Les cons en correctionnelle : La justice va être débordée
Actualités du droit - Gilles Devers, 30/05/2015
Enfin un plan de relance de l’activité pas con, avec la jurisprudence Bedos : poursuivre au tribunal ceux qui traitent autrui de « con » ou de « conne ». Avec 60 millions d’habitants en France, et qui ne sont pas que des cons, ça doit représenter chaque jour quelques millions d’infractions : con, conne, espèce de con, fais pas le con, pauvre conne, fait chier ce connard, t’es vraiment un con, putain ce qu’il est con celui-là… Cas grave, cette connerie d’autoaccusation : te me prends pour un con.
Bref, les cons fusent et diffusent. Aussi, coller tous ces petits cons au tribunal avec une prune à la con de cent euros d’amende pour chaque infraction, et on aura vite comblé le déficit de l’Etat, ce que ces cons de politiciens ne savent pas faire.
Premier de la liste, Guy Bedos, un sacré con, renvoyé devant le tribunal correctionnel de Nancy pour avoir traité la députée européenne UMP Nadine Morano de « conne ». Une analyse pourtant pas totalement conne au regard des apports puissants de ladite député à la pensée collective du Parlement européen. Un siège qui est le résultat d’une manip à la con : virée de partout, elle avait été recasée là par Sarko qui, pas con, voulait l’exiler pour ne plus en entendre parler.
Je précise bien que je ne mets pas en cause la décision du juge d’instruction, qui en droit de la presse, a une marge d’action extrêmement limitée, ce qui est bien con, mais cette conne de loi est ainsi faite. Hormis un vice de procédure, le juge d’instruction est obligé de transmettre. En recourant à cette connerie de plainte avec constitution de partie civile, notre victime à la con cherche à piéger médiatiquement l’intervention du juge : « Ce n’est pas moi, mais le juge ». Sauf que le juge, là, est obligé de transmettre. Finalement, c’est l’histoire d’une conne nous prend pour de cons. Comme disait notre grand ami Jean Yanne : « C’est pas possible ! Pour être aussi con, tu as appris ».