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Il y a du bon chez Bockel !

Justice au singulier - philippe.bilger, 21/12/2013

Je lirai ce livre de Jean-Marie Bockel en janvier 2014. Ce sera mon ouverture à moi.

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Jean-Marie Bockel a été l'un des ministres d'ouverture de Nicolas Sarkozy mais il faut reconnaître à sa décharge qu'il a tout fait, tout enduré pour demeurer au PS.

Vaillamment, longtemps, il a fait entendre sa petite musique réaliste et lucide mais à force de n'être pas entendu, il s'est lassé et a choisi d'accepter de relever ce défi : demeurer honorable malgré une pratique présidentielle assez éloignée de l'état de droit et de la décence républicaine.

Dernier exemple : on en apprend tous les jours. La Cité du cinéma de Luc Besson inaugurée au mois de septembre 2012, visée gravement par un rapport de la Cour des comptes et faisant l'objet d'une enquête préliminaire sur les conditions de financement de sa construction. Nicolas Sarkozy, son fils Jean, Claude Guéant, Christophe Lambert seraient en première ligne pour cette affaire. Si ce qui est rapporté est vrai et confirmé, ce sera un nouveau scandale lié au dernier quinquennat (Le Parisien).

Jean-Marie Bockel n'a jamais été pris en défaut de moralité personnelle et publique et dans une atmosphère si complaisante aux abus, cela relève du tour de force, de l'exploit.

Ministre de la Coopération, il a été honteusement "démissionné" parce qu'il avait pris au sérieux les promesses de la campagne de 2007 et qu'évidemment il avait eu tort, politique chevronné mais cependant naïf qu'il était.

Carl Meeus nous annonce qu'il publiera un livre, à la mi-janvier 2014, aux éditions Alphares. Les bribes qu'il nous propose dans sa "Semaine", sous le titre de "Jean-Marie Bockel règle ses comptes", sont en effet très tentants et donnent envie d'avoir déjà dans les mains cet exercice de vérité.

Pour être franc, je le qualifie d'emblée de cette manière parce qu'il confirme, pour certains ministres, ce que l'ancien magistrat et le citoyen a toujours pensé à leur égard.

Son ministre de tutelle au Quai d'Orsay, Bernard Kouchner, est défini comme "égocentrique, jaloux, colérique" et ne supportant pas la notoriété de sa secrétaire d'Etat Rama Yade. Pour être incompréhensible, de fait, médiatiquement, elle existait !

Eric Besson n'est pas davantage flatté qui menaçait Jean-Marie Bockel, parce que ce dernier le "tenait à distance", de lui faire encourir les foudres de Nicolas Sarkozy.

Surtout - et sur ce plan je me régale -, il met en pièces "la basque bondissante et ses jacasseries", son ministre de tutelle Place Vendôme, Michèle Alliot-Marie qui a franchement démérité au poste prestigieux qui lui avait été confié. Il ne lui suffisait pas d'avoir fait du droit !

Jean-Marie Bockel ne se trompe pas quand il écrit : "Les seize mois passés à la Justice m'ont convaincu que MAM est surtout une politicienne bien ordinaire, rigide et formatée, attachée aux apparences, une fausse valeur de droite dont l'image est factice et la compétence insuffisante".

La suite de la carrière de MAM, on la connaît.

Pourtant, paraît-il, elle serait approchée pour représenter l'UMP à Neuilly à l'occasion des municipales. Cela les regarde mais si elle vient, elle verra, ne vaincra pas et Fromantin n'en fera qu'une bouchée !

MAM fausse valeur de droite, c'est sûr. Mais y en a-t-il de vraies aujourd'hui ?

Jean-Marie Bockel - et il me plaît de terminer ainsi - est si plausible, si honnête qu'il parvient même à louer Nicolas Sarkozy mais sans être ridicule ni banal.

Il le compare au cavalier, "cette pièce du jeu d'échecs dont les savants déplacements ménagent souvent des surprises désagréables pour la suite de la partie aux joueurs incapables de les anticiper".

On peut souhaiter remplacer "savants" par "erratiques" mais il n'empêche que l'appréciation globalement fait réfléchir.

Je lirai ce livre en janvier 2014. Ce sera mon ouverture à moi.


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