Le gouvernement met Valls en garde-à-vue !
Actualités du droit - Gilles Devers, 20/08/2013
Six ministres à Marseille pour constater la réussite de Valls dans la sécurité… et annoncer la nomination en renfort de 24 policiers… Ça fait un ministre pour quatre policiers, record battu des effets d’annonce…
En fait, on a bien compris que ce déplacement en nombre c’est pour encadrer Valls, qui est en train d’exaspérer son petit monde gouvernemental, en défendant avec une décontraction absolue les thématiques de la Droite Forte. Comme lundi, quand il veut remettre en cause le regroupement familial, pourtant garanti par l’humanité et le droit européen (Article 8 de la CEDH, sur le « droit à une vie familiale normal ») ou que, tel un lepéniste de base, il pose savamment comme grande question des dix prochaines années « l’islam est-il compatible avec la démocratie ? ». Pour les réponses, commencez par l’Indonésie, le Sénégal ou la Turquie… Comme le type s’est accoquiné avec Fouks pour multiplier les coups médiatiques, ses collègues en ont ras-le-bol, et veulent le garder à l’œil… mais c’est peine perdue.
Cet abonné des couloirs du PS avait fait 5,6 % aux primaires du PS, et on pensait en être débarrassé : il est de Droite, rejeté par le PS, alors qu’il aille à Droite, et basta.
Mais Hollande a nommé le dernier de la classe pour en faire le ministre de l’Intérieur, et ça ne doit rien au hasard : Hollande se contrefiche des questions justice-police-étrangers, et une ligne Hortefeux-Guéant lui va très bien. Pendant la campagne, alors que Pujadas lui demandait s’il estimait, comme Guéant, qu’ « il y a trop d’étrangers (en statut légal) », sa réponse avait été « qui les a fait venir ? » Hollande est sur une ligne sécuritaire type Droite Forte. Aussi, les arbitrages seront toujours pour Valls, le chouchou. On le verra vite pour la loi pénitentiaire.
En fait le regret vient de Martine Aubry, qui a elle de vraies conceptions sociales. Alors première secrétaire du PS, elle avait adressé à Valls le 13 juillet 2009, une lettre l'invitant, vu son adhésion à la politique de Sarko, à quitter le PS. Hélas, la mise en demeure en est restée sans suite, Valls préférant rester près la gamelle.
« Il n'y a pas un jour, mon cher Manuel, où tu n'expliques aux médias que notre parti est en crise profonde, qu'il va disparaître et qu'il ne mérite pas de se redresser. Paradoxalement, tu t'appuies sur nos règles collectives pour appeler à « l'insurrection militante ».[…] Tu donnes l'impression d'attendre, voire d'espérer la fin du Parti Socialiste.
« Mon cher Manuel, s'il s'agit pour toi de tirer la sonnette d'alarme par rapport à un Parti auquel tu tiens, alors tu dois cesser ces propos publics et apporter en notre sein tes idées et ton engagement. Si les propos que tu exprimes, reflètent profondément ta pensée, alors tu dois en tirer pleinement les conséquences et quitter le Parti Socialiste ».
Oh purée, Martine, pourquoi ne l’as-tu pas viré...