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Oublier la COCOE !

Justice au singulier - philippe.bilger, 22/11/2012

Oublier la Cocoe ! Mais pourquoi après tout ? Ces derniers temps on n'a pas eu trop l'occasion de rire. Et puis c'est comme un parfum de vacances. La mer, le sable, les palmiers, le soleil. Et l'impéritie. Surtout, ne pas l'oublier !

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Elle porte un très joli nom, à la saveur exotique, elle est connue de tous depuis dimanche dernier, elle a décroché sans l'ombre d'une contestation le fleuron du ridicule et de l'incompétence : il s'agit de cette instance de contrôle interne à l'UMP présidée par le sénateur Gélard, qui a décidé de ne pas relever les fraudes mais de les compter seulement, comme si de rien n'était, et qui a trouvé le moyen, en même temps, d'oublier les votes de trois fédérations de l'outre-mer. Il a fallu que Laurent Wauquiez remarque l'erreur, sinon Jean-François Copé était vainqueur, à 98 voix près, d'une élection commençant dans la confusion et se poursuivant en déconfiture (nouvelobs.com).

Alain Juppé, qui piaffait, va sans doute enfin pouvoir adopter cette mission de "vieux sage" qui est le costume tristement noble de tous ceux que l'espoir politique suprême a abandonné. Il n'empêche qu'il doit être sensible à cet environnement qui attend tout de lui, et d'abord qu'il ramène la paix si c'est possible. Juppé est arrivé en se pressant ! Il tentera d'être la morale dans un parti qui en manque.

Oublier la Cocoe !

Mais vaut-il mieux apprendre que notre ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a été placé sous le statut de témoin assisté par le juge Gentil à Bordeaux et que de 2007 à 2011 il a eu 31 rencontres, "le plus souvent discrètes, avec des protagonistes de l'affaire Bettencourt" (Le Monde). Le procureur Courroye n'a donc pas été le seul à bénéficier de ce privilège !

Je ne peux m'empêcher de percevoir l'ironie de la situation quand, sortant du cabinet des magistrats, Nicolas Sarkozy soulagé annonce à Balkany (l'auditeur approprié !) qu'il a confiance dans la justice de son pays. Il n'est jamais trop tard pour faire une telle découverte.

Oublier la Cocoe !

Est-il préférable de savoir que la Cour des comptes propose des poursuites et que la ministre de l'enseignement supérieur nomme un administrateur à la tête de Sciences Po "attaquée pour sa gestion et empêtrée dans une crise de succession", Hervé Crès pré-désigné s'affirmant victime collatérale et Jean-Claude Casanova ainsi que Michel Pébereau étant qualifiés de "parrains" de Sciences Po ?

Oublier la Cocoe !

Est-il plus réjouissant de perdre une illusion et de constater que même le président de la République admet avoir commis une faute de vocabulaire en évoquant le droit, pour les maires, d'user de leur liberté de conscience en face du mariage homosexuel ? Connaissant ce propos de François Hollande, je m'étais persuadé que de scrupule en scrupule, d'hésitation en réflexion, de finesse en subtilité, au fil des jours, il allait se diriger doucement vers la manière inimitable dont François Mitterrand parvenait parfois à gérer les problèmes brûlants : en les soustrayant au débat et en les retirant du jeu. Comme pour l'école libre. Je m'étais trompé puisque toutes affaires cessantes le président a reçu deux représentants d'associations homosexuelles pour les consoler et les rassurer. Le mariage homosexuel se fera : cet engagement au moins sera tenu. Doit-on admettre que moins c'est nécessaire, plus c'est garanti ?

Oublier la Cocoe !

Mais pourquoi après tout ? Ces derniers temps on n'a pas eu trop l'occasion de rire. Et puis c'est comme un parfum de vacances. La mer, le sable, les palmiers, le soleil. Et l'impéritie.

Surtout, ne pas l'oublier !


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