Etat d’urgence : Pas pour les braqueurs ?
Actualités du droit - Gilles Devers, 11/12/2015
Avec l’état d’urgence, les malfrats ne font plus les malins, et surtout ceux susceptibles de récupérer du fric permettant de financer des réseaux. La police gouverne, nous sommes tranquilles…
Sauf qu’à l’évidence, l’état d’urgence, ça ne marche pas. Le so comic Conseil d’Etat, pour faire genre, fait semblant de s’interroger sur la loi, alors qu’il l’a validée. Mais toutes les informations montrent qu'en réalité, le bilan est dramatiquement nul : comme le révèle Mediapart, les 2 500 perquisitions administratives effectuées n'ont provoqué l'ouverture que de deux enquêtes préliminaires, sans garde à vue, par le pôle antiterroriste du parquet de Paris…
De plus, pour qui a le cerveau encore branché, il y a lieu de s’interroger sur l’efficacité réelle de cette archi-visibilité policière avec ce fait marquant survenu hier matin, à savoir ce braquage chez la bijouterie Chopard, au 72 rue du Faubourg-Saint-Honoré (Ier), soit à 50 m de l’entrée du palais de l’Élysée et 90 m de la place Beauvau.
Vers 11 heures, un malfaiteur a braqué la bijouterie, récupérant un bulletin estimé à 1 million d’euros, avant de prendre tranquillement la fuite… dans ce secteur « ultra-sensible » de la capitale.
La gentille presse nous explique aussitôt que grâce à l’exploitation des images des « multiples caméras disposées autour de l’Elysée » on va vite en savoir plus… et arrêter le malfrat. Ah, le bonheur de la surveillance...
De vous à moi, j’espère que les « multiples caméras disposées autour de l’Elysée » installées dans ce « secteur ultra-sensible » ne mettront pas en évidence un poil de barbe salafiste, parce que les mecs qui viendraient se financer par des braquages devant l’Élysée et la place Beauvau, en période d’état d’urgence… Un truc à faire des points dans les sondages, ce qui est le péril le plus absolu pour ce « gouvernement ».
- Dis François, pourquoi tu tousses ?