Les Adieux à la reine
Actualités droit du travail, par Artemis/Velourine - Artémis, 17/04/2012
Un billet "ludique"car il n'y a pas que le droit dans la vie !
le dernier film que j'ai vu et que je souhaite vous faire partager " les Adieux à la reine"
Versailles quelques jours après la prise de la Bastille !
Adapté du roman de Chantal Thomas, les "adieux à la reine " est un film chronique des quelques jours qui suivent la prise de la Bastille, vus par Sidonie Laborde, lectrice de la reine, imaginée par Chantal Thomas dans un roman, Les Adieux à la reine (prix Femina 2002, Seuil et Points).
Un film touchant, sensible, féroce également.
Un film où la beauté , la jeunesse, la naiveté amoureuse de l'héroine , Sidonie Laborde, viennent se fracasser sur la cruauté du monde .
Les premiers plans du film montrent un Versailles obscur dans lequel toute un caste "inférieure" de serviteurs , dont Sidonie , s'empresse jour et nuit au service des moindres désirs et caprices de la Reine .
Le coté obscur de Versailles , celui de l'expression d'un pouvoir oublieux de toute humanité envers ses serviteurs qui acceptent leur condition et peuvent se montrer entre eux aussi impitoyables que leur maître…
Sidonie , toute dévouée aux lectures de la Reine ne vit que pour les regards et attentions que daignent lui porter Marie-Antoinette .
Sidonie reste à l'écart des autres suivantes qu'elle domine par son savoir " la lecture".
A son tour, elle est écrasée par les dames de compagnie de la reine.
Ces dames , en général de petite noblesse, se disputent jalousement l'honneur de servir jour et nuit la reine : les unes s'occupant des bijoux, les autres de la garde robe et des distractions….. toutes ne vivant que par et pour la reine.
Le film "esquisse" leurs conditions de vie dans un habitat étroit et obscur d'un Versailles ignoré :
Un Versailles qui oublie ceux qui le font vivre et qui s'entassent dans des chambres exigües et mal odorantes, ceux qui se pressent dans les couloirs sombres des étages du château....
Un Versailles qui oublie ces anonymes qui perpétuent une étiquette faite de rituels absurdes…
Et pourtant tous restent les prisonniers "consentants " d'un monde factice sur le déclin, d'un monde où Il ne suffit pas d'être là pour exister mais où il faut être vu, remarqué …
La France gronde et se révolte tandis que ce microcosme versaillais s'interroge. Pour les uns c'est le déni, pour d'autres la panique, la fuite avec ses multiples lâchetés…..certains s'agrippent à leur dignité ...
L'accélération du cours des événements dérègle l'ordonnancement de la cour, qui sera balayée par le vent de l'histoire.
Sidonie, envoutée par l'accès à l'intimité de la reine , acceptera d'offrir sa vie pour avoir l'illusion d'exister, ne serait ce qu'une seconde dans le regard de sa bien aimée souveraine ..