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Quelle classe !

Justice au singulier - philippe.bilger, 8/02/2012

Chaque jour offre son lot de saillies, d'injonctions, de grossièretés, d'indélicatesses qui ne scandalisent plus parce que depuis cinq ans les citoyens ont l'estomac blindé. Ce sont des élégances qui nous surprendraient ! Avant la République irréprochable, je propose de mettre en chantier, à partir de 2012, la République polie. ll y aura du travail !

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Le député PS martiniquais Serge Letchimy ose prétendre que la déclaration de Claude Guéant, aussi contestable ou maladroite qu'elle soit pour beaucoup, renvoie aux camps de concentration et au régime nazi et François Hollande n'ose pas se désolidariser de cette outrance indécente que l'engagement n'excuse pas (Le Parisien). Parce qu'il est martiniquais, on devrait être moins exigeant à son égard (nouvelobs.com) ?

En revanche, on apprend que François Hollande a dîné avec Johnny Hallyday. Voilà qui nous rassure sur le fait que le chanteur de "Je te promets" et l'exilé fiscal n'ont pas mis tous leurs oeufs politiques dans le même panier (l'express.fr) !

Brice Hortefeux, avec une logorrhée directement proportionnelle à sa partialité et à ses approximations, attaque le projet de François Hollande comme si le quinquennat de Nicolas Sarkozy avait été un modèle sur tous les plans et de nature à rendre vaine toute candidature hostile (France Inter).

Christian Estrosi, sur la désindustrialisation de la France, a le droit de considérer que Nicolas Sarkozy l'a fait cesser mais il est honteux de sa part qu'il se permette de traiter de "gugusses" Marine Le Pen et François Bayrou alors qu'il peut rester correct à l'égard de la première et qu'il ne vaut pas le second, et de loin.

Laurent Wauquiez, au sujet de Lejaby, en fait trop de peur de ne pas en faire assez dans l'hommage obligatoire, en ces temps difficiles, au président de la République.

Nadine Morano non seulement paraît reprocher son physique à Eva Joly - et le sien ! - mais regrette qu'elle n'ait pas "un communicant" derrière elle, alors que l'arrivée en masse de ces personnages a dégradé la parole, altéré l'authenticité et en définitive fait de la politique une sorte de comédie où les souffleurs dans les coulisses se prennent pour les auteurs qui eux-mêmes, trop souvent, se trouvent à court d'inspiration (Le Monde).

Chaque jour offre son lot de saillies, d'injonctions, de grossièretés, d'indélicatesses qui ne scandalisent plus parce que depuis cinq ans les citoyens ont l'estomac blindé. Ce sont des élégances qui nous surprendraient !

Avant la République irréprochable, je propose de mettre en chantier, à partir de 2012, la République polie. ll y aura du travail !


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