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Roms : Des stéréotypes xénophobes et des morts

Actualités du droit - Gilles Devers, 14/05/2013

Ce n’est pas vieux, c’était le 14 mars. Dans Le Figaro, Valls déclarait...

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Ce n’est pas vieux, c’était le 14 mars. Dans Le Figaro, Valls déclarait sentencieusement que les Roms ne veulent pas s’intégrer. Selon ce leader UMPiste du PS, l’expérience des villages d'insertion « ne peut concerner qu'une minorité car, hélas, les occupants des campements ne souhaitent pas s'intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou parce qu'ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution ». De la logique raciste de gros bourrin.  

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Trois morts : deux femmes, un enfant

Hier, Valls était à Lyon, venu faire sa pub sur les zones de sécurité prioritaires, mais il a dû changer le programme pour se rendre dans le VIIIe arrondissement (mairie d’arrondissement PS dans une ville PS) car trois personnes ont péri dans la nuit, dans l’incendie d’un squat. Les morts : une mère de cinq enfants, une femme de 31 ans et un garçon de 12 ans. Brulés vifs, par cause de misère accumulée. Leur faute était très grave : ils étaient Roms, et donc « refusaient de s’intégrer ».

L’incendie a eu lieu dans une ancienne usine, où ont vécu, depuis le 28 septembre 2012, jusqu’à 250 personnes. Les services d’hygiène n’étaient pas assurés, et le franc-mac Collomb Gérard a pris l’air intelligent qui lui va si bien pour nous distiller ces nobles paroles : « Il n’est pas de bons squats. Les squats, par définition, ne peuvent être contrôlés ; les gens qui y viennent mettent leur vie en danger ».

Début mai, l’électricité avait été coupée, et plusieurs témoins, dont Mihai Tanase, un pasteur rom, expliquent que le feu est parti de bougies qui ont enflammé des rideaux.  A la préfecture, Valls a osé soutenir : « ce drame conforte notre politique ».

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La réussite des Roms

Face aux miasmes puants de ces bandits de la pensée, il faudrait des pages et des pages pour raconter les réussites de Roms sans papiers, qui brillent dans tous les secteurs de la société, pour peu qu’un jour une main se tende vers eux.

En 2011, Cristina Dimitru, 18 ans, a remporté la médaille d'or de l’apprentissage. Elle avait vécu les squats qui font pleurnicher Valls et Collomb. Entre 2005 à 2007, Christina était déscolarisée, vu la misère ambiante. Elle en profité pour apprendre la langue française, et a ensuite rattrapé les années perdues : deux années scolaires par an. Elle a  brillé au Lycée professionnel Leonard de Vinci de Nantes, où elle a obtenu son CAP de pressing en juin 2011, et le lycée, impressionné, l’a inscrite au concours national, qu’elle a emporté. Elle a enchainé par un CAP de vente, toujours sans papiers, vu qu’elle ne veut pas s’intégrer.

Les deux parents de Christina avaient pu trouver des contrats de saisonniers dans des entreprises de maraichage, et vivaient dans  un appartement, mais toutes les demandes de régularisation avaient été rejetée.  Logique : ces gens-là ne veulent pas s’intégrer.

Cristina, le jour de la remise de son prix de lauréat, au Sénat, avait expliqué : « Même si j'ai beaucoup travaillé, je ne peux pas trouver un travail, ou passer mon permis, ou demander une bourse pour m'inscrire en Bac professionnel ».

Les stéréotypes xénophobes sont une plaie. Je crois que tant que nous n’aurons pas collé en correctionnelle ceux qui les véhiculent, nous ne pourrons rien faire de bon.  

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