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Jimmy Carter dénonce les violations du droit commises par Barack Obama

Actualités du droit - Gilles Devers, 4/07/2012

Dans une tribune publiée par le New York Times,  Jimmy Carter dénonce...

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Dans une tribune publiée par le New York Times, Jimmy Carter dénonce un recours systématisé à des graves violations du droit par les dirigeants politiques US, déplorant une généralisation des pratiques depuis une dizaine d’années, qui selon lui « encourage nos ennemis et aliène nos amis ». Alors que la campagne s’engage, ce texte ne passe pas inaperçu aux Etats-Unis. Le texte appelle naturellement la critique comme pour la glorification d'un âge d'or qui ne serait entâché que de quelques erreurs... Mais bon, c'est une bonne base pour un débat.  

La presse française reste très favorable à Obama, et pourquoi pas, sauf à ne pas oublier qu’Obama a repris à son compte et amplifié toutes les violations du droit instaurées par Bush.

A suivre aussi dans l’actu, l’affaire Fast and Furious. Un coup tordu des services secrets qui, selon un rapport parlementaire, a conduit à la perte de 2 000 armes que l'Agence fédérale sur l'acool, le tabac et les armes  (ATF) avait fait passer en contrebande au Mexique avec l'objectif de piéger des membres de cartels mexicains en suivant ces armes à la trace… Un fiasco et les armes ont été à l’origine de mains crimes et règlements de comptes. Obama a donné l’ordre à son ministre de la justice Eric Holder de ne pas communiquer les documents réclamés par la Chambre des représentants invoquant « le privilège de l’exécutif », une invention de Reagan, bien pratiquée par Bush.

Même doute sur la géniale réforme de la santé… qui oblige les habitants à souscrire des contrats d’assurance privée, sous peine de sanction pénale ! Comme politique de solidarité, çà se pose là… Le projet d’origine retenait la possibilité d'une assurance sociale par un système géré par l’État fédéral – la public option – mais ce projet a été abandonné pour tout laisser au privé. Aussi, la réforme est peu populaire, car elle redoutée par les familles au budget modeste comme une charge lourde, vu les coûts des établissements de santé…

C’est un autre débat.

Voici le texte de Jimmy Carter,… traduit, de manière artisanale et trop rapide. Dans les notes, vous trouverez le lien avec le texte original, et n’hésitez surtout pas à me signaler les rectifications nécessaires.

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Les Etats Unis sont en train de perdre leur rôle de pays leader des droits de l’homme.

Les révélations selon lesquelles de hauts responsables désignent les personnes devant être assassinées à l'étranger, y compris les citoyens américains, ne sont que la plus récente, et la troublante preuve, montrant jusqu'où notre nation a étendu la violation des droits de l'homme. Cette évolution a commencé après les attentats terroristes du 11 septembre 2001, et a été poursuivie avec des textes adoptés par les grands deux partis politiques, sans grande critique dans l’opinion publique. Le résultat est que notre pays ne peut plus parler avec autorité morale sur ces questions cruciales.

Notre pays avait fait des erreurs dans le passé, mais les violations généralisées des droits de l'homme au cours de la dernière décennie ont marqué un changement radical. Grâce au leadership des États-Unis, la Déclaration universelle des droits de l'homme a été adoptée en 1948 comme «le fondement de la liberté, la justice et la paix dans le monde ». Ce fut un engagement audacieux et clair pour dire que le pouvoir ne pourrait plus servir de couverture pour opprimer des personnes, et le résultat a été d’établir à égalité pour toutes les personnes les droits à la vie, à la liberté, à la sécurité, à la protection égale de la loi et d’assurer la protection contre la torture, la détention arbitraire ou l'exil forcé.

declaration_of_human_rightsriacale.jpgLa déclaration de 1948 a été invoquée par les militants des droits de l'homme et la communauté internationale pour remplacer la plupart des dictatures par les démocraties et promouvoir la primauté du droit dans les affaires intérieures et mondiales. Il est consternant de constater que, au lieu de renforcer ces principes, les politiques antiterroristes de notre gouvernement ont clairement violé au moins 10 des 30 articles de la Déclaration, y compris l'interdiction des « traitements cruels, inhumains ou dégradants ». La législation récente a donné le droit au président de détenir une personne indéfiniment sur ​​de simples soupçons de proximité avec des organisations terroristes ou des « forces associées », une puissance totalement floue qui peut conduire à tous les abus, sans contrôle significatif des juges ou du Congrès. Ce texte viole le droit à la liberté d'expression et la présomption d’innocence, deux autres droits énoncés dans la déclaration.

En plus de désigner des citoyens américains ciblés en vue de l'assassinat ou de la détention indéfinie, les lois récentes ont annulé les restrictions prévues dans le Foreign Intelligence Surveillance Act de 1978, le but étant de permettre des violations sans précédent des droits garantissant la vie privée. L’administration peut ainsi écouter sans mandat judiciaire nos communications électroniques.  Des lois permettre désormais d’arrêter et de mettre en détention des personnes en raison de leur apparence, de leur manière de vivre ou de la personnalité de leurs proches.

Malgré le caractère arbitraire de la règle selon laquelle n'importe quel homme tué par des drones est déclarée être un terroriste ennemi, la mort de proches, des femmes et des enfants innocents est acceptée comme une fatalité. Après plus de 30 frappes aériennes sur les maisons des civils cette année en Afghanistan, le président Hamid Karzaï a exigé que la fin de telles attaques, mais la pratique se poursuit dans les régions du Pakistan, la Somalie et le Yémen qui ne sont pas dans n'importe quelle zone de guerre. Nous ne savons pas combien de centaines de civils innocents ont été tués dans ces attaques, qui toutes ont été approuvées par les plus hautes autorités à Washington. Cela aurait été impensable dans le passé. les_droits_homme.jpg

Ces politiques affectent clairement la politique étrangère américaine. De hauts responsables du renseignement et militaires, ainsi que les défenseurs des droits dans les zones ciblées, affirment que l'escalade dans les attaques de drones conduit les famille atteintes à se tourner vers des organisations terroristes, les populations civiles à nous considérer comme des ennemis,  et c’est pour des gouvernements répressifs le prétexte justifiant leur propre comportement despotique.

Pendant ce temps, le centre de détention de Guantánamo Bay, à Cuba, abrite aujourd'hui 169 prisonniers. Environ la moitié, le dossier conduit à ordonner  leur  libération, mais ils n’ont pratiquement aucune chance d’obtenir leur liberté. Les autorités américaines ont révélé que, dans le but d'obtenir des aveux, les quelques uns qui ont été jugés, et seulement par des tribunaux militaires, ont subi la torture du waterboarding plus de 100 fois ou ont été intimidés avec des armes semi-automatiques, des perceuses électriques ou des menaces à l'agresser sexuellement leurs mères. Étonnamment, ces faits ne peuvent pas être utilisés comme un moyen de défense par l’accusé, parce que le gouvernement prétend qu’ils se sont produits sous le couvert de la «sécurité nationale». La plupart des autres prisonniers n’ont aucune chance d’être jamais inculpés ou jugés.

À une époque où les révolutions populaires ont balayé la planète, le rôle des Etats-Unis devrait être de renforcer, et non pas d’affaiblir, les règles de base du droit et les principes de justice énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. Au lieu de rendre le monde plus sûr, la violation des droits humains internationaux par les Etats-Unis encouragent nos ennemis et aliènent nos amis. En tant que citoyens responsables, nous devons persuader Washington de renverser le cours des choses et de récupérer le leadership moral selon les normes internationales du droit que nous avions adoptés et défendues pendant toutes ces années.

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