Actions sur le document

Un grand petit bonhomme...

Justice au Singulier - philippe.bilger, 12/01/2016

D'aucuns discuteront le choix de ce sujet. Trop de naïveté, trop "fleur bleue". Trop de mélodrame. Ce blog qui traite des médias puis maintenant d'une quotidienneté dérisoire n'intéressant personne tombe vraiment dans l'insignifiance ! J'assume. La grisaille est si rarement éclairée. La lumière puis l'ombre, l'espoir et le désespoir intensément présents. On peut tout imaginer, infiniment supposer. La paternité, l'enfance. La seconde, contre la nature, préservant la première. Un tel dérèglement dans l'ordre humain, trop bouleversant ? Mystère. Il y aura un film. La grisaille est si rarement éclairée. J'imagine déjà le film.

Lire l'article...

Être réactionnaire n'est pas une insulte. Aujourd'hui c'est une grâce.

C'est préférer l'exaltation de certaines vertus au culte de quelques dérives.

C'est idolâtrer John Ford plus que Gaspard Noé.

C'est aimer une France qui a de la tenue plus que de l'abandon.

C'est s'émerveiller devant les miracles plus que se complaire à gratter ses plaies.

C'est chercher à admirer plus qu'à dénigrer sans nécessité.

C'est moins commémorer que se projeter.

C'est privilégier les provocations stimulantes et utiles mais se méfier des banalités nobles confortablement consensuelles.

C'est être fier d'une humanité qui a su être exemplaire.

C'est s'émouvoir de l'enfance quand sa réalité rejoint l'affection tendre qu'on éprouve pour elle.

C'est être à l'écoute des battements du coeur et sentir de la fraternité pour les désastres intimes.

C'est, d'abord, ne pas passer sous silence l'histoire de ce grand petit bonhomme.

Un héros de cinq ans.

Il se prénomme Kevin-Djéné (Le Parisien).

Son père, dans la soirée du 6 janvier, a un malaise cardiaque à Saint-Pierre-la-Cour en Mayenne et sa mère travaille à une dizaine de kilomètres de là, à Vitré. Avant d'enfourcher son vélo, en pyjama et avec ses tongs, il a la présence d'esprit d'enlever sa petite soeur de 2 ans de son lit pour la mettre aux côtés de son père.

Il part sous la pluie et dans la nuit.

Un automobiliste le prend en charge, au bout de trois kilomètres, sur une route de campagne à Bréal-sous-Vitré après que plusieurs conducteurs ne se sont pas arrêtés en le voyant. Kevin-Djéné dit à Jean-François Pinot qui l'a recueilli : "Je vais chercher ma maman parce que mon papa il est mort".

Les secours sont prévenus mais le petit garçon n'arrive pas à donner son adresse ou son nom de famille. En définitive, par des recoupements opérés et l'aide de la mairie, les gendarmes se sont rendus sur place et le père a été conduit à l'hôpital et sauvé.

C'est une belle histoire.

Mais c'est aussi prendre de plein fouet une tragédie.

Le père, âgé de 58 ans, fragile psychologiquement, s'est suicidé dans la nuit du 9 au 10 janvier (Le Figaro).

D'aucuns discuteront le choix de ce sujet. Trop de naïveté, trop "fleur bleue". Trop de mélodrame. Ce blog qui traite des médias puis maintenant d'une quotidienneté dérisoire n'intéressant personne tombe vraiment dans l'insignifiance !

J'assume.

La grisaille est si rarement éclairée. La lumière puis l'ombre, l'espoir et le désespoir intensément présents.

On peut tout imaginer, infiniment supposer. La paternité, l'enfance. La seconde, contre la nature, préservant la première. Un tel dérèglement dans l'ordre humain, trop bouleversant ?

Mystère.

Il y aura un film.


Retrouvez l'article original ici...

Vous pouvez aussi voir...