Copyright Madness de la semaine : entre folie et sagesse…
:: S.I.Lex :: - calimaq, 8/07/2012
Share on Facebook Share on Twitter Share on Pinterest Share on Google Share on Linkedin Share by email Google Sat, Jul 07 2012 12:03:13 0 likes · 0 comments Chroniques de la propriété intellectuelle en délire : semaine du 1er … Lire la suite →
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Chroniques de la propriété intellectuelle en délire : semaine du 1er au 8 juilletCette semaine a été un peu particulière, car elle a été comme écartelée entre des cas particulièrement loufoques d’usages abusifs de la propriété intellectuelle et des manifestations inespérées de sagesse juridique.Quelques grammes de CopyrightWisdom dans un monde de brutes ? Mais rassurez-vous, on commence par du CopyrightMadness bien corsé !***Interdiction de stationner sur ma marque. La Ville de Paris a été condamnée pour contrefaçon de marque par la Cour d’Appel de Paris, à la demande d’Europcar, qui soutenait que la dénomination Autolib’ induisait un risque de confusion avec la marque d’un de ses produits : AutoLiberté.
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Autolib’ condamné à changer de nomEuropcar, qui avait attaqué la Ville de Paris pour contrefaçon, a gagné devant la Cour d’appel. Le service de voitures électriques en lib…
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Malgré le pourvoi en Cassation qui va être formé par la Ville, la décision du juge est exécutoire d’ici un mois, sous astreinte, et on imagine toute la difficulté pour modifier la peinture des voitures et tout le matériel de communication à ce stade du projet.Espérons à présent que personne ne détienne des droits sur la marque VéloLiberté !***Jimi Hendrix and The Copyright Experience. Faute d’un accord sur les questions de droits avec la soeur de Jimi Hendrix, le futur biopic consacré au célèbre guitariste ne pourra contenir aucun morceau composé par l’artiste…
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Aucun titre d’Hendrix dans le biopic sur JimiCINÉMA – Le biopic sur Jimi Hendrix est actuellement en tournage en Irlande avec André 3000 alias André Benjamin -rappeur d’Outkast- dans…
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Pour éviter le naufrage du projet, les producteurs sont obligés d’envisager un plan B qui consisterait à faire porter le film uniquement sur les débuts de la carrière d’Hendrix, à une époque où il interprétait des reprises des Beatles ou de Muddy Waters pour lesquels une autorisation pourrait être obtenue.Suggérons-leur peut-être une solution plus originale encore : faire un biopic muet sur Jimi Hendrix, façon The Artist ! On tient un concept !
Contrefaçon du troisième type. Extraordinaire CopyrightMadness que celui-ci ! Le disque en or qui avait été embarqué en 1977 par la sonde Voyager 1 contenait plusieurs morceaux de musique copyrightés, pour lesquels la négociation des droits s’est avérée complexes. A tel point qu’il n’existerait plus à ce jour d’exemplaire complet de cette compil’ spatiale et qu’il n’est donc plus possible aux humains d’entendre la musique des sphères envoyée aux petits hommes verts… -
Le droit terrien empêche de voir ce qu’on envoie aux extra-terrestresLancée en 1977 par la NASA, la sonde Voyager 1 est en passe de devenir le premier objet humain à entrer dans l’espace interstellaire, à l…
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@Edasfr émet ci-dessous une intéressante hypothèse qui expliquerait pourquoi ce message est resté à ce jour sans réponse.
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Remarque fascinante, notamment pour savoir quel juge il faudrait saisir pour assigner un extraterrestre en contrefaçon ! Que dit la Convention de Berne à ce sujet ?De son côté, @m_1gor nous indique que, pour qui sait bien chercher, ce disque peut visiblement encore être déniché sur Terre…
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Dans les profondeurs du torrent, personne ne vous entendra copier !La revanche des ©ancres. Après le Bac, vient la publication traditionnelle des meilleures perles trouvées par les professeurs dans les copies. Mais le site PIscope nous apprend que cette publication viole sans doute le droit moral des élèves et que leur parution sous forme de recueils a toutes les chances de ne pas satisfaire aux conditions de la courte citation.
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Perles du bac, perles de contrefaçon?A peine les épreuves du bac corrigées que fleurissent déjà, sur le net ou sur papier, des recueils et reproductions des traditionnellemen…
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Le raisonnement est juridiquement cohérent, mais l’application stricte des règles du droit d’auteur dans un cadre pédagogique est susceptible de conduire à de graves aberrations, comme le note malicieusement @Desert_de_sel :
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Après le CopyrightMadness, un peu de CopyrightWisdom.
