Obama dans les choux ?
Actualités du droit - Gilles Devers, 26/10/2012
Bush avait été réélu à l’aise, mais ça parait plus compliqué pour Obama. L’élection aura lieu le 6 novembre, et il est bien difficile de faire un pronostic… à part que ça sera très serré. Adieu Obama ?
La campagne de Romney est une surprise et une réussite objective. Il était annoncé cuit d’avance, car il semblait bien difficile de vendre ce mec plein aux as et si peu imposé, sans aucune pratique internationale et leader émerveillé des mormons. Son programme était en gros de défaire tout ce qu’Obama avait fait, et son équipe laissait découvrir chaque semaine des mecs complètement hallus, avec une obnubilation maladive sur la question de l’IVG. Dans ce pays le plus riche et le plus armé du monde, qui pourrit toute la vie internationale, la campagne va se jouer autour de la question : faut-il autoriser l’IVG pour la femme victime d’un viol ?
C’est absolument consternant.
L’équipe de campagne d’Obama a lancé hier la dernière série des spots anti-Romney, en rappelant qu’il a vanté les mérites d’un gus soutenant que le viol n’est pas un motif d’IVG, car il faut punir le violeur alors que rien ne justifie de sacrifier l’enfant. Ils sont graves.
Si Obama tape à ce niveau, ce n’est pas bon signe. C'est comme les virées électorales qu’il multiplie : entre mercredi et jeudi, 8 Etats en quarante heures.... Des milliers de kilomètres en avion pour quelques minutes dans des meetings bidon organisés à côté des aéroports, juste pour faire des images et récupérer de l’argent... Ce n’est pas encore la panique, mais ce n’est plus la sérénité. Obama roule sur la jante, et il le sait.
Au niveau national, les sondages s’équilibrent. On avait pu croire à un coup d’éclat de Romney, mais on voit surtout un lent tassement d’Obama, et ça, c’est difficile à rattraper. Ces sondages inattendus enflamment la campagne, mais cela ne veut rien dire sur le résultat final compte tenu du vote par Etat. C'est l'histoire redoutée des swing states, qui basculent d’une élection à l’autre. Cette année, tous les regards se tournent vers l’Ohio, représentatif des enjeux économiques du pays, où Obama semble encore en tête. Mais pour d’autres Etats qui ont été décisifs en 2008 – Caroline du Nord, Indiana et Missouri – c’est mal barré.
Dans la campagne US, la politique étrangère n’est pas un enjeu. La charmante et délicieuse Hillary (pliée de rire à la télé pour annoncer le lynchage de Kadhafi) avait expliqué qu’elle ne s’était pas rendue à la Convention démocrate d’investiture, car le département d’Etat menait une politique autonome. Ce sont les industries de l’armement qui commandent, on le savait, mais confirmé par Hillary, ça simplifie le débat. A propos, l’Etat d’Israël a été cité 34 fois lors du débat Obama/Romney,... Mais pas de doute : Israel est un Etat indépendant. Totalement indépendant. Ne dépendant en rien des US.
Pour l’économie, les résultats d’Obama sont moyens, alors que c’est le sujet n° 1. Le social patine, car la réforme de santé est loin des projets de 2008. Côté société, les blacks et les latinos ne retrouvent rien de concret.
Et Obama ? Depuis quatre ans, il fait le cake mondial et toute critique est interdite contre le premier black président des US et Prix Nobel de la Paix. Impossible d’évoquer ses reniements, à commencer par Guantanamo, ou ses crimes de guerre avec les assassinats à grande échelle commis par les drônes en terre étrangère. Résultat ? Obama s’est endormi dans du coton. Il a fait la une pendant son mandat avec des salades genre sa recette de la bière au miel ou les sorties familiales avec Michelle en short.
Mais chaque fois qu’il y a eu une épreuve, il s’est liquéfié. C’est ce schéma qui se réédite aujourd’hui.
Romney est une buse, mais il a su éviter les délires à la McCain. Il fait le job serein du type qui s’oppose à un Obama endormi par les flagorneurs. Et ça marche. Jusqu’où ?...
Obama peut perdre, car le tube universel du moment, c’est « sortez les sortants ». La seule qui tient la route, même si on n'est pas d'accord avec sa politique, c’est Mamy Merkel. Alors comme notre cousine gouverne aussi la France et nous protège des affreux, genre Copé et Le Pen, je m’endors l’âme en paix... et même si je ne fais pas de beaux rêves.
N'écoutant que son devoir,
dans ce monde incertain,
le rédacteur en chef du blog a eu un rencart avec Angela.