Sale temps pour la France !
Justice au Singulier - philippe.bilger, 2/02/2019
Je ne parle pas du climat démocratique et de la France politique.
Mais de l'incroyable défaite du XV de France dans la soirée du 1er février contre l'équipe du Pays de Galles qui a frôlé la catastrophe pour l'emporter de peu mais clairement à la fin.
C'est exaspérant. Déprimant. Usant.
Des Français métamorphosés par rapport à leurs prestations précédentes. Une première mi-temps de rêve. Je me demandais quelle baguette magique avait touché l'équipe. Celle de Jacques Brunel, en tout cas celle des joueurs. Un miracle, une renaissance. Trop beau pour durer ?
Des attaques séduisantes, enthousiasmantes, sous une pluie battante. Des joueurs de classe. Deux essais, un drop. Mais des pénalités manquées dont on allait payer le prix fort.
16 à 0. Sans méconnaître l'incroyable énergie des Gallois et leur volonté de revenir au score, on pouvait espérer. Il n'était pas interdit de rêver. Pas inconcevable que notre équipe fasse connaître sa première défaite aux Gallois depuis longtemps.
Patatras.
Pourtant on savait que là était notre faiblesse.
On mène, on gagne et inconsciemment on se relâche. La France croit toujours que c'est gagné avant l'heure. La pluie qui était notre alliée devient notre ennemie. Deux fautes graves, deux maladresses insignes et malgré un courage qui n'a pas démérité, on s'incline.
Il y en a assez de ces chantiers qu'il faut réinstaller à chaque fois. C'est trop frustrant pour le passionné télévisuel de vivre le bonheur de l'exaltation puis le découragement, la déception de la chute.
Un jour peut-être on nous fera don d'un match complet, achevé ?
Il suffira, contre l'Angleterre, de prolonger notre première mi-temps et de tenir jusqu'au bout.
Au moins - et ce n'est pas rien - les sportifs en chambre n'ont pas eu honte.
Mais j'ai mal dormi à cause de cette victoire esquissée, de cette défaite trop réelle.
Ecrire ce billet m'a libéré. M'a soulagé.
Je suis prêt pour la suite.