Le peuple grec a voté...
Actualités du droit - Gilles Devers, 5/07/2015
19 heures en Grèce, ce dimanche 5 juillet: le peuple grec a voté. A l'heure de la clôture des bureaux de vote, trois instituts donnent le "non" vainqueur avec 4 points d'avance, à 52 contre 48.
Vers 21 heures, il ne s'agit plus de sondages mais de résultat après 50% de bulletins dépouillés, et le non l'emporte à 61%. Les cartes montrent un vote assez homogène sur tout le territoire. Aucun sondage n'avait envisagé un tel résultat, et notre classe dirigeante est sans voix.
Tsipras a pris tous les risques sur le thème : Non au plan actuel, mais une solution européenne avec l'euro. Avec un résultat aussi tranché, pas facile de virer demain le Grèce de l'euro... et si ça devait se faire, il faudrait s'attendre à une riposte sérieuse de la Grèce, qui ce soir est renforcée.
Le film va se poursuivre, car ce vote n'efface pas la dette, et ne rétablit pas la croissance en Grèce. Mais je ne vois pas comment les créanciers ne vont pas devoir abandonner des sommes importantes, très importantes.
Autre répercussion à attendre, et qui va jouer comme le tonnerre: des demandes de référendums pour arbitrer les grands choix européens. Je suis pro-européen et j'assume, mais il est clair qu'il existe un vrai déficit démocratique. Contrairement à la légende, ce ne sont pas les "technos" qui décident, mais bien des dirigeants politiques élus. Et si beaucoup de critiques sont indignes, dézinguant Bruxelles dès que quelque chose ne va pas, il est clair que l'Europe a pris tant d'importance qu'il faut réhausser le cadre démocratique, en gérant au mieux les risques. Cameron va foncer, et il va finir par être difficile pour les dirigeants d'Espagne, d'Italie et de France... et d'autres... de refuser cette expression populaire... que contraints et forcés ils font devoir saluer demain matin, toute honte bue... Parce que 61% du peuple grec qui s'oppose à une politique européenne, ça compte.