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Reste-t-il en France une seule personne pour croire que Hollande va fermer la centrale de Fessenheim ?

Actualités du droit - Gilles Devers, 2/07/2013

Que la Miss Batho soit traitée comme une Rom de base, il en faudra...

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9782747017626FS.gifQue la Miss Batho soit traitée comme une Rom de base, il en faudra davantage pour m’émouvoir. Poupée insignifiante des filiales du PS, du syndicat lycéen FIDEL à l’enflure post-lycéenne dénommée SOS-Racisme, elle s’est trouvée bombardée ministre, sur le quota-femme et le quota-Ségo, et cette irresponsable a accepté cette mission ministérielle qui était en fait d’un autre monde. Un peu comme si on me proposait une sélection pour les championnats d’Europe alors que je peine à faire le tour du Parc de la Tête d’Or en moins de 22 minutes.  

Bien sûr, Montebourpif aurait mérité cent fois d’être viré avant elle, mais bon : c’est un mec, et il a fait 17% aux primaires. Le permanent de la SFIO qui squatte l’Elysée connait ses classiques.

Les petits Verts sont bien rigolos. Ils prennent la mine des grands outragés, mais rigolent de voir le PS se rétamer à nouveau sur l’écologie (deux ministres débarqués en un an) et prient que le Dieu Jupiter-Ayrault ne se fâche pas contre eux, car ces supplétifs du PS savent qu’ils se retrouveraient au niveau du NPA si la confortable alliance du second tour des élections locales était remise en cause. L’indignation a donc ses limites. C’est ça, où ils retournent faire les ménages.

Restons donc sérieux, et à ce titre, je vous propose de faire le point sur le réel, en cherchant par exemple où nous en sommes de l’engagement écolo n° 1 du leader minimo, la fermeture de Fessenheim. Ça tombe bien, car le Conseil d’Etat vient de rendre un arrêt qui rejette la fermeture de la centrale (28 juin 2013, n° 351986, confirmant la Cour Administrative de Nancy, le 16 mai 2013, confirmant le Tribunal administratif de Strasbourg).  

 

L’arrêt du Conseil d’Etat du 28 juin 2013

La demande avait été formée par des militants (l’Association trinationale de protection nucléaire). Estimant que la centrale fait peser des risques graves sur la santé, la sécurité et l’environnement, les militants ont demandé aux ministres chargés de la sûreté nucléaire, (dont Miss Batho) et à l’Autorité de sûreté nucléaire, de suspendre l’exploitation d’une centrale nucléaire (Art. L. 593-21 et L. 593-22 du code de l’environnement).

Ces demandes étant restées sans réponse (Tu dormais, Miss Batho ?), les militants ont saisi le Conseil d’Etat, qui vient de rejeter la demande.moulin_a_paroles.gif

Les militants, s’appuyant sur les enseignements tirés de l’accident de Fukushima, contestaient les méthodes d’évaluation des risques utilisés par l’ASN et EDF et soutenaient que les travaux de sécurisation prescrits à EDF étaient insuffisants. Ils mettaient en avant que :

- le risque sismique propre à la zone d’implantation du site,

- le risque d’inondation lié à la proximité du Rhin et du grand canal d’Alsace,

- le nombre élevé depuis 2004 des incidents survenus sur le site,

- l’illégalité des normes de rejet d’effluents liquides et gazeux applicables à la centrale de Fessenheim.

Impeccable : ce sont tous les arguments du leader minimo pour fermer Fessenheim

Le Conseil d’État a examiné toutes ces questions avec beaucoup d’attention.

Les méthodes d’évaluation et de prise en compte des risques

La centrale avait fait l’objet de visites régulières de l’ASN dans le cadre des réexamens périodiques de la sûreté des installations nucléaires de base, mais également d’une évaluation complémentaire de la sûreté de ses réacteurs à la suite de l’accident survenu à la centrale de Fukushima. Pour le Conseil d’Etat, ces évaluations ont effectivement permis de tester le comportement des réacteurs face à des situations extrêmes, y compris dans des hypothèses de cumul de risques, notamment de séisme et d’inondation concomitants.

Risques sismique et d’inondation

Avec maints arguments, Conseil d’État a écarté l’argument selon lequel le risque sismique aurait été sous-évalué et il conclut qu’il n’existe pas d’impossibilité de parer aux risques d’inondation du site.

De même, il a jugé que les mesures prescrites afin de garantir le fonctionnement normal des installations en cas de survenance d’un ou plusieurs des risques envisagés (construction de talus et de murets de protection, rehaussement des matériels électriques, ajout d’un groupe électrogène, etc.) étaient suffisantes.

Les incidents Le_moulin_a_paroles.jpg

La centrale de Fessenheim a connu, entre 2004 et 2009, un nombre d’incidents plus élevé que celui relevé en moyenne dans les installations de même type. Certes. Mais ces accidents, dit le Conseil d’Etat, correspondent à des incidents mineurs dont le nombre a, depuis, été ramené un niveau comparable à la moyenne. Ils ne révèlent pas par eux-mêmes l’existence de risques graves et imminents, pas plus que les niveaux de rejets effectivement constatés d’effluents radioactifs par la centrale.

Conclusion du Conseil d’Etat

C’est un grand oui d’amour à EDF : « La condition de risque graves et imminents pour la protection de la sécurité, de la santé et de la salubrité publiques, de la nature et de l’environnement mise par le code de l’environnement à la suspension du fonctionnement de la centrale n’est pas remplie, et rien ne justifie la fermeture demande.

Miss Batho avait plaidé… pour Fessenheim !

Alors, vous pouvez imaginer que si Miss Batho a été virée, c’est parce qu’en fait, elle était minée par ce désaveu… Mais pas du tout, chères amies et chers amis. Miss Batho avait conclu que tout est nickel à Fessenheim et que les écolos peuvent aller se faire voir : « Aucune pièce du dossier ne permet d'établir une exposition à un risque sismique qui justifierait une mise à l'arrêt définitif de la centrale. La centrale de Fessenheim a bien intégré l'ensemble des exigences en matière d'évaluation du risque d'inondation. Il n'est pas établi qu'il existerait des risques graves menaçant la sûreté de la centrale de Fessenheim ».

Dans son mémoire, EDF s’en était frisé les moustaches de bonheur : « Quelles que soient les déclarations effectuées par le gouvernement, qui concernent l’avenir et une évolution de la politique énergétique de la France, le ministre de l'écologie a constaté dans son mémoire que la demande de fermeture immédiate de la centrale de Fessenheim n'est justifiée par aucun élément de fait ou de droit ».

Alors, oui, Miss Batho, c'était du cosmétique. Mais, question : reste-t-il en France une seule personne pour croire que le leader minimo va fermer la centrale de Fessenheim ? Une truanderie. Hollande, par ses reniements souriants, a plus fait que Sarko pour doper le vote FN.

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