Le gouvernement « socialiste » veut baisser les indemnités des chômeurs
Actualités du droit - Gilles Devers, 13/01/2016
Ils font moins les fiers que pour annoncer les batteries de mesures sécuritaires, mais le message est quand même passé : le gouvernement « socialiste » va s’en prendre au régime de l’indemnisation du chômage. Après avoir plafonné les indemnités en cas de licenciement, la Gauche « socialiste » va purger les chômeurs. Le grand combat contre les puissances de l’argent… Un échec total, que le cirque sécuritaire ne parviendra pas toujours à cacher.
L’actuelle convention de l’assurance chômage va prendre fin le 30 juin, et les partenaires sociaux vont commencer les négociations début février. Mais voilà, notre autoritariste gouvernement a décidé de s’immiscer dans la négociation, pour donner le cap.
El Blanco, devant le Comité économique, social et environnemental a demandé aux partenaires sociaux de «dépasser les postures» afin de trouver des «solutions d'avenir» pour redresser le régime de l'assurance chômage.
De la belle langue de bois, bien décryptée par Le Guen : «Il est extrêmement difficile de diminuer les aides aux chômeurs pendant une période où le chômage est encore très élevé. Mais en même temps, on sait bien que, un peu pour des raisons financières, mais aussi pour mobiliser plus de moyens sur la formation des chômeurs, il est assez vraisemblable qu'il faille un petit peu changer les paramètres de notre assurance-chômage ».
Donc, en échec sur la création d’emplois, le gouvernement veut que les droits des chômeurs soient revus à la baisse.
Actuellement, il faut avoir travaillé quatre mois pour pouvoir commencer à bénéficier de l'assurance chômage. La durée maximale d'indemnisation est fixée à 24 mois pour les moins de 50 ans et à 36 mois pour les plus de 50 ans. Le montant de l'indemnité est, dans le cas général, de 57 % du salaire de référence en brut.
En 2015, le déficit de trésorerie du régime va se situer à 4,4 milliards €, et pour 2016, on escompte le chiffre de 3,6 milliards d'euros. Au total, une dette cumulée de l'Unedic de 25,7 milliards €. Le régime rame, plombé par la stagnation de l’économie française, comme tous les régimes sociaux.
Et au passage, un chiffre qui marque la haute compétence de notre excellent gouvernement. La France affiche un déficit budgétaire de 81 milliards d’euros pour 2015 et une dette à 97 % du PIB, quand l’Allemagne dégage un excédent de 12,1 milliards d’euros.
Si je résume, le gouvernement veut faire « barrage au méchant FN ». Très bien. Et il embraye sur l’état d’urgence – qui abandonne le régime des libertés –, les déchéances de nationalité et la baisse de l’indemnisation des chômeurs. Gros malins…
Espérons que le peuple se réveille avant qu’il soit trop tard.