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Les Françaises du 4 x 100 disqualifiées : La règlementation bidon de l’athlétisme

Actualités du droit - Gilles Devers, 18/08/2013

Aux championnats du monde de Moscou, les Françaises du 4 x 100 se sont fait...

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Aux championnats du monde de Moscou, les Françaises du 4 x 100 se sont fait voler la médaille d’argent. Le règlement de la fédération internationale est aberrant, mais les athlètes et les fédérations l’acceptent...

On a tous vu la même chose : l’équipe française du relais 4 x 100 m finit deuxième, aucune contestation n’est enregistrée, le résultat est validé, le podium formé et les athlètes reçoivent leur médaille. Elles sont au comble de la joie, et la fête peut commencer. 

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Mais deux heures plus tard, le résultat est annulé, et les françaises doivent rendre la médaille.

sécurité,sport

Motif : le fameux témoin doit être passé d’une coureuse à l’autre dans une zone bien délimitée, et au moment où est franchie la limite de cette zone, le relais ne peut plus être qu’en une seule main. Or, il y a eu deux mains sur le témoin hors de la zone sur le deuxième passage, entre Ayodelé Ikuesan et Myriam Soumaré. C’est vérifié.

http://www.francetvinfo.fr/sports/athletisme/mondiaux-d-athletisme/video-mondiaux-d-athletisme-le-passage-de-temoin-litigieux-du-relais-4x100m-feminin-francais_392659.html

Alors pourquoi je râle ? Eh bien tout simplement parce que la course avait été examinée et validée, et que dans un monde logique, un résultat proclamé est acquis.

Autour de la piste, il y a une kyrielle d’arbitres, qui surveillent les passages de relais et signalent les fautes en levant un drapeau. Ils peuvent aussi dès la fin de la course former une réserve, et on vérifie les vidéos. Toutes les équipes peuvent former des recours. Là, c’est un arbitre russe qui s’est réveillé quand tout était fini,... qui a imposé l’annulation du résultat proclamé !

Les psychorigides de la réglementation vont me dire « un texte est un texte », et formellement, l’annulation respecte le texte. Ce à quoi je réponds deux choses.

D’abord, un organisme doit défendre les décisions qu’il rend. Sinon, c’est le bazar de chez mémé. Quand après respect de la procédure, on prend une décision et qu’on proclame un résultat, cette décision est définitive. Il y a une exception, c’est le cas de fraude, genre les dopés du Tour de France (qu’on débusque soudain dix ans plus tard, quelle franchise... ah ah ah...). La fédération française a fait un recours mi-chèvre mi-choux en expliquant que c’était dur pour les athlètes… Mais le problème n’est pas moral, il est juridique. Il fallait plaider l’autorité de la chose décidée (Excellente jurisprudence française, parfaitement exportable : Conseil d'Etat, 8 novembre 2004, n° 252236, validée par la CEDH sous la notion de sécurité juridique : CEDH, 21 juillet 2011, n° 16574/08, Fabris c. France).

Ensuite, l’application littérale du texte est contraire à toute logique sportive, où l’on joue pour vaincre. La course n’intéresse que parce qu’il y a la victoire, ce sont les deux faces de la même pièce. Aussi, en tuant le résultat, on tue la course. Non, mais imaginez la fin d’un match de foot, la victoire, la coupe… et deux heures plus tard, l’arbitre rentre à la maison, regarde la vidéo, voit que le but était hors-jeu, et donne un coup de fil pour inverser le résultat.

Alors, Céline Distel-Bonnet, Ayodelé Ikuesan, Myriam Soumaré et Stella Akakpo (Attention, elle va vite et elle ira loin !) vont devoir reprendre cent fois leur technique de passage de relais. Mais qu’elles prennent aussi cinq minutes pour faire rectifier ce règlement de malades.  

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