Cette semaine, j’ai été frappé de tomber sur plusieurs cas d’usages sages et raisonnables de la propriété intellectuelle, qui font du bien à une époque où les débordements judiciaires en tous genres sont légion.
Par exemple, cet article du Monde nous apprend que Solar, l’un des plus grands standards de Miles Davis, pourrait bien être un plagiat littéral d’une composition du guitariste Chuck Wayne. -
Le grand Miles Davis pris en flagrant délit de plagiatPour les amateurs de jazz, Solar constitue depuis toujours une pièce de choix. Un blues mineur, simplissime, de douze mesures, dont les d…
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Mais celui-ci, bien qu’il disposait de tous les moyens de traîner Miles Davis devant les tribunaux, ne l’a pas fait, peut-être parce que la notion de plagiat elle-même est incompatible avec la manière dont le jazz est né et s’est construit autour d’emprunts et de métissages, avec des musiciens se “citant” sans cesse les uns les autres.Quand le jazz est, quand le jazz est là… le plagiat s’en, le plagiat s’en va ! ;-)
Autre exemple édifiant, celui de Christopher Tolkien, le fils de l’auteur du Seigneur des anneaux, auquel Le Monde consacre un très bel article. -
Tolkien, l’anneau de la discordeC’est un cas rare, pour ne pas dire exceptionnel : à une époque où la plupart des gens vendraient leur âme pour faire parler d’eux, Chris…
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Alors qu’il y a beaucoup de choses à dire sur le comportement de nombre d’ayant-droits d’écrivains célèbres (Joyce…), le dévouement de Christopher Tolkien envers l’oeuvre de son père est admirable. Et il a également fait un usage mesuré des facultés juridiques qui étaient les siennes pour bloquer des projets d’adaptations dont il désapprouvait l’esprit.Son histoire est cependant relativement triste, dans la mesure où le droit américain, qui ne reconnaît pas le droit moral, ne lui a pas toujours permis d’agir contre certaines exploitations mercantiles dénaturant l’oeuvre de son père, ni d’être associé convenablement aux adaptations cinématographiques de Peter Jackson. Et c’est avec une certaine amertume qu’il assiste aujourd’hui à la diffusion planétaire d’une oeuvre qui n’est tout à fait celle de son père…Le droit moral peut faire l’objet d’abus criants, mais il a pourtant un sens profond qu’incarne très bien Christopher Tolkien.
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J’ai beaucoup aimé également la réponse faite par le juge américain Richard Posner, à l’occasion d’un des innombrables procès que se livrent les fabricants de smartphones, dans la guerre des brevets qui fait rage actuellement.
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Apple’s patent absurdity exposed at last | Technology | The Observer1 day ago … John Naughton: US appeal court judge Richard Posner has finally said the unsayable: that tech firms’ patent battles a…
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Dans celui-ci, Apple accusait Google d’avoir violé un brevet déposé sur le déverrouillage du téléphone par glissement du doigt sur l’écran. Mais le procédé de déverrouillage de Google était un peu différent, car il consistait simplement à taper du doigt sur l’écran. Les avocats d’Apple ont alors soutenu qu’une tape était l’équivalent d’un glissement de longueur nulle (sic). Le juge a balayé l’argument en faisant remarquer que cela revenait à dire qu’un point était une droite de longueur nulle ! Il a ensuite mis fin à l’ensemble du procès, estimant que celui-ci était sans base réelle.Mais la manifestation la plus rassurante de CopyrightWisdom de la semaine, c’est bien sûr le rejet du traité ACTA par le Parlement européen, par une très large majorité des députés, ce qui précipite la mort de ce texte au niveau mondial.
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Le Parlement européen vote contre le traité anticontrefaçon ACTAAu terme de plusieurs mois de vifs débats et de manifestations, et après une série de votes négatifs en commission, le Parlement européen…
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Puisse ce vote historique augurer que les questions de propriété intellectuelle pourront être abordées à l’avenir dans la transparence,à la lumière d’un véritable débat public, prenant en compte le point de vue des citoyens.Mais je ne voudrais pas vous quitter sans vous faire part d’une question troublante qui m’a traversé l’esprit cet après-midi :
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Je pense que ce problème possède un potentiel de CopyrightMadness immence et j’y consacrerai peut-être une analyse détaillée dans S.I.Lex bientôt! Si vous avez une idée sur la question, n’hésitez pas à la,partager en commentaire.A ce stade de ma réflexion, je pense que la réponse dépend essentiellement du point de savoir si un singe est présent dans la cabine du Photomaton ou non ;-)
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Après le peintre Boronali, le photographe Simius ?A qui appartiennent les droits sur une photo prise par… un singe ! Voilà une question incongrue comme je les aime, soulevée hier par le…
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