Esclavagisme : Comment la République française a agi pour maintenir les droits des anciens maîtres esclavagistes
Actualités du droit - Gilles Devers, 30/04/2015
Voici, en six chapitres, l’histoire de l’abolition de l’esclavage en France, histoire qui est celle d’une truanderie d’Etat.
Pour sauver ses gigantesques projets de colonisation en Afrique et en Inde - voir Jules Ferry et ses discours sur l'inégalité des races - et pour éviter des révoltes pouvant conduire à l’indépendance, la République a aboli l’esclavage en 1848/1849, par le plus pervers des choix : elle a indemnisé les maîtres esclavagistes, privés de leurs biens qu’étaient les esclaves, en confortant leur pouvoir économique avec un plan d’indemnisation sur 20 ans et consacrant leur possession des terres qu’ils avaient acquises par l'épuration ethnique des indiens Kalinas, les habitants historiques des Antilles. Pendant ce temps, les nouveaux libres, accédant enfin au statut d’être humain, se trouvaient dépouillés de toute indemnisation et de toute ressource. Le jour de leur accès à la citoyenneté républicaine, ils étaient condamnés au plus précaire des salariats.
Les gentils abolitionnistes avaient réussi : le maintien de l’ordre établi, la défense des biens usurpés par les esclavagistes criminels,... et une bonne image de braves humanistes !... Une authentique crapulerie républicaine, et une impunité protégée par l’Etat au fil du temps : à ce jour, les descendants des maîtres esclavagistes restent possesseurs des grands domaines aux Antilles, et les descendants d’esclaves doivent payer pour cultiver les terres sur lesquelles travaillaient déjà leurs aïeuls esclaves, il y a 400 ans… L’organisation par loi de l’impunité, et les miasmes des beaux discours…
Le problème est qu’avec le mécanisme de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC), il devient possible de faire tomber les textes de 1848 et 1849. Et là, le château des mensonges et de la crapulerie va s'écrouler. A prévoir des remises en état et une addition salée.
Chapitre 1 – Un peu d’histoire ancienne
Chapitre 2 – Le cadre juridique de l’esclavage en Guadeloupe
Chapitre 3 – La première abolition, en 1794
Chapitre 4 – Le rétablissement de l’esclavage 1802
Chapitre 5 – L’abolition 1848/1849
Chapitre 6 – La politique de déni de l’Etat français