Des partielles qui en disent long…
Actualités du droit - Gilles Devers, 10/12/2012
On adore les sondages et on méprise les partielles, ce qui est une belle erreur, car c'est un vrai vote, et bien au-dessus des échantillons de 1 000 personnes retenus pour un sondage. Le vrai problème est celui des particularismes locaux qui rend les extrapolations périlleuses. Mais hier, il y avait trois législatives partielles, ce qui permet de définir des tendances. Voici les chiffres.
6e circonscription de l'Hérault
En juin, la socialiste Dolorès Roqué l’avait emporté face à Elie ABoud, le copéiste du coin, de 10 voix, dans le cadre d’une triangulaire, le FN ayant pu se maintenir. L’élection a invalidée par le Conseil constitutionnel en raison de 23 procurations irrégulières.
Hier, Elie Aboud progresse de 9 points et atteint 42,61 % des suffrages, contre 27,73 % à la candidate socialiste, qui perd un point. Le FN est à 23,37 % avec France Jamet, qui gagne un point. Le taux d'abstention est de 58,46 %. Aussi, avec 13,37% des voix, la candidate FN n’atteint pas les 12,5% des inscrits, et elle est éliminée.
13e circonscription des Hauts-de-Seine (Antony, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry et Sceaux)
Patrick Devedjian l'avait emporté de justesse, avec 200 voix d'avance sur Julien Landfried, MRC soutenu par le PS. Le Conseil constitutionnel a annulé le scrutin car le suppléant de Devedjian était aussi celui d'un sénateur, ce qui est interdit.
Devedjian se retrouve à nouveau en tête du premier tour, mais avec 49,82% des voix, contre 40,24% en juin, devant Landfried, qui est à 32,52% des suffrages. En juin, Landfried était à 29,03, mais il y avait un EELV à 11, 56. C’est un score de 40 qui est ramené à 32. Le Front de gauche est stable, avec 6,93%.
1ère circonscription du Val-de-Marne
Henri Plagnol (UDI, de Borloo) l'avait largement emporté en juin sur le candidat PS, Akli Mellouli. L'élection a été annulée pour la même raison que dans le cas de Patrick Devedjian.
Henri Plagnol obtient 26,14% des voix, et un candidat UMP dissident, Sylvain Berrios, se place à 23,33% des suffrages. Avec 19,94% des voix contre 27,86 en juin, le candidat du PS Akli Mellouli perd un tiers de ses suffrages, et se trouve éliminé, n'atteignant pas 12,5% des électeurs inscrits.
Quelques enseignements
Le PS va perdre un député, à Béziers, où il plafonne au niveau du FN. Dans les hauts de Seine et le Val de Marne, c’est une perte de près de dix points, avec l’humiliation pour Mellouli qui ne peut se maintenir au 2° tour.
L’UMP progresse de partout, et de manière spectaculaire : environ 10% des suffrages pour Aboud et Devedjian. Les électeurs font donc la différence entre le parti UMP, et les deux guignols Copé et Fillon, qui se détruisent mutuellement.
Le FN tient, mais ne progresse pas. Le feuilleton UMP, ressenti comme très parisien, ne profite pas à la SARL Le Pen.
C’est donc une dégelée électorale pour le PS, six mois après les grandes victoires du printemps. Les élus locaux, massivement PS, vont mettre les warnings et se démarquer du gouvernement, car 2014 est l'année des élections locales, et soutenir la joyeuse équipe d’Ayrault les conduirait au casse-pipe.
A part çà, le gouvernement continue ses exploits. Peillon annonce le recrutement de 43 000 enseignants pour la rentrée de 2013 ! Santé, police, justice, prison… de partout, les effectifs font défaut, mais ce sera 43 000 nouveaux postes pour l’Education et rien pour le reste ! On ne change pas une méthode qui gagne…