Actions sur le document

Syrie : La lettre du Pape François à Vladimir Poutine

Actualités du droit - Gilles Devers, 5/09/2013

Voici le texte de la lettre qu’a adressé le Pape François à Vladimir...

Lire l'article...

Voici le texte de la lettre qu’a adressé le Pape François à Vladimir Poutine, ce 4 septembre.

862210.jpg


A son excellence M. Vladimir Poutine Président de la fédération de Russie

Au cours de cette année, vous avez l’honneur et la responsabilité de présider le groupe des vingt plus grandes économies du monde. Je suis conscient que la Fédération de Russie fait partie de ce groupe depuis sa création et a toujours eu à jouer un rôle positif dans la promotion d’une bonne gouvernance de l’économie mondiale, qui a été profondément touché par la crise de 2008.

Dans le contexte d’interdépendance actuel, nous avons besoin d’un cadre financier global avec ses propres règles justes et claires pour parvenir à un monde plus équitable et fraternel, dans lequel il est possible de vaincre la famine, d’assurer des emplois décents et des logements pour tous, ainsi que les soins nécessaires. Cette année, votre présidence du G20 s’est engagée à consolider la réforme des organisations financières internationales et à parvenir à un consensus sur les normes financières qui conviennent aux circonstances actuelles. Cependant, l’économie mondiale ne se développera que si elle garantit à tous les êtres humains une vie digne, du plus vieux jusqu’à l’enfant à naitre, pas seulement pour les citoyens des pays du G20, mais pour chaque habitant de la planète, même ceux qui sont dans des situations sociales extrêmes ou dans des endroits reculés.

De ce point de vue, il est clair que, pour les peuples du monde, les conflits armés sont toujours une négation délibérée de l’harmonie internationale, et créent de profondes divisions et des blessures profondes qui nécessitent de nombreuses années pour guérir. Les guerres sont un refus concret d’atteindre les grands objectifs économiques et sociaux que la communauté internationale s’est fixée, comme nous avons pu le constater par exemple avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Malheureusement, les nombreux conflits armés actuels qui continuent d’affecter le monde nous offre quotidiennement des images spectaculaires de misère, de famines, de maladies et de mort. Sans la paix, il ne peut y avoir aucune forme de développement économique. La violence n’engendre jamais la paix, condition nécessaire au développement.

La rencontre des chefs d’Etat et des gouvernements des 20 plus importantes puissances économiques, correspondant au 2/3 de la population mondiale, et à 90% du PIB mondial, n’ont pas pour but principal la sécurité internationale. Néanmoins, cette rencontre n’omettra surement pas la situation au Moyen-Orient et en particulier en Syrie.

Il est regrettable que, depuis le début du conflit en Syrie, des intérêts unilatéraux aient prévalu, et aient de ce fait entravé la recherche d'une solution qui aurait permis d'éviter le massacre insensé qui a lieu. Les leaders du G20 ne peuvent rester indifférents à la situation dramatique du bien aimé peuple Syrien, qui dure depuis bien trop longtemps et qui risque d’apporter une plus grande souffrance à une région amèrement touchée par des conflits et en quête de paix. Aux leaders présents, à chacun, je lance un appel sincère pour permettre de trouver des moyens de surmonter ces conflits et de mettre de côté la poursuite futile d'une solution militaire. Plutôt, qu’il y ait un engagement renouvelé à chercher, avec courage et détermination, une solution pacifique au travers du dialogue et de la négociation entre les parties, supportée par unanimement par la communauté internationale De plus, tous les gouvernements ont le devoir moral de faire tout leur possible afin d’assurer une assistance à ceux qui souffre à cause ce conflit, que ce soit d’un côté ou de l’autre des frontières.

Monsieur le président, dans l’espoir que ces pensées puissent être une contribution spirituelle valable à cette rencontre, je prie pour le succès des travaux du G20 à cette occasion. J’invoque l’abondance des bénédictions du sommet de Saint-Pétersbourg, sur les participants et les citoyens des Etats membres, et sur le travail et les efforts de la présidence russe 2013 du G 20.

Tout en appelant à vos prières, je saisis cette occasion pour vous assurer, Monsieur le Président, de ma très haute considération.

Le Vatican, 4 septembre 2013

François


Retrouvez l'article original ici...

Vous pouvez aussi voir...