Manifestation pour la Palestine : La Gauche de tous les reniements
Actualités du droit - Gilles Devers, 18/07/2014
Demain, on pourra manifester à Tel-Aviv ou à New-York, mais pas à Paris. Exploit signé de la Gauche de tous les reniements… Interdiction de manifester, alors que toutes les plus précieuses de nos libertés ont commencé dans des manifestations de rue. Toutes.
Nous aurons le temps d’analyser les motifs alambiqués de la décision du gouvernement, et les attendus asthmatiques du tribunal administratif, mais ne nous enfermons pas dans le juridisme, qui n’est qu’une maladie du droit. Nous aurons aussi le temps de connaitre les résultats d’enquêtes sérieuses sur les vraies raisons de débordement de la dernière manif, avec les provocations sans limites de la Ligue de Défense Juive.
La seule raison valable permettant d’interdire une manifestation serait qu’il existe un risque de trouble à l’ordre public tel que la police ne soit pas en mesure de faire face : « les mesures de police administrative susceptibles d’affecter l’exercice des libertés constitutionnellement garanties doivent être justifiées par une menace réelle pour l’ordre public, cette menace devant reposer sur des circonstances particulières caractérisant le risque de trouble à l’ordre public dans chaque espèce (Conseil constitutionnel, 5 août 1993, n° 93-323 DC). Or, il est bien évident que la police, à Paris, a tous les moyens pour encadrer une manif de 30.000 personnes, organisée par des partis et des groupes politiques bien connus, et qu’elle a aussi tous les moyens de repérer et présenter à la justice d’éventuels fauteurs de troubles.
Après un soutien révoltant à l’agression armée, le gouvernement a donc fait le choix de la censure et de la répression, les marques de l’abus de pouvoir. Pour ceux qui pouvaient encore avoir la moindre illusion…
Demain, il y aura beaucoup de monde à la manif interdite, car ce n’est pas un rempart de papier qui pourra contraindre au silence la dénonciation de l’injustice et du crime d’Etat. Vive la liberté.