Contre Lambert Wilson : le virus de la bêtise a encore frappé !

Il ne faut jamais se décourager, se battre seconde après seconde, quitte à lasser les indifférents ou les convaincus. Il ne faut rien laisser passer qui pourrait laisser croire à la bêtise qu'elle a le champ libre et que le féminisme obtus a vocation à l'emporter sur cette belle cause quand elle est servie avec intelligence et discernement.

Ce n'est pas parce que Lambert Wilson a eu de la lucidité, du courage et du bon sens après la cérémonie des César qu'on serait obligé de valider n'importe quelle sottise, quelle éructation contre lui.

A Lille, alors qu'il allait donner une représentation avec l'orchestre national, quelques excitées ont scandé : Polanski viole, Lambert cautionne ! (Morandini).

Comment peut-on proférer, même en groupe, une telle ineptie ?

Comme s'il y avait quoi que ce soit dans les propos de Lambert Wilson qui légitime le viol et soutienne Roman Polanski au regard de cette incrimination ! Il s'était contenté de rappeler quelques règles élémentaires de politesse et de cohérence.

On ne quitte pas une cérémonie avant qu'elle soit terminée, on ne méprise pas au point de ne pas citer le nom d'une personne et de se moquer de son physique, on ne feint pas de découvrir avec stupéfaction et indignation la remise d'un César quand ce réalisateur a déjà été nominé à douze reprises pour son film ! Lambert Wilson, à mon sens, s'est grandi quand il a osé souligner que les adversaires frénétiques de Roman Polanski étaient loin d'avoir son talent et qu'il y avait plus de jalousie que d'équité dans leur ressentiment chronique.

Faut-il revenir une fois de plus sur la séparation de de l'homme et du créateur, du créateur et de l'oeuvre, surtout lorsque celle-ci, contrairement aux turpitudes écrites, assumées et revendiquées d'un Gabriel Matzneff, est totalement déconnectée de la personnalité et de l'existence de son réalisateur ?

Comment prétendre, sauf à pécher moins par malfaisance que par bêtise, que Lambert Wilson aurait "cautionné" le viol ?

Si ces Érinyes limitées avait besoin d'une excuse, elles pourraient la trouver dans les déclarations mal avisées du ministre de la Culture mais justement et brillamment recadré sur ce plan par Jean-Michel Blanquer qui a mis en lumière quelques évidences à partir notamment de l'histoire de la littérature et de Chateaubriand (Bd Voltaire).

A entendre certaines logorrhées - par exemple celle de Laurence Sailliet face à Michel Ciment (GQ Balance ton post) - j'ai l'impression qu'un progressisme féministe affiché ne s'embarrasse plus de la moindre argumentation mais débite à la seconde des approximations qui n'ont que le mérite d'empêcher l'autre de parler.

Le virus de la bêtise a frappé, il frappera encore, il frappera toujours.

Il ne faut pas le laisser faire. Jamais.