Actions sur le document

L’Ukraine face à tous les périls

Actualités du droit - Gilles Devers, 20/02/2014

Tous nos regards se tournent vers l’Ukraine,... mais qu’en penser ?...

Lire l'article...

Tous nos regards se tournent vers l’Ukraine,... mais qu’en penser ?

Après des mois de protestations civiles, tendues mais tenues, la situation s’est radicalisée, et a soudain débordé vers de terribles violences : plus de cent morts en deux jours, dont plusieurs membres de forces de l’ordre, et des scènes de guerre dans la capitale. Depuis 48 heures, la thématique dans notre presse est l’empathie avec la population civile, et les efforts des gentils diplomates européens contre les méchants dirigeants ukrainiens pro-russes… C'est peut-être un peu plus compliqué, même s'il est certain que la première responsabilité pèse sur le pouvoir en place. 

Je ne prétends pas avoir de lumières sur ce qu’il faut faire en Ukraine, d'autant plus que nous n’avons que des informations partielles, et que nous savons si peu de choses de la vie politique ukrainienne.

ukraine-protests-map-by-language-k.jpg

La guerre civile ? Le risque est réel, avec la radicalisation, son extension à l’ouest du pays, et la violence, qui efface les négociateurs ukrainiens met eu premier les groupes armés, très proches de l’extrême-extrême droite.

La Russie ? La conviction de Poutine est que l’Occident est une pétaudière endettée et dégénérée, que les US, épuisés par les guerres de la décennie et dont le leadership est menacé par le Chine, se dégagent de l’Europe et de Moyen-Orient. Aussi, c’est à lui d’imposer son ordre. Poutine a promis lundi d’importantes levées de fond, et mercredi, Medvedev a ajouté que pour percevoir ces fonds, les dirigeants ukrainiens doivent se montrer dignes, c’est-à-dire se faire respecter. Comme ces fonds évitent la faillite de l’Ukraine, le scénario est écrit. Poutine veut créer une zone de stabilité autour de la Russie, et il fera beaucoup pour que l’Ukraine en soit un pilier.

Les Etats-Unis (Territoire indien occupé, Amérique du Nord) ? Les services secrets russes ont rendu publique la conversation la charmante et délicieuse Victoria Nuland, la secrétaire d’État adjointe chargée de l'Europe, auprès de John Kerry et Geoffrey Pyatt, l’ambassadeur US en Ukraine, les deux voyous expliquant comment ils manipulent les dirigeants de l’opposition. La Russie a publié cette conversation, mais elle doit en avoir cinquante autres, et ça doit bien rire devant notre Obama qui fait des moulinets avec ses grands bras. De toute façon, les US s’en sont remis à la Russie pour tenir la Syrie, l’Iran et l’Egypte. Alors…

L’Europe ? Juste minable... La caricature rêvée par Pouline : embrouillée, divisée, donneuse de leçons, humiliée par les US, dealant en sous-main avec la Russie pour le pétrole et le gaz – vitaux pour la société européenne – et totalement inefficace. L’Union a été incapable de prévenir la crise, avec des revendications et des conditions qui ont projeté les dirigeants dans les bras de la Grande Russie. A ce jour, elle s’excite avec des sanctions débiles, mais elle est incapable de définir un plan, qui inclurait nécessairement la Russie. Elle n’a même pas su former une délégation. Laurent Fabius, Frank-Walter Steinmeier (Allemagne) et Radoslaw Sikorski (Pologne) sont là-bas au titre de leurs gouvernements, et non de l’Europe. Et Fabius fait le malin devant la caméra, mais il n’a rien à dire : pas un plan, ni une ébauche de plan. Fabius n’ose pas aller voir le frère Russe, qui lui mettrait sous le nez ses incohérences graves, pour la Syrie, l’Iran et l’Arabie Saoudite.

Alors ? On peut être raisonnablement très pessimiste pour les semaines qui viennent. Espérons au moins qu’il n’y ait pas trop de victimes.

ukraine-protests-map-k.jpg


Retrouvez l'article original ici...

Vous pouvez aussi voir...