Jolie petite magouille pour l’andouille Moscovici
Actualités du droit - Gilles Devers, 6/05/2014
La déroute électorale des municipales devait beaucoup à l’échec économique, et le ministre de l’économie a donc été viré. Mais que faire d’un tel prétentieux, prêt à répandre ses aigreurs si on ne lui trouve pas un autre poste à la hauteur de son talent ? Hollande a fait une jolie promesse à son chouchou : « Ferme ton sifflet, et tu seras commissaire européen ». Ce sera donc très rigolo de voir celui qui n’a pas su respecter les objectifs européens expliquer maintenant à la France comment il faut faire.
Cette première rigolade se combine avec une seconde : si Mosco est nommé à Bruxelles, il va devoir abandonner son mandat de député du Doubs, poste qu’il vient de retrouver après son éjection du gouvernement. Il faudra donc faire une élection législative partielle, et malgré la réussite exceptionnelle de Mosco, tout montre que la circonscription serait perdue.
Ah, me direz-vous, une plus, une de moins... Non, celle-ci compte beaucoup, car Duflot est également redevenue parlementaire, et comme son suppléant était PS, ça fait un de moins au groupe PS et une de plus au groupe EELV, avec cette précision que le groupe PS n’a plus désormais la majorité absolue qu’à une voix. Donc si la circonscription de Mosco passe à Droite, le PS n’a plus la majorité à lui seul, et il doit toujours composer... Ajoutez les 41 députés PS qui ont refusé de voter la confiance à l’erreur historique qu’est Valls... Ajoutez aussi le Sénat qui va repasser à Droite en septembre… Ça serait chocho pour tenir encore trois ans.
Donc, on garde Mosco député et tant pis pour le joli poste à Bruxelles ? Ah non, le pilier du Café de Flore en serait tout fâché…
D’où cette combine, parfaitement minable : par arrêté de Valls du 5 mai (JO du 6 mai 2014, p. 7716), Mosco a été chargé d'une mission de six mois auprès du PM. Ecoutons ce cornichon : « Le Premier ministre m'a confié une mission parlementaire pour six mois, sur la contribution des politiques européennes à la croissance et à l'emploi, bien sûr à l'échelle européenne, aussi à l'échelle française, ainsi que sur la manière dont les agents économiques, et notamment les entreprises, pouvaient s'approprier ces politiques ».
Deux gros avantages.
Lorsqu’un parlementaire est nommé sur une mission de six mois (Code électoral, art. LO-144), son suppléant devient député de plein exercice (Code électoral, art. LO-176). Ouf, pas de législative partielle, et le PS garde sa majorité absolue.
Le second est que cette mission, totalement bidon, va permette à Mosco de faire campagne pour son poste, en visitant les capitales européennes et tout ce qui lui plaira, bien payé, et tous les frais à la charge de la République.
Pendant ce temps, on trouvera une triplette de tricards de France-Pipeau pour rédiger un rapport tout aussi bidon, que signera Mosco, pour camoufler sa supercherie.
Vraiment, ce sont des petits, des tout petits...
Mosco, le goût du travail et le sens de l'aventure