Solidarité avec la CGT, qui protège la société française
Actualités du droit - Gilles Devers, 12/09/2017
Le blog est tout à fait en phase avec les manifestants répondant à l’appel des centrales syndicales (CGT, SUD-Solidaires, FSU) qui appellent à la protestation sociale contre la réforme du Code du travail. La politique est en vrille, et heureusement il nous reste les syndicats.
Cette réforme du Code du travail est profondément antidémocratique. Dans un État moderne, la base de la démocratie, ce sont les élections législatives et le parlement. Je suis résolument opposé à l’importance qu’a prise l’élection présidentielle, surtout depuis que le catastrophique Jospin a placé les législatives à la remorque des élections présidentielles. Il n’est pas besoin de changer de République, ni de nous saouler avec les diverses sixièmes républiques : il suffit de changer de calendrier. Le principal rendez-vous doit être celui des élections législatives, sur une base proportionnelle, la seule qui permette une véritable représentation démocratique du pays. Les législatives à la proportionnelle, c’est enfin le pays qui parle. C’est compliqué, bien sûr, mais c’est la réalité, il faut savoir faire avec le réel. Nous ne pouvons accepter qu’un texte aussi important que le Code du travail soit modifié deux A à Z sans un seul débat parlementaire crédible. On nous critique car nous ne votons plus aux élections, mais ce sont eux qui tuent la réalité démocratique avec ce genre de pratique. Et au total, ça ne les emmènera pas loin. Un gang d’encravatés a rédigé un texte pendant le mois d’août, et ils croient que la loi est faite. Avec ce parlement sans honneur, la loi sera votée. Mais quel ignorant de la sociologie juridique le Prince est-il pour croire que parce qu’une loi est votée, elle devient le droit ? S’il connaissait son pays, le Prince se rappellerait que la France est un pays qui produit 365 fromages, et vouloir gérer le social par ordonnance va le placer dans une confrontation brutale : avec la société.
Cette réforme est celle de la casse sociale, alors que la grande force de la France est sa stabilité sociale par ses mécanismes de solidarité. Bien sûr que c’est lourd, et la petite entreprise que je suis connait très bien la question du paiement des charges sociales. Alors, on peut sans doute améliorer, bien sûr, mais la véritable prouesse de la France d’être parvenue à être sixième puissance économique du monde avec un système social remarquable, qui permet de faire face à tous les accidents de la vie, et qui tient un système de santé faisant des envieux dans le monde entier. C’est ça que le Prince est en train de casser, et c’est une catastrophe. La France est pleinement entrée dans le XXIe siècle, et chaque jour elle s’adapte aux défis de demain, avec des réussites humaines, intellectuelles, économiques, industrielles dans tous les domaines. La France n’est pas un pays où se côtoient « ceux qui ont réussi et ceux qui ne sont rien ». C’est un pays solidaire. Ce système lourd et coûteux, qu’il faut toujours amener, est la véritable force de la France. C’est ce qui nous permet d’obtenir les prêts et des logements, car le banquier et le propriétaire savent qu’en cas d’accident, il existe des mécanismes qui ne nous mettrons pas dans la ruine. Et cette stabilité, c’est la garantie pour l’éducation des enfants et la vie digne des personnes âgées. Alors pour quels avantages réels faut-il casser ses mécanismes exemplaires de solidarité ? Au bénéfice de qui ?
- Tu te crois fort, mais as-tu pensé que demain tu peux avoir un genou à terre ? Crois-tu que s’est réservé aux autres ?