus tôt. Cette attaque, contraire au droit international, était une catastrophe politique annoncée.
Le bilan quatre ans plus tard ? Le pays, que l’on savait fragile, a explosé : on compte deux gouvernements, et à eux deux, ils ne contrôlent pas la totalité du territoire. La population s’est réduite à 4 millions personnes, créant 2 millions de réfugiés, éparpillés dans les pays alentours, et avec plus d’1,5 en Egypte. Les milices locales font la loi, et les armes distribuées par le clan occidental alimentent les groupes armés et le terrorisme.
C’est dans cette immense zone de non-droit que sévissent des mafieux trafiquants d’êtres humains, comptant sur la crédulité de personnes venues des nombreux pays d’Afrique, prêtes à tout abandonner pour tenter leur chan ce en Europe, et qui sont ensuite rackettées par ces mafieux, et exposés à la mort lors de la traversée de la mer.
Alors, quand Sarko ose dire qu’il est ému… C’est lui le principal responsable, agissant il est vrai dans le consensus post-colonialiste des cornichons qui voulaient renverser le dictateur, comme la miss Aubry. Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, et maintenant Yemen : ce jeu terrifiant de casse des Etats.
Oui, la cause est vite trouvée, et ceux qui ont détruit la Libye sont dans l’incapacité totale de la reconstruire. J’espère que ces voyous sans scrupule seront jugés.
Le nombre de candidats à l’exode ne peut que s’amplifier, car le clan occidental, par ses bombardements, a créé des millions de réfugiés, qu’il n’existe plus de contrôle des frontières libyennes, et que les mafieux plastronnent sur les ruines de l’Etat.
Incapable d’être utile en Libye, l’Europe fait-elle le nécessaire pour accueillir ceux dont elle a fracassé la vie ?
En octobre 2013, les 3 et 11, suit à deux naufrages qui avaient fait plus de 500 morts au large de l’île de Lampedusa, le gouvernement italien s’était résolu à mettre en place une mission de surveillance et de sauvetage en mer, baptisée Mare Nostrum. Les navires italiens patrouillaient dans toute la zone maritime, s’approchant même des côtes libyennes en cas de nécessité, avec un bilan encourageant : en un an, 150 000 migrants syriens, irakiens, érythréens ou somaliens ont été secourus en mer, avec 558 interventions, 728 arrestations de trafiquants, mais malgré tout 2137 noyés et disparus en mer selon les chiffres des autorités italiennes. Il fallait renforcer le programme, car 2000 morts à quelques kilomètres des eaux de la riche Europe, c’est inacceptable… Mais on a arrêté Mare Nostrum. Un coût de 114 millions d’euros. Trop élevé pour ce pays au PIB de 2 245 706 milliards de dollars…
Ces lascars ont donc viré Mare Nostrum, pour adopter un plan européen, Triton, coordonnée par Frontex, l'agence européenne pour la surveillance des frontières, qui n’a strictement rien à voir : les bateaux restent à proximité des côtes européennes, avec un budget annuel de 30 millions d’euros. Pour 2015, le budget avait été réévalué à 106 millions d’euros, mais en revanche, l’Europe refuse d’assumer les opérations de sauvetage dans les eaux internationales.
Par choix politique, xénophobe et égoïste, les dirigeants européens renoncent au sauvetage et laissent les migrants exposés aux plus grands périls : on voit le résultat.
Alors, au moins qu’ils nous dispensent de leurs larmes de crocodile…